Basi

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Basì
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Département Corse-du-Sud
Coordonnées 41° 44′ 50″ nord, 8° 50′ 47″ est
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Basì
Basì
Histoire
Occupation humaine Mésolithique
Néolithique
Âge du bronze

Basi (en français) ou Basì (en corse) est un site préhistorique situé sur la commune de Serra-di-Ferro, en Corse-du-Sud. Découvert en , il a fait l'objet de sondages par Gérard Bailloud entre et . Malgré leur surface réduite, ces premiers travaux ont permis de structurer la Préhistoire récente de la Corse. De nouvelles fouilles conduites par Thomas Perrin à partir de ont mis au jour des occupations plus denses et structurées que les précédentes découvertes. Ces travaux ont révélé une occupation du site depuis le Mésolithique jusqu'à l'Âge du bronze moyen.

Vue générale de la fouille du secteur 4 de Basi, campagne 2023 (cliché T. Perrin).
Vue générale de la fouille du secteur 4 de Basi, campagne 2023 (cliché T. Perrin).

Situation[modifier | modifier le code]

Basì se trouve au pied de la colline dite Punta di Basì, à proximité du hameau de Stillicione, sur la commune de Serra-di-Ferro[1], en Corse-du-Sud. Il est sur la rive droite du Taravo, à environ 5 km du rivage actuel. La colline se présente comme un affleurement de gros blocs de granodiorite de forme plus ou moins sphérique, dont certains ont été partiellement évidés par l’érosion, formant alors des abris naturels (taffoni).

Historique des fouilles[modifier | modifier le code]

Découverte du site[modifier | modifier le code]

L'ouverture d'une carrière afin d'exploiter les blocs de granite comme matériau de construction conduit à la découverte du gisement en par F. Santoni et C.-A. Cesari. Leur découverte est rapidement confirmée par Roger Grosjean et Enrico Atzeni qui fouillent alors le site de Filitosa, situé juste en face, sur l'autre rive du Taravo.

Premières campagnes (1968-1971)[modifier | modifier le code]

C'est à la demande de Roger Grosjean que de premiers sondages sont effectuées entre 1968 et 1971, par Gérard Bailloud et son épouse, sur le versant nord du massif. Bien que limités à une surface cumulée de 10 m2 à peine, ces travaux permettent à Gérard Bailloud de jeter les bases de toute la Préhistoire récente de la Corse puisqu'il y reconnaît des occupations répétées pendant le Néolithique et l'Âge du bronze[2]. Il qualifie même le Néolithique récent (environ avant notre ère) du sud de la Corse de « Basien »[3].

Après ces premiers travaux de terrain, le gisement reste inexploité pendant près de 40 ans, même si plusieurs travaux universitaires ont utilisé les données acquises[réf. nécessaire].

Campagne préventive (2011)[modifier | modifier le code]

En , l'INRAP mène un diagnostic archéologique sous la direction d’Anne Hasler, en contrebas du massif granitique, à la suite d'un projet de construction de petits gîtes[4]. Ces tranchées donnent des résultats cohérents avec ceux de Gérard Bailloud et montrent que les occupations préhistoriques ne se développent pas plus au nord. L'emplacement des gîtes est alors légèrement modifié afin de ne pas impacter les vestiges.

Nouvelles fouilles programmées[modifier | modifier le code]

En , le démaquisage de l'ancienne carrière nord par son propriétaire permet de dégager les emplacements des sondages Gérard Bailloud, remettant en évidence tout le potentiel du site. L'année suivante, en accord avec le SRA de Corse et avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse, Thomas Perrin engage une fouille programmée — toujours en cours en 2023[5]. Cette fouille concerne la partie nord du site, sur une surface totale d'environ 100 m2.

En , des prospections pédestres montrent que les vestiges se répartissent autour du massif rocheux sur près de 4 ha .

