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[[Image:Fish tanks and turtle pen at Wal-Mart, Shenzhen, China.jpg|thumb|Marché humide dans un [[Walmart]] de Shenzhen en 2013.]]
[[Image:Fish tanks and turtle pen at Wal-Mart, Shenzhen, China.jpg|thumb|Marché humide dans un [[Walmart]] de Shenzhen en 2013.]]


Un '''marché humide''', ou '''wet market''' en anglais, parfois appelé aussi '''marché d'animaux vivants''', est un [[marché (lieu)|marché]] qui vend des animaux vivants ou déjà abattus, qu'ils soient sauvages ou d'élevage. Le terme est également utilisé parfois pour désigner des marchés de produits frais en général, de par la variété importante des animaux et des denrées qui sont vendus dans ce type de lieu<ref name=Conv/>.
Un '''marché humide''', ou '''wet market''' en anglais, parfois appelé aussi '''marché d'animaux vivants''', est un [[marché (lieu)|marché]] qui vend des animaux vivants ou déjà abattus, qu'ils soient sauvages ou d'élevage. Le terme était utilisé pour désigner des marchés de produits frais en général, mais depuis le début de la pandémie de COVID 19, l'attention mondiale s'est fortement concentrée sur marchés vendant des animaux vivants, parfois sauvages et sur la variété importante des animaux et des denrées vendus dans ce type de marché<ref name=Conv/>.


Le terme "humide" fait tout autant référence au caractère périssable des animaux vendus qu'à l'utilisation fréquente de l'eau pour nettoyer les lieux<ref name=Conv/>, qui peuvent également être le lieu d'abattage des animaux<ref name=Business/>.
Le terme "humide" fait tout autant référence au caractère périssable des animaux vendus qu'à l'utilisation fréquente de l'eau pour nettoyer les lieux<ref name=Conv/>. Certains de ces marchés sont aussi le lieu d'abattage d'animaux qui y sont vendus<ref name=Business/>.


Les animaux que l'on peut trouver dans un marché humide peuvent être des poissons, des oiseaux, des mammifères dont les chauves-souris, les pangolins, les blaireaux, des serpents, des rats, des loutres, des loups, ou encore les tortues<ref name=Peta/>{{,}}<ref name=Conv>{{Lien web|auteur1=Christos Lynteris|auteur2=Frédéric Keck|auteur3=Lyle Fearnley|titre=Coronavirus : pourquoi fermer les marchés aux animaux en Chine serait une très mauvaise idée|url=https://theconversation.com/coronavirus-pourquoi-fermer-les-marches-aux-animaux-en-chine-serait-une-tres-mauvaise-idee-130960|site=The Conversation|date=3 mars 2020}}</ref>. Cependant la vente d'animaux réellement sauvages ou exotiques est très minoritaire par rapport à la vente d'animaux domestiques<ref name=Radii/>. De même, la présence d'animaux vivants et l'abattage des animaux au sein du marché sont variables selon les régions de Chine, ces pratiques sont plus courantes dans le Sud de la Chine<ref name=Radii>{{Lien web|auteur1=Matthew Bossons|titre=No, You Won’t Find “Wild Animals” in Most of China’s Wet Markets|url=https://radiichina.com/wet-markets-wild-animals-china/|site=Radii China|date=25 février 2020}}</ref>.
Les animaux que l'on peut trouver dans un marché humide asiatique peuvent être aussi variés que des poissons, des oiseaux, des mammifères (dont les chauves-souris, les pangolins, les blaireaux, des rats, des loutres, des loups), ou encore des reptiles les que lézards, serpents et tortues<ref name=Peta/>{{,}}<ref name=Conv>{{Lien web|auteur1=Christos Lynteris|auteur2=Frédéric Keck|auteur3=Lyle Fearnley|titre=Coronavirus : pourquoi fermer les marchés aux animaux en Chine serait une très mauvaise idée|url=https://theconversation.com/coronavirus-pourquoi-fermer-les-marches-aux-animaux-en-chine-serait-une-tres-mauvaise-idee-130960|site=The Conversation|date=3 mars 2020}}</ref>.
Cependant la vente d'animaux réellement sauvages ou exotiques y est très minoritaire par rapport à la vente d'animaux domestiques<ref name=Radii/> (volailles, chiens, chats...). De même, la présence d'animaux vivants et l'abattage des animaux au sein du marché sont variables selon les régions de Chine, ces pratiques sont plus courantes dans le Sud de la Chine<ref name=Radii>{{Lien web|auteur1=Matthew Bossons|titre=No, You Won’t Find “Wild Animals” in Most of China’s Wet Markets|url=https://radiichina.com/wet-markets-wild-animals-china/|site=Radii China|date=25 février 2020}}</ref>.


