Aristénète
Activité |
---|
Aristénète (Άρισταίνετος), en sachant que le nom est inauthentique, est un épistolier grec auteur d'une correspondance amoureuse fictive, suivant des situations variées durant l'antiquité tardive.
Ce n'est probablement pas le nom authentique de l'auteur : Aristénète est le correspondant de la première lettre du recueil, un copiste s'y référa pour l'attribution. Mais les premières lettres sont perdues, il manque au moins un folio dans le manuscrit. Ce n'est néanmoins pas le correspondant de Libanios[1]. Les lettres ont été écrites entre la fin du Ve siècle et le début du VIe siècle, à travers les références au paganisme qui survit, à la Nouvelle Rome (Constantinople) et surtout par les allusions au mime Caramallos, que Jean Malalas et Sidoine Apollinaire citent comme danseur en vogue[2].
Le titre de Lettres d'amour (έρωτικαί έπιστολαί) est authentique. 50 lettres sont réparties sur deux livres. Le premier livre est lacunaire au début et le second livre est incomplet[3].
La correspondance épistolaire est extrêmement populaire, l'un des seuls moyens de communications possible à l'époque. Les échanges fictifs ont existé mais il en subsiste très peu : avec Aristénète, nous avons Alciphron, Philostrate (l'authenticité n'est pas assurée) et Théophylacte Simocatta qui écrivirent des lettres érotiques et à des courtisanes[4].
Ses sources et pastiches sont extrêmement variés, il utilise des proverbes et expressions communes. Ses trois principales inspirations sont surtout Ménandre, les dialogues platoniciens et Lucien[5].
Éditions
Un seul manuscrit nous a transmit le recueil : le Vindobonensis Philologicus graecus 310, sigla V, manuscrit fin datant de la fin du XIIe siècle qui présente de nombreuses gloses. Le livre plutôt court et la popularité des lettres érotiques attira les traducteurs et éditeurs :
- Johannes Sambucus, Anvers, 1566. Il s'agit de l'édition princeps soit la première imprimée
- Josias Mercier, Paris, 1595. En grec et latin, dédié à Jacques Bongars.
- Joseph Brenous en 1937 pour Les Belles Lettres
- en grec-latin, avec notes de Pauw (Utrecht, 1737)
- Jean-François Boissonade, Paris, 1823. Il édita le texte mais sa traduction est introuvable[6].
- par Jean-René Vieillefond[7]
Elles ont été traduites ou imitées en français :
- par Cyre-Foucault (1597)
- Lesage, 1695[8]
- Jacques Moreau (1752)
- Félix Nogaret (1797).
Notes et références
- Aristénète 1992, p. IX.
- Aristénète 1992, p. X-XI.
- Aristénète 1992, p. XVI.
- Aristénète 1992, p. XII.
- Aristénète 1992, p. XVII-XVIII.
- Aristénète 1992, p. XXXVIII.
- Lettres d'amour) (Paris, Bulletin de l'association Guillaume Budé, 1938; Paris : les Belles lettres, 1992
- Aristénète 1992, p. XXXVII.
Annexes
Bibliographie
- Aristénète (trad. Jean-René Vieillefond), Lettres d'amour, Les Belles Lettres, coll. « Collection des Universités de France »,
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :