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Brucine

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Brucine
Image illustrative de l’article Brucine
Structure
Identification
Nom UICPA (1R)-(5S)-(7R)-(12S)-(22S)-(23R)-18,19-dimethoxy-11-oxa-4,15-diazaheptacyclo[10.9.2.0^1,5.1^4,8.0^7,23.0^15,22.0^16,21]tetraeicosan-9,16,18,20-tetraèn-14-one
Synonymes

2,3-diméthoxy-strychnine

No CAS 357-57-3
No ECHA 100.006.014
No CE 206-614-7
Apparence cristaux incolores ou poudre cristalline blanche[1].
Propriétés chimiques
Formule C23H26N2O4  [Isomères]
Masse molaire[2] 394,463 5 ± 0,021 8 g/mol
C 70,03 %, H 6,64 %, N 7,1 %, O 16,22 %,
Propriétés physiques
fusion 178 °C[1]
ébullition 470 °C[1]
Solubilité dans l'eau : faible[1],
bonne dans l'alcool
Précautions
SGH[3]
SGH06 : Toxique
Danger
H300, H330 et H412
SIMDUT[4]
D1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats graves
D1A,
Transport
   1570   
Écotoxicologie
LogP 0,98[1]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La brucine est un alcaloïde à saveur amère fortement apparenté à la strychnine. On peut le trouver dans certaines espèces végétales, dont la variété la mieux connue est Strychnos nux-vomica, un arbre que l'on trouve en Asie du Sud-Est.

Découverte

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Elle fut découverte conjointement en par Joseph Bienaimé Caventou et Pierre Joseph Pelletier, qui avaient déjà découvert la strychnine. La brucine se trouve sous forme de nitrate dans les eaux-mères de la préparation de la strychnine, il suffit alors de la faire précipiter à l'ammoniac.

Bien que la brucine soit apparentée à la strychnine, elle n'est pas si toxique. Si un humain consomme plus de 2 milligrammes de brucine pure, il subira certainement des symptômes d'empoisonnement ressemblant à ceux provoqués par la strychnine.

La brucine possède un goût amer intense du même ordre que l'octaacétate de saccharose et la quassine. Son seuil de détection moyen de l'amertume chez l'homme est de 4,5 ppm[5].

Utilisations

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La brucine a certains usages médicaux. Elle est utilisée principalement pour la régulation de la pression sanguine. La brucine est utilisée comme catalyseur chiral pour la décarboxylation de l'acide éthylméthylmalonique achiral, dans un mélange optiquement actif d'acide 2-méthylvalerique (1904, Asymmetrische Katalyse)[6]. Cette méthode a été découverte par Willi Marckwald.

Si l'on ajoute de l'acide formique à un mélange de brucine et de nitrate de potassium le mélange est instantanément porté au rouge.

Apparitions

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Dans les romans

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  • Par Alexandre Dumas :
    • Dans Le Comte de Monte-Cristo, le docteur d'Avrigny soigne la tétraplégie du général Noirtier à la brucine qui l'immunise contre le poison que sa bru lui fait absorber et qu'elle a utilisé pour assassiner d'autres membres de la famille.
  • En février 2024, des lettres contenant de la Brucine ont été envoyées à du moins trois bâtiments officiels à Bruxelles. Ces plis ont été réceptionnés à la Sûreté de l’Etat, au cabinet du ministre de la Justice, et au Palais de justice. Personne n’a été blessé[7].

Références

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  1. a b c d et e BRUCINE, ANHYDRIQUE, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Numéro index 614-006-00-1 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  4. « Brucine » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  5. (en) Consumer Product Safety Commission - Study on Aversive Agents, 11/92 Final Report. [PDF]
  6. W. Marckwald: Ueber asymmetrische Synthese. In: Ber. dtsch. chem. Ges. 37, 349 (1904).
  7. Agence France-Presse, « Une poudre « toxique » expédiée à des bâtiments officiels à Bruxelles (procureur) », sur Mediapart, (consulté le )