Ces lieux sont vivement critiqués tant par les espèces exotiques vendues qui peuvent être issues de trafics illégaux que la promiscuité des animaux vivants de différentes espèces qui est propice à l'émergence de [[zoonose]]s<ref name=Peta/>{{,}}<ref name=Business>{{Lien web|auteur1=Aylin Woodward|titre=Both the new coronavirus and SARS outbreaks likely started in Chinese wet markets. Photos show what the markets look like.|url=https://www.businessinsider.sg/wuhan-coronavirus-chinese-wet-market-photos-2020-1?r=US&IR=T|site=Business Insider|date=26 février 2020}}</ref>.
Notamment depuis l'apparition du SRAS, puis du MERS et du SARS-CoV-2, ces lieux ont été vivement critiqués tant pour les espèces exotiques vendues qui peuvent être issues de trafics illégaux que pour la promiscuité des animaux vivants de différentes espèces qui est propice à l'émergence de [[zoonose]]s<ref name=Peta/>{{,}}<ref name=Business>{{Lien web|auteur1=Aylin Woodward|titre=Both the new coronavirus and SARS outbreaks likely started in Chinese wet markets. Photos show what the markets look like.|url=https://www.businessinsider.sg/wuhan-coronavirus-chinese-wet-market-photos-2020-1?r=US&IR=T|site=Business Insider|date=26 février 2020}}</ref>.


==Histoire ==
== Histoire ==
À la suite de l'[[épidémie de SRAS de 2002-2004]], les marchés humides et les fermes d'élevages d'animaux sauvages sont fermés durant quelques mois, à la suite de la découverte rapide que le virus avait été transmis à l'homme par la [[civette masquée]]<ref>{{Lien web|auteur1=Hugo Jalinière|titre=Dans une grotte, des chauves souris couvent la prochaine épidémie de SRAS|url=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-origines-du-sras-decouvertes-dans-une-grotte-chinoise-abritant-des-chauves-souris_118865|site=Science et Avenir|date=15 décembre 2017}}</ref>. Ils ont cependant été rouverts par la suite<ref>{{Lien web|titre=Coronavirus : les animaux sauvages épargnés en Chine|url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-animaux-sauvages-epargnes-en-chine_3873035.html|site=France Info|date=18 mars 2020}}</ref>.
À la suite de l'[[épidémie de SRAS de 2002-2004]], les marchés humides et les fermes d'élevages d'animaux sauvages sont fermés durant quelques mois, à la suite de la découverte rapide que le virus avait été transmis à l'homme par la [[civette masquée]]<ref>{{Lien web|auteur1=Hugo Jalinière|titre=Dans une grotte, des chauves souris couvent la prochaine épidémie de SRAS|url=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-origines-du-sras-decouvertes-dans-une-grotte-chinoise-abritant-des-chauves-souris_118865|site=Science et Avenir|date=15 décembre 2017}}</ref>. Ils ont cependant été rouverts par la suite<ref>{{Lien web|titre=Coronavirus : les animaux sauvages épargnés en Chine|url=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-animaux-sauvages-epargnes-en-chine_3873035.html|site=France Info|date=18 mars 2020}}</ref>.


En 2019/2020, le terme a connu une forte exposition à la suite de la [[Pandémie de Covid-19]] qui serait originaire du [[marché de gros de fruits de mer de Huanan]], qui malgré son nom, était un marché humide vendant des animaux sauvages<ref>{{Lien web|auteur1=AFP|titre=Viande de rat, de crocodile, de louveteau : l'étrange marché chinois soupçonné d'être au cœur du virus|url=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/du-rat-ou-du-croco-l-etrange-marche-chinois-au-coeur-du-virus_140762|site=Science et Avenir|date=23 janvier 2020}}</ref>{{,}}<ref name=Peta>{{Lien web|auteur1=Marie-Morgane Jeanneau|titre=Qu’est-ce que sont les « marchés humides », d’où les experts pensent que le COVID-19 est originaire ?|url=https://www.petafrance.com/actualites/quest-ce-que-marches-humides-covid-19-originaire/|site=Peta France|date=24 mars 2020}}</ref>.
En [[2019]/[[2020]], le terme a connu une forte exposition à la suite de la [[Pandémie de Covid-19]] qui serait originaire du [[marché de gros de fruits de mer de Huanan]], qui malgré son nom, était un marché humide vendant des animaux sauvages<ref>{{Lien web|auteur1=AFP|titre=Viande de rat, de crocodile, de louveteau : l'étrange marché chinois soupçonné d'être au cœur du virus|url=https://www.sciencesetavenir.fr/sante/du-rat-ou-du-croco-l-etrange-marche-chinois-au-coeur-du-virus_140762|site=Science et Avenir|date=23 janvier 2020}}</ref>{{,}}<ref name=Peta>{{Lien web|auteur1=Marie-Morgane Jeanneau|titre=Qu’est-ce que sont les « marchés humides », d’où les experts pensent que le COVID-19 est originaire ?|url=https://www.petafrance.com/actualites/quest-ce-que-marches-humides-covid-19-originaire/|site=Peta France|date=24 mars 2020}}</ref>.


== Risques et inconvénients ==
À la suite de cela, plusieurs interdictions de ventes d'animaux sauvages ont été décrétées par les autorités provinciales et étatiques chinoises<ref>{{Lien web|auteur1=Steven Lee Myers|titre=China’s Omnivorous Markets Are in the Eye of a Lethal Outbreak Once Again|url=https://www.nytimes.com/2020/01/25/world/asia/china-markets-coronavirus-sars.html|site=The New York Times|date=25 janvier 2020}}</ref>. Le 22 janvier 2020, les autorités de [[Wuhan]] ont interdit le commerce d'animaux vivants dans les marchés humides<ref name=Business/>. Le 24 février 2020, le gouvernement chinois a notamment interdit, la vente, l'achat et la consommation d'animaux sauvages<ref name=Business/>. Le chiffre d'affaires du secteur d'activité de la vente et de l'élevage d'animaux dits sauvages, en Chine était estimé entre 7,1 milliards et 74 milliards de dollars, employant près de 1 million de personnes<ref>{{Lien web|auteur1=Aylin Woodward|titre=China just banned the trade and consumption of wild animals. Experts think the coronavirus jumped from live animals to people at a market.|url=https://www.businessinsider.fr/us/china-bans-wildlife-trade-consumption-coronavirus-2020-2|site=Business Insider|date=25 février 2020}}</ref>.
Début 2020, des responsables et personnalités internationales de premier plan ont appelé à une interdire les marchés humides<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Christos |nom=Lynteris |prénom2=Lyle |nom2=Fearnley |titre=Why shutting down Chinese ‘wet markets’ could be a terrible mistake |url=http://theconversation.com/why-shutting-down-chinese-wet-markets-could-be-a-terrible-mistake-130625 |site=The Conversation |consulté le=2020-06-17}}</ref>. D'autres, comme Foster & al. (février 2020), du point de vue de l'éthique de la santé<ref name=FosterFev2019>{{Article |langue=en |prénom1=Alexander |nom1=Foster |prénom2=Jennifer |nom2=Cole |prénom3=Andrew |nom3=Farlow |prénom4=Ivica |nom4=Petrikova |titre=Planetary Health Ethics: Beyond First Principles |périodique=Challenges |volume=10 |numéro=1 |date=2019-02-15 |issn=2078-1547 |doi=10.3390/challe10010014 |lire en ligne=http://www.mdpi.com/2078-1547/10/1/14 |consulté le=2020-06-17 |pages=14}}</ref>, ou comme Petrikova & al. (juin 2020) suggèrent de plutôt y appliquer avec plus de rigueur les interdictions de commerce illégal d'espèces sauvages, çar ces marchés sont une source importante de protéines pour les populations urbaines et de régions à faible revenu, où ils sont depuis longtemps intégrés dans les systèmes alimentaires locaux, et où ils soutiennent les petits systèmes d'élevage familiaux et locaux, ces marchés étant globalement plus [[développement soutenable|environnementalement et socialement soutenable]] que les systèmes alimentaire industriels, si l'on y améliore les normes d'hygiène et réglementaires et qu'on élimine les mouvements à échelle industrielle d'animaux vivants et qu'on y interdit la vente d'animaux sauvages connus pour être à risque de propagation de maladies<ref name=LancetPetrikova2020al>{{Article |langue=en |prénom1=Ivica |nom1=Petrikova |prénom2=Jennifer |nom2=Cole |prénom3=Andrew |nom3=Farlow |titre=COVID-19, wet markets, and planetary health |périodique=The Lancet Planetary Health |volume=4 |numéro=6 |date=2020-06 |doi=10.1016/S2542-5196(20)30122-4 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2542519620301224 |consulté le=2020-06-17 |pages=e213–e214}}</ref>. Les élevages industriels respectent souvent de meilleures normes d'hygiène et ont une empreinte carbone parfois moindre que celles des petites exploitations ou des exploitations biologiques, mais seulement si l'exploitation, et non l'ensemble du système alimentaire dans lequel elle s'intègre, est prise en compte<ref name=BeznerKerr2012>Bezner-Kerr, Rachel, et al. "[https://www.academia.edu/download/46471783/Effects_of_industrial_agriculture_on_glo20160614-7299-17ddggb.pdf Effects of industrial agriculture on climate change and the mitigation potential of small-scale agro-ecological farms]." Animal Science Reviews 2011 69 (2012).</ref>.


== Références ==
== Avantages ==
Les petits marchés humides sont nécessaires aux élevages traditionnels qui viennent y écouler une partie de leur production.

Or, par rapport à l'[[élevage industriel]], l'élevage traditionnel, familial et local établi à petite échelle a des avantages socio-environnementaux : son empreinte carbone, une fois que l'on tient compte de la séquestration du carbone du sol sur laquelle les aliments pour animaux sont cultivés est meilleure<ref name=BeznerKerr2012/>.
De même vendre localement des animaux vivants réduit le besoin d'entreposage frigorifique qui, notamment dans les pays chauds est un gouffre énergivore<ref name=Weis2013>Weis T (2013) [https://canadianfoodstudies.uwaterloo.ca/index.php/cfs/article/download/59/33/0 The ecological hoofprint: The global burden of industrial livestock]. Zed Books Ltd.</ref> (et encore utilisateur de gaz réfrigérant à effet de serre et/ou néfastes pour la couche d'ozone). L'élevage d'[[pastoralisme|animaux de parcours]] est généralement associé à des distances plus courtes "de La Fourche à la fourchette" et moins de transformation de la viande (transformation qui agit souvent comme un réservoir de pathogènes alimentaire)<ref name=Silbergeld2016>Silbergeld, Ellen K (2016) Chickenizing farms and food: how industrial meat production endangers workers, animals, and consumers. JHU Press.</ref> et dont certains produits peuvent être perturbateurs endocriniens, mutagènes et/ou cancérigènes)<ref name=Willet2019Lancet>{{Article |langue=en |prénom1=Walter |nom1=Willett |prénom2=Johan |nom2=Rockström |prénom3=Brent |nom3=Loken |prénom4=Marco |nom4=Springmann |titre=Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems |périodique=The Lancet |volume=393 |numéro=10170 |date=2019-02 |doi=10.1016/S0140-6736(18)31788-4 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0140673618317884 |consulté le=2020-06-17 |pages=447–492}}</ref>. Certains élevages traditionnels entretiennent la [[biodiversité]] et ont une moindre [[empreinte écologique]] sur l'air et une moindre [[empreinte eau]], utilisent moins d'adjuvants/additifs chimiques et moins d'[[antibiotique]]s (et contribuent donc bien moins au phénomène d'[[antibiorésistance]] que l'élevage industriel et les usines de transformation de la viande<ref name=Silbergeld2016/>[[,]]<ref name=HuOct2017>{{Article |langue=en |prénom1=Yuanan |nom1=Hu |prénom2=Hefa |nom2=Cheng |prénom3=Shu |nom3=Tao |titre=Environmental and human health challenges of industrial livestock and poultry farming in China and their mitigation |périodique=Environment International |volume=107 |date=2017-10 |doi=10.1016/j.envint.2017.07.003 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0160412017304749 |consulté le=2020-06-17 |pages=111–130}}</ref> (lors de la [[pandémie de Covid-19]] ou d'autres pandémies à risques de surinfection bactérienne, les taux de mortalité pourraient être aggravée dans régions ou populations où la résistance aux antibiotiques est généralisée, ce qui complique le traitement des infections secondaires<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Jørgen |nom=Veisdal |titre=Antibiotic Resistance May Be A Key Factor in COVID-19 Deaths |url=https://medium.com/blue-poles/antibiotic-resistance-may-be-a-key-factor-in-covid-19-deaths-f37f053f98f6 |site=Medium |date=2020-03-26 |consulté le=2020-06-17}}</ref>.
<br>Dans les pays en développement l'élevage traditionnel, parfois itinérant, a longtemps fourni des moyens de subsistance à une large partie de la population. En [[Inde]] où l'élevage a un peu mieux résisté qu'ailleurs à l'industrialisation, les deux tiers des petits exploitants agricoles sont aussi éleveurs (jusqu'à 75% de leurs revenus)<ref name=Silbergeld2016/>. Les systèmes polyculture-élevage permettent aussi aux petits exploitants d'augmenter leur ration de protéines animales (dont par les oeufs et le lait), rations qui en Inde rurale sont généralement très basses, et le fumer est utilisé comme amendement local et non-chimique<ref name=Weis2013/>. Depuis les [[années 1980]], la [[Thaïlande]], à la différence de l'[[Inde]] a largement industrialisé son élevage, excluant ls petits producteurs ruraux de viande du marché<ref name=Silbergeld2016/>.

== Enjeux sanitaires et écologiques ==
Tous les élevages, tous les lieux de transformation de la viande et des sous-produits animaux et tous les marchés vendant des animaux vivants ou morts, sauvages ou domestiques peuvent présenter un danger pour la [[santé publique]], en permettant la propagation de certaines [[parasitose]]s, [[bactériose]]s et [[zoonose]]s (grippe aviaire, Ebola notamment), tout particulièrement s'ils sont mal gérés, mal réglementés et si une étape de la sécurité sanitaire n'est pas respectée.
S'ils favorisent la viande de brousse, ils peut en outre indirectement contribuer à la surchasse, au déséquilibre d'écosystèmes et à la pollution par le plomb ([[grenaille de plomb]], et [[Toxicité des munitions|balles de plomb]])

Les marché humides favorisent certes un mélange, presque toujours promiscuitaire et souvent anarchique de différentes espèces<ref name=Conv/>, mais l'accent négatif porté contre la production artisanale de viande au profit de grandes filières industrielles est teinté du poids des lobbys industriels et d'[[impérialisme occidental]]<ref name=Conv/> ; l'interdiction totale de ces marchés entraînerait cependant probablement des filières informelles ou illégales, encore plus à risque, et bien moins faciles à contrôler ; pouvant être contre-productif du point de vue de la santé planétaire<ref name=LancetPetrikova2020al/>. Le modèle du commerce de viande traçable, réfrigérée (ou congelée) issue de grandes fermes industrielles est présenté comme la norme sûre mais a déjà été à l'origine de vastes scandales sanitaire et alimentaires (consommation de farines de vache folle, poulets à la dioxine...) et si l'agriculture industrielle a fortement augmenté sa production, c'est au prix d'une contribution (à hauteurs d'environ 15%) aux émissions de GES, de vastes déforestation et en mobilisant plus de 80% des terres cultivées, tout en étant devenu la première source d'[[eutrophisation]] et de [[dystrophisation]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=J. |nom1=Poore |prénom2=T. |nom2=Nemecek |titre=Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers |périodique=Science |volume=360 |numéro=6392 |date=2018-06-01 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.aaq0216 |lire en ligne=https://www.sciencemag.org/lookup/doi/10.1126/science.aaq0216 |consulté le=2020-06-17 |pages=987–992}}</ref>.

Pour revenir au cadre des [[limites planétaires]], et pour notre santé, la consommation de viande doit considérablement diminuer dans le monde<ref name=Willet2019Lancet/>. La production de viande traditionnelle, via les élevages locaux, à petite échelle et via les marchés d'animaux vivants, a été associé à une moindre consommation de viande et de ressources fossiles, en complménent de régimes alimentaires à forte teneur en plantes et fruits, recommandés par la Commission EAT – Lancet sur l'alimentation, la planète et la santé 8.
Organiser et réglementer plus strictement les conditions d'hygiène des marchés humides, en empêchant d'y mélanger les espèces et {{Citation|en utilisant ces marchés humides réglementés comme outil pour faire respecter l'interdiction du commerce illégal d'espèces sauvages}} serait à la fois plus [[éthique environnementale|environnementalement éthique]]<ref name=FosterFev2019/> vis à vis des petits exploitants agricoles des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui gagnent leur vie grâce à la polyculture-élevage ; et {{Citation|envers les animaux, dont le [[Bien-être animal|bien-être]] dans les élevages en plein air est incontestablement supérieur à celui des systèmes intensifs ; et envers les [[générations futures]], en leur laissant une planète plus sûre et plus vivable}<ref name=LancetPetrikova2020al/>.

Suite à la [[pandémie de COVID-19]], plusieurs interdictions de ventes d'animaux sauvages ont été décrétées par les autorités provinciales et étatiques chinoises<ref>{{Lien web|auteur1=Steven Lee Myers|titre=China’s Omnivorous Markets Are in the Eye of a Lethal Outbreak Once Again|url=https://www.nytimes.com/2020/01/25/world/asia/china-markets-coronavirus-sars.html|site=The New York Times|date=25 janvier 2020}}</ref>. Le 22 janvier 2020, les autorités de [[Wuhan]] ont interdit le commerce d'animaux vivants dans les marchés humides<ref name=Business/>. Le 24 février 2020, le gouvernement chinois a notamment interdit, la vente, l'achat et la consommation d'animaux sauvages<ref name=Business/>. Le chiffre d'affaires du secteur d'activité de la vente et de l'élevage d'animaux dits sauvages, en Chine était estimé entre 7,1 milliards et 74 milliards de dollars, employant près de 1 million de personnes<ref>{{Lien web|auteur1=Aylin Woodward|titre=China just banned the trade and consumption of wild animals. Experts think the coronavirus jumped from live animals to people at a market.|url=https://www.businessinsider.fr/us/china-bans-wildlife-trade-consumption-coronavirus-2020-2|site=Business Insider|date=25 février 2020}}</ref>.

