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« Robert Durrer (métallurgiste) » : différence entre les versions

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== Biographie ==
== Biographie ==
Durrer fut diplômé de l'[[Université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle|université technique d'Aix-la-Chapelle]] en 1915. Il resta en Allemagne et accepta en 1928 la [[Chaire universitaire|chaire]] de professeur de métallurgie de l'[[université technique de Berlin]]<ref name=Smil>{{Ouvrage
Durrer fut diplômé de l'[[Université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle|université technique d'Aix-la-Chapelle]] en 1915. Il resta en Allemagne et accepta en 1928 la [[Chaire universitaire|chaire]] de professeur de métallurgie de l'[[université technique de Berlin]]<ref name=Smil>{{Ouvrage|langue=en|titre=Transforming the twentieth century|sous-titre=Technical Innovations and Their Consequences
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Pendant l'été 1948, l'invention de Durrer fut améliorée par les équipes de Roll AG et deux [[Entreprise publique|entreprises publiques]] autrichiennes, VÖEST et ÖAMG<ref name=Smil/>. Une amélioration essentielle fut apportée par le docteur [[Theodor Eduard Suess]], qui mit au point un convertisseur à soufflage par le haut, alors que le prototype de Durrer était à soufflage latéral<ref name="Soleild'acier">{{Lien web
Pendant l'été 1948, l'invention de Durrer fut améliorée par les équipes de Roll AG et deux [[Entreprise publique|entreprises publiques]] autrichiennes, VÖEST et ÖAMG<ref name=Smil/>. Une amélioration essentielle fut apportée par le docteur [[Theodor Eduard Suess]], qui mit au point un convertisseur à soufflage par le haut, alors que le prototype de Durrer était à soufflage latéral<ref name="Soleild'acier">{{Lien web
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À la fois rentable et capable d'obtenir des qualités d'acier exceptionnelles, l'invention généra un effort mondial de recherche dans la même direction, pour améliorer le convertisseur LD, mettre au point des procédés concurrents ou mieux adaptés à d'autres fontes (notamment les fontes phosphoreuses)<ref name=Brock&Elzinga>
À la fois rentable et capable d'obtenir des qualités d'acier exceptionnelles, l'invention généra un effort mondial de recherche dans la même direction, pour améliorer le convertisseur LD, mettre au point des procédés concurrents ou mieux adaptés à d'autres fontes (notamment les fontes phosphoreuses)<ref name=Brock&Elzinga>
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Durrer enseigna aussi à l'[[École polytechnique fédérale de Zurich]] de 1943 à 1961. Il contribua à la rédaction du manuel ''Metallurgie des Eisens'' (Métallurgie de l'acier, encore appelé le ''Gmelin-Durrer''). Le prix ''Staudinger-Durrer Prize'' qu'attribue chaque année cette école, associe son nom à celui du [[prix Nobel]] [[Hermann Staudinger]]<ref>{{en}} ''[http://www.mat.ethz.ch/about_us/staudinger_durrer_prize Prix Staudinger-Durrer]''. [[École polytechnique fédérale de Zurich]]. Consulté le 26/05/2010</ref>.
Durrer enseigna aussi à l'[[École polytechnique fédérale de Zurich]] de 1943 à 1961. Il contribua à la rédaction du manuel ''Metallurgie des Eisens'' (Métallurgie de l'acier, encore appelé le ''Gmelin-Durrer''). Le prix ''Staudinger-Durrer Prize'' qu'attribue chaque année cette école, associe son nom à celui du [[prix Nobel]] [[Hermann Staudinger]]<ref>{{en}} ''[http://www.mat.ethz.ch/about_us/staudinger_durrer_prize Prix Staudinger-Durrer]''. [[École polytechnique fédérale de Zurich]]. Consulté le 26/05/2010</ref>.


== Publications et œuvres ==
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[[Catégorie:Histoire de la métallurgie]]
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[[Catégorie:Médaille d'or de Bessemer]]
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[[Catégorie:Naissance en Suisse]]

Version du 8 juin 2015 à 22:53

Robert Durrer

Naissance
Décès
Nationalité Suisse
Domaines Sidérurgie
Institutions Université technique de Berlin, Voestalpine
Diplôme Université technique d'Aix-la-Chapelle
Renommé pour Convertisseur à l'oxygène

Robert Durrer (18901978) était un ingénieur et métallurgiste suisse, qui a réalisé en 1948 le premier prototype de convertisseur sidérurgique à l'oxygène pur. Ses recherches furent à l'origine du convertisseur à soufflage par le haut, mis au point en 1949 par les entreprises autrichiennes VÖEST et ÖAMG (de).

