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Bio-art

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Le bio-art ou bio art[1] est un mouvement d'art contemporain, prenant pour medium les ressources plastiques offertes par les biotechnologies. Culture de tissus vivants (Art orienté objet), modifications génétiques (Eduardo Kac), morphologiques (Marta de Menezes), constructions analytiques et biomécaniques (Symbiotica).

Ces expérimentations sont parfois en relation avec le propre corps de l'artiste (culture de sa propre peau, transfusion de sang de cheval rendu compatible…).

Définition

Le Bio-Art est un mouvement artistique récent, datant des années 2000. Ce mouvement a pu émerger avec les changements sociaux induits par des découvertes scientifiques et technologiques dans ces dernières décennies.

Histoire

Le terme bio-art a été démocratisé par l'artiste Eduardo Kac en 1997 dans l'article "Artista põe a vida em risco". Puis la même année Eduardo Kac réalise la première œuvre se rapprochant du bio-art. Dans Time Capsule, il s'implante une puce dans sa jambe. Dans cette œuvre se rapprochant du Body Art, l'artiste fusionne avec le une RFID qui ne fait qu'un avec lui.[2]

Bio-artistes et œuvres

Eduardo Kac est le Bio-Artiste le plus connu, notamment grâce à GFP Bunny Alba en 2000. Il s’agit là d’une performance sur un lapin, que l’on a rendu fluorescent grâce à un mélange de son ADN et de celui d’une méduse, mais ici l’artiste n’était pas l’auteur de ces manipulations (il s’agit bien de l’équipe du Professeur Houdebine, INRA).  Eduardo Kac voulait susciter un débat sur le statut des animaux transgéniques pour les sortir de leur condition d’objets de laboratoire. Mais le lapin n’a jamais été libéré par le laboratoire. Nous avons aussi une autre œuvre importante, Téléprésence Garment. Une personne est dans un vêtement spécial, sans manche ni jambière (forçant donc le porteur à marcher sur ses genoux). De plus, il est rendu aveugle avec une cagoule qui possède une caméra ainsi qu’un récepteur audio : une personne va le contrôler à distance. Cette expérience/œuvre va nous rapporter au terme « Zomborg », soit l’ôte de l’autre.

Il s’agit là d’un duo, Marion Laval-Jeantet et Benoit Mangin. Dans une de leurs œuvres, ils vont faire un prélèvement de leur propre peau dans un laboratoire. Ces prélèvements de peaux seront alors déposés sur les dermes de porcs. Ce cochon sera alors tatoué de représentation d’espèce en danger. Des hybridations vont être gardée dans des bocaux de verres (dans le genre d’un cabinet de curiosité) mais en plus, Marion Laval-Jeantet va se faire injecter du sang de cheval, ce qui va rapporter un tabou institutionnel et juridique, ce qui élargi la notion de respect du vivant et de la biodiversité souvent mise à mal par la technologie.

Protéic Portrait est une combinaison d’acides aminés, codifiés en chimie sous forme de lettres de l’alphabet pour composer son nom.

Cet artiste va faire de son corps un matériau propre à toute manipulation artistique (de la chirurgie plastique filmé, mis en scène, avec des implants, des trucages de son image par informatique…) ce qui va nous reporter au Body-Art. Manteau Arlequin est ici bel et bien une œuvre issue du Bio-Art, puisqu’il utilise ses propres cellules à lui et d’autres personnes, de couleurs de peau différente, ainsi que des animaux, ce qui est ici une métaphore parfaite du métissage et de l’hybridation.

Monstres Sacrés est une œuvre spécialisée dans l’écologie. Sa mission : observer un terrain pollué, où les grenouilles (les sentinelles des espèces) subissent une déformation à cause des produits toxiques qui sont rejetés par l’Homme dans la nature. Elles se retrouve alors en déclin, voir vouées à disparaitre. Dans ses recherches, on utilise un scanner à haute résolution qui va détecter les produits chimiques dans les grenouilles.

Bibliographie

  • (en) Jens Hauser (ed.). sk-interfaces. Exploding borders - creating membranes in art, technology and society. Liverpool: University of Liverpool Press 2008
  • (en) Eduardo Kac. "Telepresence and Bio Art -- Networking Humans, Rabbits and Robots". (Ann Arbor: University of Michigan Press, 2005
  • (en) Eduardo Kac (ed.). "Signs of Life: Bio Art and Beyond". Cambridge: MIT Press, 2007 (en Anglais).
  • (de) Nicole C. Karafyllis (ed.). Biofakte - Versuch über den Menschen zwischen Artefakt und Lebewesen. Paderborn: Mentis 2003
  • Florence de Mèredieu, "Anges, robots et corps de chair", in Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne et contemporain, Paris, Larousse, 2004-2008
  • Florence de Mèredieu, "Prothèses techniques et art biologique", in Arts et nouvelles technologies, Paris, Larousse, 2003-2005
  • (de) Ingeborg Reichle. Kunst aus dem Labor. Springer Publ. 2005. (en Allemand)
  • Denis Baron. La chair mutante, fabrique d'un posthumain. 2008. Editions Dis Voir
  • Ernestine Daubner et Louise Poissant. Bioart. Presses de l'Université du Québec, 2012.
  • Teva Flaman. Le bioart : enjeux esthétiques. Presses Universitaires de Provence, 2019.

Notes et références

  1. «...j'ai créé le terme bio art en 1997...», Eduardo Kac, préface à Le bioart : enjeux esthétiques de Teva Flaman (Aix-en-Provence : P.U.P., 2019)
  2. Dominique Moulon, « Time Capsule | Media Art Design Blog » (consulté le )

Voir aussi

Lien externe

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