Falakika Seilala

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Falakika Seilala
Fonction
Reine d'Uvea
-
Titre de noblesse
Reine d'Uvea
Biographie
Décès
Famille
Takumasiva

Falakika Seilala (morte le 20 février 1869) est une reine coutumière d'Uvea, ayant régné de 1858 à 1869. Elle instaure le titre de Lavelua. Elle succède à son frère Soane-Patita Vaimua Lavelua le . Sa filleule Amelia Tokagahau lui succède le après plus de dix ans de règne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Membre de la dynastie Takumasiva[1], elle accède au trône le , quelques semaines après la mort de son frère Soane-Patita Vaimua Lavelua Ier[2], qui la choisit pour lui succéder[1]. La mission catholique joue un rôle important dans sa nomination. Jean-Claude Roux évoque un « choix imposé » par les missionnaires maristes (qui ont converti Uvea au catholicisme au début des années 1840)[3], et il semble que même au sein du clergé, la reine ne fasse pas l'unanimité[3].

En 1859, elle rencontre des difficultés avec un marchand français, qui doit quitter Wallis[4].

Son arrivée au pouvoir relance les conflits entre catholiques et les protestants, convertis par des missionnaires wesleyens (méthodistes) venus des Tonga[1]. Ainsi, elle refuse en 1866 d'accorder aux insulaires la liberté religieuse, comme le demande le capitaine d'un navire de la Royal Navy venu soutenir les protestants[5], et refuse également la demande d'un pasteur wesleyen l'année suivante[2].

Sa nièce Amelia Tokagahahau Aliki lui succède le 19 février 1869[6] et elle décède le lendemain.

Comparaison avec d'autres souveraines d'Océanie[modifier | modifier le code]

Falakika Seilala est la première souveraine wallisienne à introduire le nom Lavelua comme titre royal[1]. Elle est l'une des quatre femmes à avoir exercé la fonction royale à Uvea, avec Toifale, Amelia Tokagahahau Aliki, et Aloisia Brial[1]. Elle s'inscrit également parmi d'autres reines de Polynésie, comme Salote Tupou III aux Tonga (1918-1965), Liliʻuokalani à Hawaï (1891-1893) ou Pōmare IV à Tahiti (1827-1877)[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Sophie Chave-Dartoen, « Chapitre 2 », dans Royauté, chefferie et monde socio-cosmique à Wallis ('Uvea) : Dynamiques sociales et pérennité des institutions, pacific-credo Publications, coll. « Monographies », (ISBN 978-2-9563981-7-2, lire en ligne), p. 105–144
  2. a et b Frédéric Angleviel, Les missions à Wallis et Futuna au XIXe siècle, Presses Univ de Bordeaux, (ISBN 978-2-905081-25-4, lire en ligne), p. 117
  3. a et b Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : Espaces et temps recomposés. Chroniques d'une micro-insularité, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne), p. 126
  4. Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : Espaces et temps recomposés. Chroniques d'une micro-insularité, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne), p. 69
  5. Jean-Claude Roux, Wallis et Futuna : Espaces et temps recomposés. Chroniques d'une micro-insularité, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, , 404 p. (ISBN 2-905081-29-5, lire en ligne), p. 285
  6. Tjibaou, Marie-Claude., Felomaki, Savelio., Beauvilain, Thierry. et Pantz, Pierre-Alain., Tavaka lanu ʻimoana : mémoires de voyages : [exposition, Centre culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie], 25 juillet-1er novembre 2009, Nouméa, Agence de développement de la culture kanak, , 213 p. (ISBN 978-2-909407-70-8 et 2-909407-70-5, OCLC 696173445, lire en ligne), p. 47
  7. (en) Elise Huffer, « Chapter 1: Desk Review of the Factors Which Enable and Constrain the Advancement of Women's Political Representation in Forum Island Countries », dans Secrétariat du forum des îles du Pacifique, A Woman's Place is in the House - the House of Parliament: Research to Advance Women’s Political Representation in Forum Island Countries, Fidji, (lire en ligne), p. 17

Article connexe[modifier | modifier le code]