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Marché aux poissons]]
* [[Sécurité sanitaire des aliments]]
* [[HACCP]]

=== Références ===
{{Références}}
{{Références}}


{{Portail|Commerce}}
{{Portail|Commerce|médecine|alimentation et gastronomie|Nettoyage et hygiène}}


[[Catégorie:Marché]]
[[Catégorie:Marché]]
[[Catégorie:Sécurité sanitaire des aliments]]

Version du 17 juin 2020 à 11:22

Marché humide à Shenzhen en 2013.
Marché humide dans un Walmart de Shenzhen en 2013.

Un marché humide, ou wet market en anglais, parfois appelé aussi marché d'animaux vivants, est un marché qui vend des animaux vivants ou déjà abattus, qu'ils soient sauvages ou d'élevage. Le terme était utilisé pour désigner des marchés de produits frais en général, mais depuis le début de la pandémie de COVID 19, l'attention mondiale s'est fortement concentrée sur marchés vendant des animaux vivants, parfois sauvages et sur la variété importante des animaux et des denrées vendus dans ce type de marché[1].

Le terme "humide" fait tout autant référence au caractère périssable des animaux vendus qu'à l'utilisation fréquente de l'eau pour nettoyer les lieux[1]. Certains de ces marchés sont aussi le lieu d'abattage d'animaux qui y sont vendus[2].

Les animaux que l'on peut trouver dans un marché humide asiatique peuvent être aussi variés que des poissons, des oiseaux, des mammifères (dont les chauves-souris, les pangolins, les blaireaux, des rats, des loutres, des loups), ou encore des reptiles les que lézards, serpents et tortues[3],[1]. Cependant la vente d'animaux réellement sauvages ou exotiques y est très minoritaire par rapport à la vente d'animaux domestiques[4] (volailles, chiens, chats...). De même, la présence d'animaux vivants et l'abattage des animaux au sein du marché sont variables selon les régions de Chine, ces pratiques sont plus courantes dans le Sud de la Chine[4].

Notamment depuis l'apparition du SRAS, puis du MERS et du SARS-CoV-2, ces lieux ont été vivement critiqués tant pour les espèces exotiques vendues qui peuvent être issues de trafics illégaux que pour la promiscuité des animaux vivants de différentes espèces qui est propice à l'émergence de zoonoses[3],[2].

Histoire

À la suite de l'épidémie de SRAS de 2002-2004, les marchés humides et les fermes d'élevages d'animaux sauvages sont fermés durant quelques mois, à la suite de la découverte rapide que le virus avait été transmis à l'homme par la civette masquée[5]. Ils ont cependant été rouverts par la suite[6].

En [[2019]/2020, le terme a connu une forte exposition à la suite de la Pandémie de Covid-19 qui serait originaire du marché de gros de fruits de mer de Huanan, qui malgré son nom, était un marché humide vendant des animaux sauvages[7],[3].

Risques et inconvénients

Début 2020, des responsables et personnalités internationales de premier plan ont appelé à une interdire les marchés humides[8]. D'autres, comme Foster & al. (février 2020), du point de vue de l'éthique de la santé[9], ou comme Petrikova & al. (juin 2020) suggèrent de plutôt y appliquer avec plus de rigueur les interdictions de commerce illégal d'espèces sauvages, çar ces marchés sont une source importante de protéines pour les populations urbaines et de régions à faible revenu, où ils sont depuis longtemps intégrés dans les systèmes alimentaires locaux, et où ils soutiennent les petits systèmes d'élevage familiaux et locaux, ces marchés étant globalement plus environnementalement et socialement soutenable que les systèmes alimentaire industriels, si l'on y améliore les normes d'hygiène et réglementaires et qu'on élimine les mouvements à échelle industrielle d'animaux vivants et qu'on y interdit la vente d'animaux sauvages connus pour être à risque de propagation de maladies[10]. Les élevages industriels respectent souvent de meilleures normes d'hygiène et ont une empreinte carbone parfois moindre que celles des petites exploitations ou des exploitations biologiques, mais seulement si l'exploitation, et non l'ensemble du système alimentaire dans lequel elle s'intègre, est prise en compte[11].

Avantages

Les petits marchés humides sont nécessaires aux élevages traditionnels qui viennent y écouler une partie de leur production.

