Emmaillotement

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Un bébé emmailloté.

L'emmaillotement, ou emmaillotage, consiste à envelopper un bébé de linge d'une façon qui ne lui laisse pas de liberté de mouvement.

Les langes sont des pièces de tissu traditionnellement utilisées pour emmailloter un bébé.

Historique[modifier | modifier le code]

Georges de La Tour, L'Adoration des bergers, vers 1645 (détail).
Le Nouveau-né, tableau de Georges de La Tour (vers 1648) montrant l’enfant Jésus emmailloté très serré et portant plusieurs bonnets (l'un d'eux étant un coin du lange posé sur la tête) qui, selon les croyances populaires, servaient à protéger la tête du bébé et particulièrement les fontanelles[1].

La pratique de l'emmaillotement existe dans de nombreuses cultures autour du monde. Cette immobilisation qui fait ressembler le bébé à une momie, a une fonction pratique (apport de chaleur, de protection, facilitation du portage du bébé ou de sa garde, technique qui a permis à la mère, dans les fermes, de suspendre son bébé à un clou[2]) et symbolique (l'arracher à l'animalité et le tirer vers l'humanité, en le préparant à la station debout)[3],[4]. Parallèlement, pendant des siècles, il a été hors de question « de démailloter fréquemment le bébé pour le changer ou le laver. L'urine est considérée comme un médicament, qu'on utilise d'ailleurs dans de nombreux cas comme les blessures. On se contente donc de faire sécher les couches mouillées avant de les remettre à l'enfant[5] ».

En occident, cette pratique autrefois très populaire a été fortement critiquée à partir du XVIIIe siècle notamment pour ses effets ou risques pour la santé. Alors qu'elle a été de plus en plus combattue, vers la fin du XXe siècle on y revient avec une argumentation plus psychologique : le bébé « a besoin d'être tenu physiquement, cajolé, tranquillisé dans un espace plus restreint qui lui rappelle sans doute sa vie intra-utérine tardive[6]… Certains pédiatres recommandent donc de bien border un nouveau-né qui s'agite dans son lit pour lui recréer l'impression d'un espace clos, rassurant. Pour les mêmes raisons, certains théoriciens américains[7] vont jusqu'à préconiser un retour à l'emmaillotage à l'ancienne, en version plus confortable, bien entendu[8] ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Carol Mann, Chérubins et morveux. Bébés et layette à travers le temps, Pygmalion, , p. 112.
  2. Cette pratique est « un moyen comme un autre de le garder à l'abri de l'humidité du sol et des groins, griffes et becs des animaux domestiques, tout en lui permettant de suivre le spectacle des activités communes ». Cf Catherine Rollet, Marie-France Morel, Des bébés et des hommes: traditions et modernité des soins aux tout-petits, Albin Michel, , p. 225
  3. Catherine Rollet, Marie-France Morel, Des bébés et des hommes: traditions et modernité des soins aux tout-petits, Albin Michel, , p. 225.
  4. Marie-Claude Tarnero-Pansart, L'enfant unique, Éditions Autrement, , p. 35.
  5. Marie-Odile Mergnac, Anne Tricaud, Bébés d'hier, Archives & Culture, , p. 103.
  6. La poche utérine.
  7. C. Mann, « Si l'emmaillotage m'était conté », Enfant Magazine, no 142,‎ , p. 56.
  8. Blandine Bril, Silvia Parrat-Dayan, Materner: du premier cri aux premiers pas, Odile Jacob, , p. 197.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Silvia Parrat-Dayan, « L'emmaillotement ou l'extravagante pratique du maillot: Évolution des idées concernant l'habillement de l'enfant nouveau-né à travers le discours médical », Journal de Pédiatrie et de Puériculture, vol. 4, no 1,‎ , p. 47-54 (DOI 10.1016/S0987-7983(05)80103-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Valérie Ranson-Enguiale, « L'emmaillotement », sur histoire-image.org, (consulté le )

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