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« Dénombrement des cratères d'impact » : différence entre les versions

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Cette méthode est basée sur l'idée qu'une surface nouvellement formée est dépourvue de [[Cratère d'impact|cratères d'impact]], et que ceux-ci s'accumulent ensuite au fil du temps. Pour l'appliquer il faut procéder à un comptage exhaustif (sur toute la surface ou sur une portion représentative) des cratères de diamètre supérieur à un certain seuil (qui dépend de la [[Résolution spatiale des images matricielles|résolution]] des photographies ou des [[radar imageur|images radar]] disponibles). Il faut aussi être capable d'estimer le taux de cratérisation. Ce dernier a été calibré dans le cas de la Lune grâce aux échantillons ramenés sur Terre par les [[sonde spatiale|sondes]] [[Programme Luna#Les missions de retour d'échantillon (1969-1976)|Luna]] et les [[programme Apollo|missions Apollo]], il a ensuite été extrapolé aux autres corps du [[Système solaire]] en tenant compte de leur taille et de leur éloignement du [[Soleil]].
Cette méthode est basée sur l'idée qu'une surface nouvellement formée est dépourvue de [[Cratère d'impact|cratères d'impact]], et que ceux-ci s'accumulent ensuite au fil du temps. Pour l'appliquer il faut procéder à un comptage exhaustif (sur toute la surface ou sur une portion représentative) des cratères de diamètre supérieur à un certain seuil (qui dépend de la [[Résolution spatiale des images matricielles|résolution]] des photographies ou des [[radar imageur|images radar]] disponibles). Il faut aussi être capable d'estimer le taux de cratérisation. Ce dernier a été calibré dans le cas de la Lune grâce aux échantillons ramenés sur Terre par les [[sonde spatiale|sondes]] [[Programme Luna#Les missions de retour d'échantillon (1969-1976)|Luna]] et les [[programme Apollo|missions Apollo]], il a ensuite été extrapolé aux autres corps du [[Système solaire]] en tenant compte de leur taille et de leur éloignement du [[Soleil]].

== Âges de cratérisation des surfaces lunaires ==
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== Âges de cratérisation des surfaces martiennes ==
== Âges de cratérisation des surfaces martiennes ==

Version du 12 janvier 2023 à 15:12

Volcan bouclier de la région de Tharsis, sur Mars. La ligne en jaune indique les limites de la surface étudiée, et les cercles repèrent les cratères d'impact dénombrés pour la datation.

Le dénombrement des cratères d'impact est une méthode de datation absolue de la surface ou d'une portion de surface d'un corps céleste (planète, planète naine, satellite, astéroïde ou comète[a]). L'âge obtenu est appelé âge de cratérisation.

Cette méthode est basée sur l'idée qu'une surface nouvellement formée est dépourvue de cratères d'impact, et que ceux-ci s'accumulent ensuite au fil du temps. Pour l'appliquer il faut procéder à un comptage exhaustif (sur toute la surface ou sur une portion représentative) des cratères de diamètre supérieur à un certain seuil (qui dépend de la résolution des photographies ou des images radar disponibles). Il faut aussi être capable d'estimer le taux de cratérisation. Ce dernier a été calibré dans le cas de la Lune grâce aux échantillons ramenés sur Terre par les sondes Luna et les missions Apollo, il a ensuite été extrapolé aux autres corps du Système solaire en tenant compte de leur taille et de leur éloignement du Soleil.

Âges de cratérisation des surfaces lunaires

La détermination du flux des impacts lunaires est essentielle pour contraindre la dynamique et l'accrétion de tous les corps du Système solaire[1],[2],[3]. L'enregistrement des cratères d'impact sur la Lune, très complet, a longtemps conduit à estimer que le flux d'impact lunaire a subi un déclin exponentiel d'environ 4 à 3 Ga[4] (avec peut-être un pic entre 4,2 et 3,9 Ga[1],[3]) suivi d'un déclin essentiellement linéaire après 3,2 Ga[4],[5].

L'étalonnage des courbes de flux souffrait cependant d'un manque d'unités géologiques dûment datées à plus de 3,92 Ga ou entre 0,8 et 3,1 Ga[6]. De plus, le flux d'impact directement déduit des densités de cratères est biaisé en raison de la dégradation topographique (Xie et al., 2017), des différences de propriétés mécaniques des cibles (Xie et al., 2019) et de l'effacement préférentiel des petits cratères par la formation des plus grands (Kneissl et al., 2016 ; Orgel et al., 2018). Par conséquent, l'évolution du flux d'impact lunaire restait incertaine.

Âges de cratérisation des surfaces martiennes

La précision des âges obtenus pour les surfaces relativement jeunes de Mars est sujette à controverse en raison de l'abondance des cratères secondaires (cratères d'impact créés par les débris d'un impact principal). Dans le cas, du cratère Zunil, par exemple, on a mis en évidence une centaine de cratères secondaires, dont certains à plus de 1 000 km de l'impact primaire[7],[8].

Notes et références

Notes

  1. La méthode n'est applicable qu'aux surfaces solides, et ne concerne pas les objets extrasolaires faute de documents photographiques.

Références

  1. a et b (en) William F. Bottke, David Vokrouhlický, David Minton, David Nesvorný, Alessandro Morbidelli et al., « An Archaean heavy bombardment from a destabilized extension of the asteroid belt », Nature, vol. 485,‎ , p. 78-81 (DOI 10.1038/nature10967).
  2. (en) William F. Bottke et Marc D. Norman, « The Late Heavy Bombardment », Annual Review of Earth and Planetary Sciences, vol. 45,‎ , p. 619-647 (DOI 10.1146/annurev-earth-063016-020131, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le ).
  3. a et b (en) A. Morbidelli, D. Nesvorny, V. Laurenz, S. Marchi, D. C. Rubie et al., « The timeline of the lunar bombardment: Revisited », Icarus, vol. 305,‎ , p. 262-276 (DOI 10.1016/j.icarus.2017.12.046 Accès libre).
  4. a et b (en) G. Neukum, B. A. Ivanov et W. K. Hartmann , « Cratering Records in the Inner Solar System in Relation to the Lunar Reference System », Space Science Reviews, vol. 96,‎ , p. 55-86 (DOI 10.1023/A:1011989004263).
  5. (en) Mathieu Le Feuvre et Mark A. Wieczorek, « Nonuniform cratering of the Moon and a revised crater chronology of the inner Solar System », Icarus, vol. 214, no 1,‎ , p. 1-20 (DOI 10.1016/j.icarus.2011.03.010 Accès libre).
  6. (en) Dieter Stöffler et G. Ryder, « Stratigraphy and Isotope Ages of Lunar Geologic Units: Chronological Standard for the Inner Solar System », Chronology and Evolution of Mars (Space Sciences Series of ISSI), vol. 12,‎ , p. 9-54 (DOI 10.1007/978-94-017-1035-0_2 Accès libre).
  7. (en) D. Chandler, « Crater count led Mars historians astray », sur New Scientist, (consulté le ).
  8. (en) R. Kerr, « Who can Read the Martian Clock? », Science, vol. 312, no 5777,‎ , p. 1132-1133 (PMID 16728612, DOI 10.1126/science.312.5777.1132).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes