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Bataille de Pankalia

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La bataille de Pankalia (Pancalia) opposa l'armée restée fidèle à l'empereur Basile II, dirigée par Bardas Phocas le Jeune et les forces du général rebelle Bardas Sklèros, en 978 ou 979. Elle se termine par une défaite de ce dernier et à son exil. Les sources ne sont pas claires quant à la succession et à la localisation des événements. Ainsi, les premiers historiens comme Jean Skylitzès situe la bataille de Pankalia en et la considère comme une victoire décisive pour les loyalistes. Aujourd'hui, les historiens suivent plutôt le récit de Léon le Diacre, qui place la bataille en .

Sources et déroulé des événements

Bataille entre les armées de Bardas Phocas et de Bardas Sklèros. Illustration tirée de la Chronique de Skylitzès de Madrid.

Les sources historiques sur la révolte de Bardas Sklèros présentent des divergences quant à la manière dont les événements se sont déroulés et à la localisation des batailles afférentes, dont celle de Pankalia, au nord-est d'Amorium[1],[2]. Le texte de Jean Skylitzès, écrit à la fin du XIe siècle, rapporte que Sklèros remporte une première bataille près d'Amorium et une seconde à Basilika Therma (aujourd'hui Sarıkaya). C'est lors de la troisième bataille, à Pankalia, que Phocas triomphe. Selon Sklylitzès, Phocas reçoit le renforts de troupes géorgiennes venant du royaume des Kartvels, grâce à ses liens avec le roi David III d'Ibérie. Par la suite, Phocas engage le combat avec les troupes de Sklèros et le défie dans un combat singulier, lors duquel le général rebelle est blessé et doit fuir, ce qui sème la panique parmi ses hommes[1],[2],[3]. L'historien de la fin du Xe siècle, Léon le Diacre, écrit au contraire que l'armée loyaliste dirigée par Bardas Phocas rencontre une première fois les rebelles à Pankalia où elle est vaincue. Toutefois, elle remporte une victoire décisive lors d'une deuxième bataille dans un lieu inconnu[1],[4]. D'autres historiens fournissent des détails supplémentaires. Michel Psellos rapporte aussi l'épisode du duel entre les deux généraux lors de la bataille décisive. L'historien arabe Yahyā d'Antioche fait référence à deux batailles et donne les dates du et du [1],[2]. Quoi qu'il en soit, après cette défaite, Sklèros fuit vers son allié arabe, l'émir hamdanide Abu Taghlib, avant de trouver refuge à la cour des Buyides à Bagdad où il reste durant sept ans[5].

En s'appuyant sur les sources géorgiennes, P.M. Tarchnichvili suggère en 1964 que la victoire de Phocas a lieu dans un endroit connu en géorgien sous le nom de Sarvenis, qu'il identifie à Aquae Saravenae, au nord de Césarée (aujourd'hui Kırşehir). La troisième bataille mentionnée par Skylitzès, faussement localisée près du fleuve Halys, serait une création fictive, mélangeant des éléments présents lors des deux premières batailles ayant réellement eu lieu[1]. Dans sa critique de la chronique de Yahya, John Forsyth défend une position similaire[6]. Selon Catherine Holmes, le récit de Skylitzès, bien que romancé, s'appuie probablement sur une source réelle, étant donné le niveau de détails donnés. Toutefois, Holmes estime que la seule chose certaine est que la bataille décisive a eu lieu en [7].

Des historiens plus anciens, comme George Finlay ou Georges Ostrogorsky, ne mettent généralement pas en doute le récit de Skylitzès. La bataille décisive de Pankalia en est parfois appelé deuxième bataille de Pankalia, dès lors que la première opposition entre les deux généraux près d'Amorium est parfois considérée comme ayant eu lieu au même endroit[8],[9]. Au contraire, les historiens plus récents ont adopté une autre vision du déroulement des événements. Une première bataille aurait eu lieu à Pankalia en , une deuxième à Basilika Therma, dans le Charsianon, vers l'automne ou l'hiver et une troisième à Sarvenis en [10],[5],[11].

Notes et références

  1. a b c d et e Brand 1991, p. 1571.
  2. a b et c Holmes 2005, p. 453.
  3. Wortley 2010, p. 308-310.
  4. Holmes 2005, p. 265.
  5. a et b Whittow 1996, p. 365.
  6. Holmes 2005, p. 453-454.
  7. Holmes 2005, p. 454-456.
  8. Ostrogorsky 1963, p. 248.
  9. Finlay 1856, p. 420-430.
  10. Holmes 2005, p. 264-265.
  11. Cheynet et Vannier 1986, p. 28.

Bibliographie

  • Reuter, T (editor) (1999), The New Cambridge Medieval History, Cambridge University Press (UK) (ISBN 0521364477), p. 596.
  • (en) Jim Bradbury, The Routledge companion to medieval warfare, London New York, NY, Routledge, , 381 p. (ISBN 978-0-415-22126-9), p. 14.
  • (en) Charles M. Brand, « Pankaleia », dans Alexander Kazhdan, Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-504652-6)
  • Jean-Claude Cheynet et Jean-François Vannier, Études prosopographiques, Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-110-4)
  • (en) George Finlay, History of the Byzantine and Greek Empires, from DCCXVI to MCCCCLIII. Second Edition History of the Byzantine and Greek Empires, from DCCXVI to MCCCCLIII, Edimbourgh, W. Blackwood and Sons,
  • (en) Catherine Holmes, Basil II and the Governance of Empire, Oxford, Oxford University Press, , 625 p. (ISBN 0-19-927968-3, présentation en ligne)
  • (de) Georges Ostrogorsky, Geschichte des Byzantinischen Staates, Munich: C. H. Beck'sche Verlagsbuchhandlung, (OCLC 301446486)
  • (en) Mark Whittow, The Making of Byzantium, 600-1025, University of California Press, (ISBN 0-520-20496-4)
  • (en) John Wortley, John Skylitzes : A Synopsis of Byzantine History, 811-1057, Cambridge, Cambridge University Press, , 491 p. (ISBN 978-0-521-76705-7)