Discussion:Henri Martre

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Transfert d'un pavé[modifier le code]

dont seule une synthèse pourrait peut figurer dans l'article de Henri Martre et non ceci :

Propositions d’action dans le rapport Martre
la troisième voie pour la politique industrielle française[Quoi ?]

L’expression « intelligence économique » est officiellement entrée dans le débat public sur la compétitivité nationale simultanément à la demande d’intervention publique sur ce sujet entre les années 1992 et 1994.Le mérite doit revenir à Jean-Louis Levet, chef du service de développement technologique et industriel du Commissariat Général du Plan depuis 1992 pour la possibilité de transformer les réflexions d’Harbulot et de Baumard en un rapport officiel. D’un côté, il était convaincu de la nécessité d’une révision radicale des rapports entre État et industrie permettant de saisir les nouvelles opportunités offertes par l’évolution technologique et la mondialisation. De l’autre côté, il pensait que la France devrait mettre en place une nouvelle politique de concurrence offensive sur trois fronts : l’utilisation de ressources naturelles, de stratégies novatrices pour de nouvelles formes de protectionnisme, de nouveaux moyens pour l’intervention publique dans l’économie, dans le contexte d’une stratégie concertée à long terme. Harbulot et Baumard ont défini les affaires à affronter :

– réfléchir sur les moyens pour encourager l’intelligence économique au niveau des entreprises ; – étudier les systèmes étrangers d’intelligence économique ; – développer une littérature sur l’intelligence économique ; – développer les contenus éducatifs adressés au niveau supérieur des professeurs d’université et encourager le partage d’expériences entre les opérateurs du secteur ; – enfin, utiliser les administrations publiques pour lancer une réflexion nationale utilisant les mesures d’intelligence économique gouvernementales. La collaboration entre Harbulot et Baumard a abouti à un effort commun pour la définition des principaux défis pour le groupe de travail du Plan, avec l’objectif méthodologique d’unir la discipline de l’ingénierie de l’information avec la politique ; en d’autres termes, remédier à l’absence d’une structure d’intelligence économique française.Par ailleurs, l’intégration de Harbulot dans les différents groupes de travail du Plan a permis de renforcer l’ADITECH qui, si jusqu’à ce moment-là n’était qu’une simple association, est devenue ADIT (Agence de Diffusion de l’Information Technologique) sur la base d’un décret ministériel en mai 1992, sous contrôle du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l’Aérospatiale et de la Recherche.Dans le cadre du Rapport, sous la direction de Henry Martre, ancien Directeur Général d’Armament, un groupe de travail dédié spécifiquement aux questions d’intelligence économique a été mis en place : Baumard aurait travaillé avec Harbulot, le premier sur l’analyse comparative des systèmes d’intelligence économique du monde, le dernier sur la réflexion nationale sur ce sujet.

Le Rapport, publié en 1994 dans La Documentation française, a documenté le degré d’obligation des entreprises françaises à opérer dans des conditions de plus en plus complexes et de dynamiques imprévisibles qui exigent la mise en place de systèmes d’intelligence économique capables de développer la gestion stratégique de l’information, le potentiel économique et l’emploi. Le rapport a répété que l’intelligence économique est destinée à coordonner la recherche, le traitement et la diffusion de l’information, qui peut être utile aux acteurs économiques. Il faut conduire ces actions avec la garantie de la protection nécessaire pour préserver les meilleures conditions de qualité, termes et coûts des actifs commerciaux nationaux.À travers le travail de Harbulot, le terme et la définition de l’intelligence économique sont apparus pour la première fois dans un document officiel.

