Vigile d'Auxerre

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Vigile d'Auxerre
(Saint Vigile)
Image illustrative de l’article Vigile d'Auxerre
Biographie
Naissance VIIe siècle
Auxerre ou alentours
Décès 11 mars 684 ou 689[1]
forêt de Compiègne près de Soissons
Évêque de l'Église catholique
21e évêque d'Auxerre
11 mars 684 ou 689[1]

Saint Vigile d'Auxerre (Sanctus Vigilius) († ou 689[1]) était confesseur et 21e évêque d'Auxerre de 653 ou 657 à 684 ou 689.

On le fête le 11 mars[1]. Certains placent sa fête le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Probablement originaire d'Auxerre ou alentours, Vigile est le 21e évêque d'Auxerre.

Durant son épiscopat à Auxerre, il fait édifier l’abbaye Notre-Dame-la-d'Hors ("hors les murs")[2], depuis disparue, qu’il destine à sa sépulture.

À l'emplacement de l'actuelle caserne Gouré[n 1] il fonde une maison-dieu où l’on héberge et soigne les pèlerins pauvres de passage, appelée maison-dieu ou hôpital Saint-Vigile puis, vers le XVe siècle, appelée hôpital Saint-Souvain ou Saint-Silvain du nom d'un saint choisi pour patron dans plusieurs hôpitaux du Berry[3].

Il est probablement à l'origine de l'étang Saint-Vigile, disparu dès avant l'établissement de la carte de Cassini au XVIIIe siècle, en faisant barrer d'une chaussée le fond de vallée longeant les remparts nord de la ville afin d'obturer l'écoulement des eaux de ruissellement des collines au nord et à l'ouest de la ville. L'étang renforce la défense de la ville, protégée au sud par un coteau à pente raide[4]. La rue qui menait du centre ville à l'étang garde de nos jours le nom de l'étang Saint-Vigile.

À la Maison-Dieu et à Notre-Dame-La-D'Hors il lègue entre autres domaines ceux de Saint-Georges(-sur-Baulche), Ladué (peut-être Laduz à côté de Senan ?), Senan, Bonard, Flogny, Mérey (peut-être Merry sur Montigny-la-Resle ?) et Soulangy (sur Sarry ?)[5]. Son domaine de Pouilly, Pauliaca villa, avec ses vignes, va à l'abbaye Notre-Dame-La-D'Hors.

Après avoir servi l'épiscopat d'Auxerre pendant vingt-cinq ans et cinq mois, il est tué le dans la forêt de Compiègne près de Soissons par Waraton, Maire du Palais de Neustrie à qui il reprochait sa conduite[1] : Gilimer, fils de Waraton, ayant d'une façon ou d'une autre pris à son père la charge de Maire du palais, ce dernier la lui avait reprise. Challe, qui rappelle que Vigile était un noble et vraisemblablement guerrier, nommé par le roi et non élu, note pour sa part que Vigile a « pris sans doute une trop grande part aux compétitions violentes » concourant à ces changements de situation, et qu'« il en fut victime »[4].

Culte[modifier | modifier le code]

Vigile d'Auxerre est crédité de nombreux miracles.

Son tombeau est exposé sur les marches de l'autel de l'église Notre-Dame-La-D'Hors ; les malades sont introduits à l'intérieur du tombeau par des ouvertures dans ce dernier. Plus tard ses reliques sont placées dans une première châsse.

Sa réputation, déjà bien établie de son vivant, devient un culte important localement ; il est le « glorieux ami de Dieu » invoqué dans les calamités publiques, un bonne niche par les temps qui courent alors. L'importance sociale de l'église qui contient ses reliques continue elle aussi de grandir. Ainsi Notre-Dame-La-D'Hors, avec Saint-Pierre, Saint-Eusèbe et Saint-Germain, fait partie des quatre églises qui n'entrent pas dans le symbolisme des Rameaux (entrée du Christ dans Jérusalem) mais sont malgré tout des stations pour les processions des Rameaux. Il est vrai que chacune de ces quatre églises contient des reliques d'évêques d'Auxerre[6].

L'église devient ainsi un lieu de pèlerinage suffisamment important pour que les moines de Saint-Marien veuillent récupérer les reliques pour eux-mêmes ; plusieurs disputes s'élèvent à ce sujet, plus particulièrement au XVe siècle.

En 1567 les reliques de saint Vigile sont dispersées par les Huguenots. L'évêque d'Auxerre Amyot en recueille quelques-unes qu'il dépose dans une deuxième châsse, placée le [7] sur l'autel où elle se tient jusque vers le milieu du XVIIe siècle.

Le sarcophage est peut-être celui portant une croix pattée qui a été découvert en 1852 lors de travaux de terrassement de la place, accompagné de nombreux autres sarcophages, mais certains émettent des doutes sur cette attribution[n 2].

Hommages[modifier | modifier le code]

La rue de l'Étang-Saint-Vigile longe le côté Est du lycée Jacques Amyot, entre Saint-Germain vers le nord (proche de la première enceinte de la ville) et les abords de la cathédrale au sud (essentiellement l'emplacement de l'ancien monastère Notre-Dame-La-D'Hors). Au XVIe siècle elle était nommée rue des Trois-Maries en rappel de la chapelle située au coin de la rue à l’emplacement de la chapelle actuelle du lycée Jacques Amyot.

La rue Saint-Vigile (une autre rue que la précédente) aurait été réunie à la rue des Ursulines pour former ensemble la rue Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, allant de la rue du Nil au sud-ouest jusqu'au palais de Justice au nord-est[8]. L'hôpital Saint-Vigile se trouvait là.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Caserne Gouré », notice no PA00113584, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. En 1861, A. Lechat remet en cause l'attribution à saint Vigile du sarcophage orné d'une croix pattée découvert en 1852. voir Christian Sapin, Pierre Bonnerue, Jean-Paul Desaive, Philippe Guyot, Fabrice Henrion et Patrice Wahlen, « 16e document d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France », sur culturecommunication.gouv.fr, (consulté le ), p. 39.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Nominis : Saint Vigile d'Auxerre.
  2. Mr. L. (ingénieur des Ponts et Chaussées), Recherches historiques et statistiques sur (Auxerre), ses monuments et ses environs. Gallot-Fournier, Auxerre, 1830.
  3. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 151.
  4. a et b [Challe 1878] Ambroise Challe, Histoire de l'Auxerrois, Paris, E. Thorin, , 628 p. (lire en ligne), p. 67.
  5. [Cornat 1855] Abbé Cornat, Notice sur les archevêques de Sens et les évêques d'Auxerre, Sens, Ch. Duchemin, , 115 p. (lire en ligne), p. 72.
  6. [Heath 2005] Anne Heath, « Architecture, rituel et identité dans la cathédrale Saint-Étienne et l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre » (PhD., université de Brown (Providence, Rhode Island USA) sous la direction de Sheila Bonde), Bulletin du centre d'études médiévales/Auxerre,‎ (lire en ligne [sur cem.revues.org], consulté le ).
  7. [Lebeuf et al. 1851] Jean Lebeuf (abbé), Ambroise Challe et Maximilien Quantin, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre : continués jusqu'à nos jours avec addition de nouvelles preuves et annotations, vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 549 p., sur archive.org (lire en ligne).
  8. « Rues d'Auxerre », sur olijuseb.free.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Lebeuf 1743 (1)] Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne). Vie de saint Vigile : p. 140-151 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]