Wikipédia:Lumière sur/Tentatives de paix pendant la Première Guerre mondiale

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Le pape Benoît XV, l'un des acteurs des négociations de paix pendant la Première Guerre mondiale.
Le pape Benoît XV, l'un des acteurs des négociations de paix pendant la Première Guerre mondiale.

Les tentatives de paix pendant la Première Guerre mondiale sont principalement le fait du pape Benoît XV, du président des États-Unis Woodrow Wilson, et, à partir de 1916, des deux principaux membres de la Triple Alliance (l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie) pour mettre un terme au conflit. Des socialistes européens, mettant à profit leurs relations dans les camps opposés grâce à l'Internationale tentèrent aussi d'engager une perspective de paix, notamment avec le socialiste belge Camille Huysmans.

Si la lassitude gagne les différents cercles de la société des pays en guerre à partir de 1916 (la bataille de Verdun, qui fait plus de 300 000 morts, marque un tournant dans la guerre), les propositions de paix visent davantage à préserver les intérêts nationaux qu'à assurer une paix durable entre les belligérants. Il faut donc considérer le terme de « tentatives de paix » avec circonspection. L'historien Jean-Baptiste Duroselle emploie d'ailleurs le terme de « négociations secrètes ».

Aucune des tentatives de paix, comme celles de l'empereur d'Autriche Charles Ier avec pour médiateur Sixte de Bourbon-Parme, ne réussit, et toutes déclenchent une vague de polémiques, ce qui montre leur caractère ambivalent. Les manifestations pour la paix de 1918 sont les derniers signes de la volonté générale de faire la paix. Les tentatives de paix sont le plus souvent menées par des hommes politiques ou des personnes privées qui ne sont pas ou plus au pouvoir : Aristide Briand, en 1917, n'est plus président du Conseil, ou Sixte de Bourbon-Parme, alors engagé dans l'armée belge, ce qui permet aux gouvernements et aux dirigeants de ne pas perdre la face en cas d'échec. Mais c'est bien le roi des Belges Albert Ier de Belgique qui est derrière ces tentatives de paix, comme Aristide Briand l'est en France. Il s'agit d'obtenir de l'Allemagne la restauration intégrale de l'indépendance belge ainsi que la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France. Mais l'intransigeance allemande anéantit tout espoir en s'exprimant dans un discours du ministre austro-hongrois des affaires étrangères, Czernin, allié de l'Allemagne, qui sabote la tentative de paix en révélant, dans un discours public, l'existence d'une lettre du premier ministre français Clemenceau. Ce dernier dénie vivement, tandis que le ministre belge des affaires étrangères, Charles de Broqueville, démissionne.

Au sortir de la guerre, l'Allemagne, jugée responsable de la guerre par les Alliés, est confrontée à ses responsabilités y compris concernant l'échec des tentatives de paix, confrontation qui tourne vite à la révision nationaliste. L'étude des tentatives de paix est un domaine de recherche essentiellement allemand, cette recherche s'inscrivant dans le cadre plus vaste de la Kriegsschuldfrage.