Croissance économique en France

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La croissance économique en France désigne les causes et la nature de la croissance économique en France, à travers une analyse de l'addition des facteurs qui permettent l'augmentation de la valeur ajoutée générée dans l'économie française chaque année.

Décomposition[modifier | modifier le code]

La croissance économique française peut être décomposée en facteurs. On peut estimer la contribution du capital à la croissance du PIB. Positive, elle a chuté depuis les années 1990, mais reste supérieure à l'Allemagne et à l'Italie. La productivité globale des facteurs, toutefois, croît peu ou recule sur la même période, contrairement à l'Allemagne et à l'Italie[1].

L'Insee décompose la croissance du PIB en plusieurs postes : consommation, investissement, balance commerciale, et variation des stocks. La croissance française est, comme souvent dans les pays développés, stimulée par la consommation intérieure[2]. Le principal facteur de ralentissement est le solde extérieur, souvent déficitaire[3].

La Banque de France met en lumière la part importante de l'adoption des technologies de l'information et de la communication dans la croissance du PIB. Sa contribution au PIB a été supérieure en France qu'en Allemagne et qu'au Royaume-Uni[4].

Selon une estimation de la Direction générale du Trésor de 2021, « le ralentissement de l’investissement représenterait environ 2/3 de la perte de croissance du PIB par tête depuis les années 1990 »[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

De 1890 aux Trente Glorieuses[modifier | modifier le code]

Selon les calculs de la Banque de France, entre 1890 et 1913, la productivité par emploi croît à hauteur de 1,48%/an, et la productivité horaire de 1,91%/an. La PGF joue un rôle majeur dans la croissance de la productivité horaire, comptant pour 1,23 points sur les 1,91. La durée du travail pèse sur la croissance, et est responsable d'une baisse de 0,29%/an de la productivité par emploi[5]. Ces estimations sont conformes aux calculs de Dubois (1985), qui estimait la contribution de la PGF à la croissance de la productivité par emploi à hauteur de 1,4 point entre 1896 et 1913[6].

De 1913 à 1950, la croissance de la productivité est plus faible, avec une croissance par emploi de 0,98%/an, et par heure de 1,65%. La PGF est moins dynamique, comptant pour 1,12% de la croissance de la productivité horaire. La durée du travail pèse à hauteur de -0,45%/an[5]. Cela est également conforme aux estimations de Dubois, qui avait estimé la contribution de la croissance de la PGF à hauteur de 1,4 point entre 1913 et 1951[6]. La productivité du travail ralentit à partir de 1913 du fait, principalement, de la réduction de l'intensité capitalistique par emploi et par heure[5].

Trente Glorieuses[modifier | modifier le code]

Entre 1950 et 1973, la productivité par emploi augmente de 4,89%/an, et la productivité horaire de 5,28%. La croissance de la PGF y contribue, étant de 3,97%. La durée du travail diminue toutefois, pesant à hauteur de -0,26%[5]. Cela est conforme à l'estimation de Dubois, qui avait évalué la contribution de la PGF à 4,2 points entre 1951 et 1973[6]. Si la PGF joue un rôle premier dans l'accélération de la productivité, l'augmentation de l'intensité capitalistique compte pour 0,87 point sur les 3,97 points au total[5].

Trente piteuses[modifier | modifier le code]

Entre 1973 et 1980, la productivité par emploi ne croît plus que de 2,04% par an, et la productivité horaire de 3,07%. La productivité globale des facteurs croît de 1,51% sur cette période. L'évolution de la durée du travail contribue à -0,68%[5].

Entre 1980 et 1990, la productivité par emploi augmente de 2,69% par an, et la productivité horaire de 3,29%. La PGF contribue à hauteur d'une croissance de 1,80%/an. La durée du travail contribue à hauteur de -0,40% par an[5].

Entre 1990 et 1995, la productivité par emploi croît de 1,55%/an, et la productivité horaire de 1,75%. La PGF contribue à hauteur de 0,01%. La durée du travail contribue à hauteur de -0,14%[5].

Entre 1995 et 2002, la productivité par emploi augmente de 0,88% par an, et la productivité horaire de 1,77%. La PGF contribue à hauteur de 0,90%, et la durée de travail de -0,59%[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Direction générale du Trésor, « Le capitalisme avant la crise du Covid », sur Direction générale du Trésor, (consulté le )
  2. « Tableau de bord de la conjoncture | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  3. « Croissance - Productivité − Tableaux de l'économie française | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  4. « Les facteurs de la croissance dans les pays avancés : Une décomposition comptable sur la période 1960-2019 », sur Banque de France, (consulté le )
  5. a b c d e f g h et i Gilbert Cette, Yusuf Kocoglu et Jacques Mairesse, « Un siècle de productivité globale des facteurs en France », Bulletin de la Banque de France, no 139,‎ , p. 21–29 (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Paul Dubois, « Ruptures de croissance et progrès technique », Economie et Statistique, vol. 181, no 1,‎ , p. 3–31 (DOI 10.3406/estat.1985.5014, lire en ligne, consulté le )