Cadis

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Lithographie d’Édouard Pingret : pâtres du village de Gripp, portant des manteaux en cadis.
Costumes de Bigorre : l’homme porte un manteau de cadis (Musée pyrénéen de Lourdes).

Le cadis est une étoffe de laine, proche de la serge, grossière mais solide, qui servait à la confection de vêtements populaires. Fabriqué principalement dans le sud de la France, il demeure connu pour son usage dans les Pyrénées où il constituait la matière principale des capes des bergers, mais il était aussi utilisé ailleurs, notamment par les bergers provençaux.

Étymologie

L’origine du mot est occitane. Mistral donne dans le Trésor du Félibrige[1] une liste de dérivés : le verbe cadissa, faire du cadis ; cadissat, fait en forme de cadis (employé en français sous la forme « cadissé » ; cadissaire, tisseur de cadis (français « cadissier ») ; cadissas, gros cadis ; cadisset, petit cadis, plus fin que le cadis ordinaire.

Fabrication

Le cadis était fabriqué artisanalement, souvent à titre d’activité secondaire, par les paysans et éleveurs de moutons. L’étoffe tissée restait souvent à l’état brut, elle était parfois confiée à d’autres artisans qui assuraient le foulonnage et la teinture. Le cadis était aussi appelé burat (de « bure »), mais le cadis « était plus fin que le buràt[2] ».

En Bretagne, le costume régional et le costume marin étaient traditionnellement de cadis bleu. Les Glaziks (« bleus »), derniers à porter les vêtements en cadis, habitaient le nord du pays Bigouden (Ploaré et Douarnenez). Leurs dernières étoffes venaient de Montauban (Tarn-et-Garonne), où une activité accessoire de tissage de cadis par des « sergeurs » s’était maintenue jusqu’à la fin du XIXe siècle alors que cette étoffe avait cessé d’être à la mode[3].

Notes

  1. Frédéric Mistral, Trésor du Félibrige, article Cadis
  2. Simin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes, Paris, CNRS, 1980
  3. Pierre Deffontaines, « Montauban ». In Annales de Géographie. 1929, t. 38, n°215. pp. 460-469 [1]