Or, par rapport à l'élevage industriel, l'élevage traditionnel, familial et local établi à petite échelle a des avantages socio-environnementaux : son empreinte carbone, une fois que l'on tient compte de la séquestration du carbone du sol sur laquelle les aliments pour animaux sont cultivés est meilleure[11]. De même vendre localement des animaux vivants réduit le besoin d'entreposage frigorifique qui, notamment dans les pays chauds est un gouffre énergivore[12] (et encore utilisateur de gaz réfrigérant à effet de serre et/ou néfastes pour la couche d'ozone). L'élevage d'animaux de parcours est généralement associé à des distances plus courtes "de La Fourche à la fourchette" et moins de transformation de la viande (transformation qui agit souvent comme un réservoir de pathogènes alimentaire)[13] et dont certains produits peuvent être perturbateurs endocriniens, mutagènes et/ou cancérigènes)[14]. Certains élevages traditionnels entretiennent la biodiversité et ont une moindre empreinte écologique sur l'air et une moindre empreinte eau, utilisent moins d'adjuvants/additifs chimiques et moins d'antibiotiques (et contribuent donc bien moins au phénomène d'antibiorésistance que l'élevage industriel et les usines de transformation de la viande[13],[15] (lors de la pandémie de Covid-19 ou d'autres pandémies à risques de surinfection bactérienne, les taux de mortalité pourraient être aggravée dans régions ou populations où la résistance aux antibiotiques est généralisée, ce qui complique le traitement des infections secondaires[16].
Dans les pays en développement l'élevage traditionnel, parfois itinérant, a longtemps fourni des moyens de subsistance à une large partie de la population. En Inde où l'élevage a un peu mieux résisté qu'ailleurs à l'industrialisation, les deux tiers des petits exploitants agricoles sont aussi éleveurs (jusqu'à 75% de leurs revenus)[13]. Les systèmes polyculture-élevage permettent aussi aux petits exploitants d'augmenter leur ration de protéines animales (dont par les oeufs et le lait), rations qui en Inde rurale sont généralement très basses, et le fumer est utilisé comme amendement local et non-chimique[12]. Depuis les années 1980, la Thaïlande, à la différence de l'Inde a largement industrialisé son élevage, excluant ls petits producteurs ruraux de viande du marché[13].

Enjeux sanitaires et écologiques

Tous les élevages, tous les lieux de transformation de la viande et des sous-produits animaux et tous les marchés vendant des animaux vivants ou morts, sauvages ou domestiques peuvent présenter un danger pour la santé publique, en permettant la propagation de certaines parasitoses, bactérioses et zoonoses (grippe aviaire, Ebola notamment), tout particulièrement s'ils sont mal gérés, mal réglementés et si une étape de la sécurité sanitaire n'est pas respectée. S'ils favorisent la viande de brousse, ils peut en outre indirectement contribuer à la surchasse, au déséquilibre d'écosystèmes et à la pollution par le plomb (grenaille de plomb, et balles de plomb)

Les marché humides favorisent certes un mélange, presque toujours promiscuitaire et souvent anarchique de différentes espèces[1], mais l'accent négatif porté contre la production artisanale de viande au profit de grandes filières industrielles est teinté du poids des lobbys industriels et d'impérialisme occidental[1] ; l'interdiction totale de ces marchés entraînerait cependant probablement des filières informelles ou illégales, encore plus à risque, et bien moins faciles à contrôler ; pouvant être contre-productif du point de vue de la santé planétaire[10]. Le modèle du commerce de viande traçable, réfrigérée (ou congelée) issue de grandes fermes industrielles est présenté comme la norme sûre mais a déjà été à l'origine de vastes scandales sanitaire et alimentaires (consommation de farines de vache folle, poulets à la dioxine...) et si l'agriculture industrielle a fortement augmenté sa production, c'est au prix d'une contribution (à hauteurs d'environ 15%) aux émissions de GES, de vastes déforestation et en mobilisant plus de 80% des terres cultivées, tout en étant devenu la première source d'eutrophisation et de dystrophisation[17].

Pour revenir au cadre des limites planétaires, et pour notre santé, la consommation de viande doit considérablement diminuer dans le monde[14]. La production de viande traditionnelle, via les élevages locaux, à petite échelle et via les marchés d'animaux vivants, a été associé à une moindre consommation de viande et de ressources fossiles, en complménent de régimes alimentaires à forte teneur en plantes et fruits, recommandés par la Commission EAT – Lancet sur l'alimentation, la planète et la santé 8. Organiser et réglementer plus strictement les conditions d'hygiène des marchés humides, en empêchant d'y mélanger les espèces et « en utilisant ces marchés humides réglementés comme outil pour faire respecter l'interdiction du commerce illégal d'espèces sauvages » serait à la fois plus environnementalement éthique[9] vis à vis des petits exploitants agricoles des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui gagnent leur vie grâce à la polyculture-élevage ; et {{Citation|envers les animaux, dont le bien-être dans les élevages en plein air est incontestablement supérieur à celui des systèmes intensifs ; et envers les générations futures, en leur laissant une planète plus sûre et plus vivable}[10].

