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'''''Cladonia rangiferina''''' est l’une des [[espèce]]s de [[lichen]]s connues sous les noms de '''lichen des rennes''' ou '''lichen des caribous'''. Il s’agit d’une espèce [[wikt:fruticuleux|fruticuleuse]], formant au sol de grands tapis blanchâtres buissonnants. Au sein du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Cladonia]]'', il appartient à un groupe d’espèces dépourvues de [[Cladonia#Description|thalle primaire]], autrefois rassemblées dans un genre à part (''Cladina'').
'''''Cladonia rangiferina''''' est l’une des [[espèce]]s de [[lichen]]s connues sous les noms de '''lichen des rennes''' ou '''lichen des caribous'''. Il s’agit d’une espèce [[wikt:fruticuleux|fruticuleuse]], formant au sol de grands tapis blanchâtres buissonnants. Au sein du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Cladonia]]'', il appartient à un groupe d’espèces dépourvues de [[Cladonia#Description|thalle primaire]], autrefois rassemblées dans un genre à part (''Cladina'').


C’est un lichen répandu dans les régions froides et [[Climat tempéré|tempéré]]es des deux [[Hémisphère (géographie)|hémisphères]]. Comme il peut résister à des environnements très froids, c’est toutefois dans les régions [[arctique]]s qu’il atteint son plus grand développement, marquant profondément la physionomie de la [[toundra]]. Comme son nom le suggère, il est une source de nourriture importante pour les [[Rangifer tarandus|rennes]] ({{lang|la|''Rangifer tarandus''}}).
C’est un lichen répandu dans les régions froides et [[Climat tempéré|tempéré]]es des deux [[Hémisphère (géographie)|hémisphères]]. Dans les régions tempérées, on le retrouve particulièrement sur des sites modérément exposés à la lumière présentant un sol sec et acide<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Jerzy|nom1=Fabiszewski|prénom2=Katarzyna|nom2=Szczepańska|titre=Ecological indicator values of some lichen species noted in Poland|périodique=Acta Societatis Botanicorum Poloniae|volume=79|numéro=4|date=2010|issn=2083-9480|doi=10.5586/asbp.2010.038|lire en ligne=https://pbsociety.org.pl/journals/index.php/asbp/article/view/asbp.2010.038|consulté le=2022-01-18|pages=305–313}}</ref>.Comme il peut résister à des environnements très froids, c’est toutefois dans les régions [[arctique]]s qu’il atteint son plus grand développement, marquant profondément la physionomie de la [[toundra]]. Comme son nom le suggère, il est une source de nourriture importante pour les [[Rangifer tarandus|rennes]] ({{lang|la|''Rangifer tarandus''}}).

L’espèce présente une croissance annuelle moyenne de 5,1 millimètres, mais il existe d’importantes variations entre les régions étudiées s’expliquant par l’influence de divers paramètres environnementaux<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Richard Troy|nom1=McMullin|prénom2=Sean|nom2=Rapai|titre=A review of reindeer lichen (Cladonia subgenus Cladina) linear growth rates|périodique=Rangifer|volume=40|numéro=1|date=2020-08-12|issn=1890-6729|doi=10.7557/2.40.1.4636|lire en ligne=https://septentrio.uit.no/index.php/rangifer/article/view/4636|consulté le=2022-01-18|pages=15–26}}</ref>.

== Usage en écotoxicologie ==

==== Éléments-traces métalliques ====
Bien qu’elle accumule des concentrations d’ETM moindres que les lichens foliacés<ref>{{Article|langue=en|prénom1=James P.|nom1=Bennett|titre=Discrimination of lichen genera and species using element concentrations|périodique=The Lichenologist|volume=40|numéro=2|date=2008-03|issn=0024-2829|issn2=1096-1135|doi=10.1017/S0024282908007445|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/product/identifier/S0024282908007445/type/journal_article|consulté le=2022-01-18|pages=135–151}}</ref>, l'espèce est très intéressante en tant que biomoniteur à cause, notamment, de son abondance et de sa très large distribution.

La limite dans leur utilisation comme biomoniteur réside principalement au fait qu'un échantillon de lichen donne des informations moyennées sur l’ensemble de la durée de vie de l’organisme<ref>{{Article|langue=en|prénom1=David|nom1=Widory|prénom2=Geneviève|nom2=Vautour|prénom3=André|nom3=Poirier|titre=Atmospheric dispersion of trace metals between two smelters: An approach coupling lead, strontium and osmium isotopes from bioindicators|périodique=Ecological Indicators|volume=84|date=2018-01|doi=10.1016/j.ecolind.2017.09.003|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S1470160X17305654|consulté le=2022-01-18|pages=497–506}}</ref>. Ainsi, la résolution temporelle de l’approche est relativement faible.