Biographie

Durrer fut diplômé de l'université technique d'Aix-la-Chapelle en 1915. Il resta en Allemagne et accepta en 1928 la chaire de professeur de métallurgie de l'université technique de Berlin[1]. En 1943 Durrer s'enfuit de l'Allemagne nazie pour la Suisse, où il participa à la direction de Roll AG, le plus grand sidérurgiste suisse[1]. Il travailla avec Heinrich Heilbrugge et mena une série d'expériences où il démontrait la rentabilité économique de la conversion de la fonte en acier au moyen de convertisseurs à l'oxygène pur[1]. En 1947, Durrer commanda un petit convertisseur expérimental aux États-Unis qui leur permis d'élaborer, le 1er avril 1948, le premier acier soufflé à l'oxygène[1].

Pendant l'été 1948, l'invention de Durrer fut améliorée par les équipes de Roll AG et deux entreprises publiques autrichiennes, VÖEST et ÖAMG[1]. Une amélioration essentielle fut apportée par le docteur Theodor Eduard Suess, qui mit au point un convertisseur à soufflage par le haut, alors que le prototype de Durrer était à soufflage latéral[2]. Une fois brévetée, l'invention passa au stade industriel, avec le démarrage de deux aciéries à l'oxygène, une à Linz (VÖEST) en novembre 1952, et l'autre à Donawitz (ÖAMG) en mai 1953[1]. Le nouveau procédé fut alors baptisé du nom de convertisseur LD (pour Linz-Donawitz).

À la fois rentable et capable d'obtenir des qualités d'acier exceptionnelles, l'invention généra un effort mondial de recherche dans la même direction, pour améliorer le convertisseur LD, mettre au point des procédés concurrents ou mieux adaptés à d'autres fontes (notamment les fontes phosphoreuses)[3]. Mais si les sidérurgistes japonais et européens adoptèrent immédiatement le nouveau procédé, les américains furent plus tardifs : U.S. Steel et Bethlehem Steel n’introduisirent le procédé à l'oxygène que vers 1964[1]. L'apport de Durrer à la fabrication de l'acier fut reconnu par le prix Benjamin F. Fairless de l'American Institute of Mining, Metallurgical, and Petroleum Engineers (en)[4],[5].

Durrer enseigna aussi à l'École polytechnique fédérale de Zurich de 1943 à 1961. Il contribua à la rédaction du manuel Metallurgie des Eisens (Métallurgie de l'acier, encore appelé le Gmelin-Durrer). Le prix Staudinger-Durrer Prize qu'attribue chaque année cette école, associe son nom à celui du prix Nobel Hermann Staudinger[6].

Publications et œuvres

  • (de) Robert Durrer, Die metallurgie des Eisens,
  • (de) Robert Durrer, Grundlagen der Eisengewinnung, Berne, Verlag Francke AG,
  • (de) Robert Durrer, Wolfgang Egger, Walter Lippert, W. Krieger, H. Trenkler, Gerhard Tromel, E. H. Erich Pietsch et Gmelin-Institut fur anorganische Chemie, Gmelin-Durrer : Metallurgie des Eisens, Weinheim, Verlag Chemie, coll. « Gmelins Handbuch der anorganischen Chemie », , 4 tomes
  • (de) Robert Durrer, Georg Volkert et Klaus-Dietrich Frank, Metallurgie der Ferrolegierungen, Springer, , 716 p. (ISBN 3642805809 et 978-3-642-80580-6)

Notes et références

  1. a b c d e f et g (en) Vaclav Smil, Transforming the twentieth century : Technical Innovations and Their Consequences, t. 2, New York, Oxford University Press, , 358 p. (ISBN 0-195-16875-5 et 978-0-195-16875-4), p. 97-99
  2. Olivier C. A. Bisanti, « Un siècle d'oxygène en sidérurgie », Soleil d'acier, (consulté le )
  3. (en) James W. Brock et Kenneth G. Elzinga, Antitrust, the market, and the state : The contributions of Walter Adams, M. E. Sharpe, , 301 p. (ISBN 0873328558 et 9780873328555, lire en ligne), p. 39
  4. (en) Blast furnace and steel plant, vol. 54, 1966, p. 91
  5. (en) Prix Benjamin F. Fairless de l'AIST. Association for Iron and Steel Technology. Consulté le 26/05/2010
  6. (en) Prix Staudinger-Durrer. École polytechnique fédérale de Zurich. Consulté le 26/05/2010