Suite à la pandémie de COVID-19, plusieurs interdictions de ventes d'animaux sauvages ont été décrétées par les autorités provinciales et étatiques chinoises[18]. Le 22 janvier 2020, les autorités de Wuhan ont interdit le commerce d'animaux vivants dans les marchés humides[2]. Le 24 février 2020, le gouvernement chinois a notamment interdit, la vente, l'achat et la consommation d'animaux sauvages[2]. Le chiffre d'affaires du secteur d'activité de la vente et de l'élevage d'animaux dits sauvages, en Chine était estimé entre 7,1 milliards et 74 milliards de dollars, employant près de 1 million de personnes[19].

Voir aussi

Articles connexes

Références

  1. a b c d et e Christos Lynteris, Frédéric Keck et Lyle Fearnley, « Coronavirus : pourquoi fermer les marchés aux animaux en Chine serait une très mauvaise idée », sur The Conversation,
  2. a b c et d Aylin Woodward, « Both the new coronavirus and SARS outbreaks likely started in Chinese wet markets. Photos show what the markets look like. », sur Business Insider,
  3. a b et c Marie-Morgane Jeanneau, « Qu’est-ce que sont les « marchés humides », d’où les experts pensent que le COVID-19 est originaire ? », sur Peta France,
  4. a et b Matthew Bossons, « No, You Won’t Find “Wild Animals” in Most of China’s Wet Markets », sur Radii China,
  5. Hugo Jalinière, « Dans une grotte, des chauves souris couvent la prochaine épidémie de SRAS », sur Science et Avenir,
  6. « Coronavirus : les animaux sauvages épargnés en Chine », sur France Info,
  7. AFP, « Viande de rat, de crocodile, de louveteau : l'étrange marché chinois soupçonné d'être au cœur du virus », sur Science et Avenir,
  8. (en) Christos Lynteris et Lyle Fearnley, « Why shutting down Chinese ‘wet markets’ could be a terrible mistake », sur The Conversation (consulté le )
  9. a et b (en) Alexander Foster, Jennifer Cole, Andrew Farlow et Ivica Petrikova, « Planetary Health Ethics: Beyond First Principles », Challenges, vol. 10, no 1,‎ , p. 14 (ISSN 2078-1547, DOI 10.3390/challe10010014, lire en ligne, consulté le )
  10. a b et c (en) Ivica Petrikova, Jennifer Cole et Andrew Farlow, « COVID-19, wet markets, and planetary health », The Lancet Planetary Health, vol. 4, no 6,‎ , e213–e214 (DOI 10.1016/S2542-5196(20)30122-4, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Bezner-Kerr, Rachel, et al. "Effects of industrial agriculture on climate change and the mitigation potential of small-scale agro-ecological farms." Animal Science Reviews 2011 69 (2012).
  12. a et b Weis T (2013) The ecological hoofprint: The global burden of industrial livestock. Zed Books Ltd.
  13. a b c et d Silbergeld, Ellen K (2016) Chickenizing farms and food: how industrial meat production endangers workers, animals, and consumers. JHU Press.
  14. a et b (en) Walter Willett, Johan Rockström, Brent Loken et Marco Springmann, « Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems », The Lancet, vol. 393, no 10170,‎ , p. 447–492 (DOI 10.1016/S0140-6736(18)31788-4, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Yuanan Hu, Hefa Cheng et Shu Tao, « Environmental and human health challenges of industrial livestock and poultry farming in China and their mitigation », Environment International, vol. 107,‎ , p. 111–130 (DOI 10.1016/j.envint.2017.07.003, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Jørgen Veisdal, « Antibiotic Resistance May Be A Key Factor in COVID-19 Deaths », sur Medium, (consulté le )
  17. (en) J. Poore et T. Nemecek, « Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers », Science, vol. 360, no 6392,‎ , p. 987–992 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.aaq0216, lire en ligne, consulté le )
  18. Steven Lee Myers, « China’s Omnivorous Markets Are in the Eye of a Lethal Outbreak Once Again », sur The New York Times,
  19. Aylin Woodward, « China just banned the trade and consumption of wild animals. Experts think the coronavirus jumped from live animals to people at a market. », sur Business Insider,