Le rapport montre clairement la vision d’Harbulot : décrire l’intelligence économique comme une activité, pas comme un autre type d’information, qui influence les principaux acteurs économiques : les entreprises. Les sources de l’intelligence économique restent ouvertes, contrairement à l’argument selon lequel l’intelligence économique se base sur des actions aux limites de la légalité.Cependant, c’est à travers l’accrue disponibilité des sources ouvertes que certains problèmes liés à l’intelligence économique ont émergé, tels que la distribution et la protection des données : la circulation des données revêt une importance fondamentale dans l’entreprise chaque fois qu’il y a des fuites d’information, qui est un risque croissant dans le monde de plus en plus interconnecté d’aujourd’hui. Le rapport a exhorté l’État à prendre des mesures rapides et a présenté quatre propositions comprenant : – faire participer les entreprises dans la pratique de l’intelligence économique – optimiser les flux d’information entre les secteurs public et privé ; – créer des bases de données ; – faire participer le monde de l’éducation et de la formation. Le rapport est imprégné de la prise de conscience que le problème est principalement politique et que le raisonner à travers la logique de l’intelligence économique signifie changer nos façons de percevoir l’économie : « L’intelligence économique, ainsi que l’intention d’imposer un horizon de compréhension dont les entreprises, les agences et les nations font partie, répond au besoin urgent de comprendre l’économie au-delà de la seule et trop simpliste compétitivité. La question est politique et oblige les directeurs des organisations ci-dessus à prendre conscience de cela, parce qu’il s’agit d’une vision de l’économie qui n’est pas neutre ». Le rapport du groupe dirigé par Henry Martre a développé un résumé de la pensée de C. Harbulot et P. Baumard et a fourni des clés pour la compréhension du monde. Il a donné une forme officielle à une description particulière des relations entre états sur la scène internationale où ils rivalisent sans aucune contrainte juridique : la fin justifie les moyens, et surtout justifie la mobilisation des actions des services de renseignement en faveur de l’économie. Conçue en termes de systèmes, de réseaux de protagonistes, d’intentions et d’influence, et de coordination des centres de décision, cette vision acquiert du poids grâce à la crainte de l’invisibilité des menaces. Le rapport confirme la position centrale de l’État comme garant de la cohésion nationale, et met l’accent sur l’importance de l’unité et de la cohésion nationale, en offrant les exemples du Japon et de la Suède. La France ne peut prendre le contrôle de son avenir sans une perspective collective. Elle doit donc remédier à l’absence d’interaction entre les secteurs public et privé et ne plus considérer comme priorité habituelle celle de maintenir une position défensive pour mobiliser la classe politique pour ce qui concerne l’importance de contrôler et d’utiliser l’information comme un instrument de domination.Harbulot accuse la France de n’être pas préparée à la « guerre économique » et de promouvoir une politique basée sur l’idée qu’une Europe unie constituerait un terrain fertile pour le patriotisme économique français. Harbulot a défini le patriotisme économique comme un système de valeurs tridimensionnel, constitué d’une dimension culturelle qui se réfère aux racines du système productif  ; une dimension de conflit basée sur les relations entre les forces concurrentes, et une dimension temporelle influencée par l’évolution du progrès technique. Afin de promouvoir le passage d’une culture de l’information fermée et individuelle à une culture ouverte et collective, il a suggéré de créer un instrument de renseignement économique fondé sur l’effort commun des parties publiques et privées.

Selon Harbulot, l’intelligence économique est la recherche systématique et l’interprétation de l’information disponible à tous pour comprendre les intentions et les capacités des protagonistes. L’intelligence économique intègre toute la capacité de surveillance de l’environnement concurrentiel (protection, vigilance, influence) et se distingue de l’intelligence traditionnelle par la nature de son champ d’application (open information), la nature de ses acteurs (insérée dans un contexte culturel d’information collective), et ses spécificités culturelles (l’économie de chaque nation génère son propre modèle spécifique d’intelligence économique). Harbulot a représenté cette structure par un diagramme d’intelligence économique à trois niveaux : les entreprises, la nation et le monde.Globalement, le rapport peut être considéré peu encourageant dans les mesures qu’il proposait, mais plus novateur dans le vocabulaire employé, en introduisant officiellement le nouveau terme « intelligence économique » et une vision différente de la réalité afin de générer un changement de mentalité qui justifie la mise en œuvre urgente d’un plan d’action gouvernemental. L’objectif proposé par le rapport était l’amélioration des capacités offensives et défensives des renseignements économiques nationaux et des entreprises. Pour donner suite à ces recommandations, Martre a promu la création du Comité pour la Compétitivité et la Sécurité Économique en 1995 avec des tâches similaires à celles du Conseil économique national des États-Unis. La création du CCSE a significativement renforcé le renseignement économique français, qui pourrait déjà vanter le fait d’avoir rapidement fourni au gouvernement français des nouvelles concernant l’abandon de l’étalon-or et la dévaluation du dollar qu’il avait reçues des sources du département du Trésor américain au début des années 70. De plus, comme elle est caractérisée par une coopération et une confiance étroites entre les secteurs public et privé, l’intelligence économique française dispose également d’une structure très centralisée qui permet de réagir rapidement et d’acquérir des d’informations confidentielles avec une facilité remarquable.La flexibilité du système est obtenue grâce à la diffusion de la « structure du renseignement économique » au niveau territorial.C. Harbulot était, avec P. Baumard, l’un des protagonistes de la construction de l’intelligence économique française entre 1990 et 1992, soutenu par sa conviction que le contexte international jouerait un rôle déterminant dans la création de nouvelles relations entre l’État et les affaires commerciales. Les discussions sur la sécurité — promues de l’autre côté de l’Atlantique — ainsi que les incertitudes politiques et économiques liées au processus de construction de l’UE avaient déjà préparé le terrain pour un changement.