Occupations humaines[modifier | modifier le code]

Les travaux déjà publiés en permettent de documenter une succession d'occupations humaines qui couvre quasiment toute la Préhistoire récente, depuis le Mésolithique jusqu'à l'Âge du bronze[6].

Mésolithique[modifier | modifier le code]

La première fréquentation du site est datée du Mésolithique, autour de 8500 - , soit l'une des plus anciennes fréquentations humaines connues de l'île[7].

Néolithique[modifier | modifier le code]

Basi est ensuite de nouveau fréquenté au Néolithique ancien, attribué notamment à la culture de la céramique cardiale tyrrhénienne, autour de - avant notre ère. Plusieurs indices (décors en céramique, armatures de projectiles) suggèrent une possible fréquentation antérieure, dès la phase de la culture de la céramique imprimée, mais cette dernière reste à confirmer.

Une fréquentation au Néolithique moyen est également attestée, vers - avant notre ère, avec notamment l'érection de petits mégalithes.

Au Néolithique moyen dit « Basien » (- avant notre ère), l'occupation semble se densifier avec plusieurs maisons construites en pierre et en terre crue et rebâties les unes sur les autres. Ces constructions sont dues à des agriculteurs qui cultivent en particulier de l'orge.

Des petits bâtiments plus légers les remplacent durant le Néolithique récent, autour de avant notre ère, puis vers - avant notre ère.

Âge du bronze[modifier | modifier le code]

L'occupation redevient très dense à l'Âge du bronze, notamment vers - avant notre ère. L'habitat est alors ceinturé par de très gros blocs. Une torra, totalement détruite par la carrière des années , dominait le site.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Alfonsi, « LA PREHISTOIRE », sur Site officiel de la commune de Serra di Ferro (consulté le )
  2. Bailloud 1969.
  3. Bailloud 1969, p. 369.
  4. Hasler et. al. 2014, p. 289.
  5. Perrin 2019.
  6. Perrin 2023.
  7. Perrin et al. 2022.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Bailloud 1969] Gérard Bailloud, « Fouille d'un habitat néolithique et torréen à Basi (Serra-di-Ferro, Corse). Premiers résultats », Bulletin de la Société préhistorique française. Études et travaux, vol. 66, no 1,‎ , p. 367-384 (ISSN 0583-8789 et 2437-2404, DOI 10.3406/BSPF.1969.4191). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Hasler et. al. 2014] Anne Hasler, Pascal Tramoni, Jean-Philippe Sargiano et Kewin Peche-Quilichini, « Nouvelle intervention archéologique sur le site de Basi (Serra-di-Ferro, Corse-du-Sud) », Chronologie de la Préhistoire récente dans le Sud de la France, Toulouse,‎ , p. 289-307 (OCLC 895638954). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Perrin 2019] Thomas Perrin, « Serra-di-Ferro – Basi : Fouille programmée (2016) », Archéologie de la France-informations,‎ (ISSN 2114-0502, OCLC 793459567, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Perrin et al. 2022] Thomas Perrin, Régis Picavet et Jean-Denis Vigne, « Récents acquis sur les premiers peuplements de l’île », dans Archéologie en Corse, vingt années de recherche, Arles, Éditions Errance, (ISBN 2-87772-644-4, OCLC 1296937190), p. 18-27. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • [Perrin 2023] Thomas Perrin, « Basì (Serra-Di-Ferro, Corse-Du-Sud) : 7 000 ans d'occupations préhistoriques en plein air », L'Archéologue / Archéologie Nouvelle, no 166 juin-août 2023,‎ , p. 39-43 (ISSN 1255-5932, OCLC 35700167). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
  • Jean-Denis Vigne, Les Mammifères post-glaciaires de Corse : Étude archéozoologique, Paris, CNRS Éditions, , 337 p. (ISBN 2-222-04130-9)Voir et modifier les données sur Wikidata

Articles connexes[modifier | modifier le code]