Il importe également de mentionner qu’une étude récente en contexte expérimental est venue montrer qu’il existe une compétition entre les cations bivalents (2+) pour les sites de liaison sur les thalles de lichen<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Luca|nom1=Paoli|prénom2=Andrea|nom2=Vannini|prénom3=Fabrizio|nom3=Monaci|prénom4=Stefano|nom4=Loppi|titre=Competition between heavy metal ions for binding sites in lichens: Implications for biomonitoring studies|périodique=Chemosphere|volume=199|date=2018-05|doi=10.1016/j.chemosphere.2018.02.066|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0045653518302686|consulté le=2022-01-18|pages=655–660}}</ref>. Cette compétition pourrait donc notamment conduire à une sous-estimation des concentrations environnementales de Cd, Cu, Pb et Zn.


== Nomenclature et systématique ==
== Nomenclature et systématique ==

Version du 18 janvier 2022 à 23:22

Lichen des rennes

Cladonia rangiferina est l’une des espèces de lichens connues sous les noms de lichen des rennes ou lichen des caribous. Il s’agit d’une espèce fruticuleuse, formant au sol de grands tapis blanchâtres buissonnants. Au sein du genre Cladonia, il appartient à un groupe d’espèces dépourvues de thalle primaire, autrefois rassemblées dans un genre à part (Cladina).

C’est un lichen répandu dans les régions froides et tempérées des deux hémisphères. Dans les régions tempérées, on le retrouve particulièrement sur des sites modérément exposés à la lumière présentant un sol sec et acide[1].Comme il peut résister à des environnements très froids, c’est toutefois dans les régions arctiques qu’il atteint son plus grand développement, marquant profondément la physionomie de la toundra. Comme son nom le suggère, il est une source de nourriture importante pour les rennes (Rangifer tarandus).

L’espèce présente une croissance annuelle moyenne de 5,1 millimètres, mais il existe d’importantes variations entre les régions étudiées s’expliquant par l’influence de divers paramètres environnementaux[2].

Usage en écotoxicologie

Éléments-traces métalliques

Bien qu’elle accumule des concentrations d’ETM moindres que les lichens foliacés[3], l'espèce est très intéressante en tant que biomoniteur à cause, notamment, de son abondance et de sa très large distribution.

La limite dans leur utilisation comme biomoniteur réside principalement au fait qu'un échantillon de lichen donne des informations moyennées sur l’ensemble de la durée de vie de l’organisme[4]. Ainsi, la résolution temporelle de l’approche est relativement faible.

Il importe également de mentionner qu’une étude récente en contexte expérimental est venue montrer qu’il existe une compétition entre les cations bivalents (2+) pour les sites de liaison sur les thalles de lichen[5]. Cette compétition pourrait donc notamment conduire à une sous-estimation des concentrations environnementales de Cd, Cu, Pb et Zn.

Nomenclature et systématique

Taxinomie

Cette espèce a été décrite scientifiquement pour la première fois sous le nom Lichen rangiferinus en 1753 par Carl von Linné, dans son ouvrage Species plantarum[6].

Liste des sous-espèces

Selon NCBI (1 févr. 2012)[7] :

  • sous-espèce Cladonia rangiferina subsp. abbayesii
  • sous-espèce Cladonia rangiferina subsp. rangiferina

Notes et références

  1. (en-US) Jerzy Fabiszewski et Katarzyna Szczepańska, « Ecological indicator values of some lichen species noted in Poland », Acta Societatis Botanicorum Poloniae, vol. 79, no 4,‎ , p. 305–313 (ISSN 2083-9480, DOI 10.5586/asbp.2010.038, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Richard Troy McMullin et Sean Rapai, « A review of reindeer lichen (Cladonia subgenus Cladina) linear growth rates », Rangifer, vol. 40, no 1,‎ , p. 15–26 (ISSN 1890-6729, DOI 10.7557/2.40.1.4636, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) James P. Bennett, « Discrimination of lichen genera and species using element concentrations », The Lichenologist, vol. 40, no 2,‎ , p. 135–151 (ISSN 0024-2829 et 1096-1135, DOI 10.1017/S0024282908007445, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) David Widory, Geneviève Vautour et André Poirier, « Atmospheric dispersion of trace metals between two smelters: An approach coupling lead, strontium and osmium isotopes from bioindicators », Ecological Indicators, vol. 84,‎ , p. 497–506 (DOI 10.1016/j.ecolind.2017.09.003, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Luca Paoli, Andrea Vannini, Fabrizio Monaci et Stefano Loppi, « Competition between heavy metal ions for binding sites in lichens: Implications for biomonitoring studies », Chemosphere, vol. 199,‎ , p. 655–660 (DOI 10.1016/j.chemosphere.2018.02.066, lire en ligne, consulté le )
  6. (la) Carl von Linné, Species plantarum : exhibentes plantas rite cognitas, ad genera relatas, cum differentiis specificis, nominibus trivialibus, synonymis selectis, locis natalibus, secundum system sexuale digestas, vol. 2, Impensis Laurentii Salvii, , 1200 p. (lire en ligne), p. 1153
  7. NCBI, consulté le 1 févr. 2012

Liens externes

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