Aller au contenu

Vaudignies

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 avril 2013 à 13:15 et modifiée en dernier par Pautard (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Église Saint Philippe

Vaudignies (anciennement : Waudignies, 1290) (en picard Aujenî) est un hameau de Chièvres situé en Région wallonne (province de Hainaut).

Toponymie

Son nom pourrait venir de : habitation de Waude ou Waudin ou aussi de Waldiniacum, demeure de Waldin ou de Waldiniacas, habitation du franc Waldo, de même que Waudignies, France, département du Nord. J.Dewert[réf. nécessaire] donne à ce mot le sens de maison du bois. Selon J-J Jespers , Vaudignies pourrait avoir appartenu aux seigneurs de Neufmaison .

Géographie

Bordé à l'est par la Petite Hunelle et à l'ouest par le Rieu d'Hardempont, perché à l'altitude de 80 mètres, le village de Vaudignies est un hameau de la ville de Chièvres situé sur la route de Chièvres à Saint-Ghislain.

Histoire du hameau

Jean Dufrasnes[1], archéologue amateur, y a découvert lors d'une prospection pédestre des traces d'occupation romaine. Voici ce qu'il en dit : « Sur le site, peu étendu, les fragments de tuiles sont rares; quelques tessons de céramique assez grossière ont été recueillis. Un fragment de fibule, très corrodé, fut aussi récolté en surface. Il s'agit d'une fibule à charnière en étui dont l'arc, de section plan-convexe, présente un profil tendu. une partie de la charnière et le pied manquent. Des traces d'étamage sont conservées dans un sillon longitudinal. Ce fragment appartient à un type de fibule généralement attribué à l'époque flavienne ou au IIe siècle ».

Origine de la paroisse

C'est le 17 mai 1865 qu'un comité, présidé par Charles Louis Jean[2], géomètre, fermier et conseiller communal et réunissant les habitants des hameaux de Waudignies, Quiévremont, Rue du bois, Ruelles, Long Aulnois et d’une partie d'Horimetz demanda au Gouverneur du Hainaut l'autorisation de construire une église au centre de leur localité. Selon l'avis d'un architecte, le coût de l'édifice était estimé à 25 000 francs. Les bourgmestre et échevins chièvrois de l'époque s'opposèrent à ce projet, allant jusqu'à suggérer aux requérants de « demander purement et simplement la séparation administrative de leurs hameaux d'avec la ville ».

Cependant, le 27 janvier 1866, Charles Louis Jean acheta un terrain de 15 ares et 20 centiares, situé le long de la chaussée de Saint-Ghislain, non loin Des Ruelles pour le prix de 1 064 francs. Avec le concours des habitants de Waudignies, il y jeta les fondations de l’église qui serait demeurée longtemps inachevée, si un prêtre zélé et riche de son patrimoine, Philippe Pollet, curé de Huissignies, n’avait mené l’œuvre commencée à bonne fin.

Ce prêtre acheta le 10 mai 1867 à C. L. Jean son terrain et tous les ouvrages de maçonnerie élevés et formant le soubassement de l’église en construction pour le prix de 4 000 francs. Construite d’après le plan donné par un architecte de Belœil, M. Carpentier, l’église dédiée à Saint Philippe, apôtre et patron du curé Pollet, fut consacrée le 1er mai 1871 par Monseigneur Jean-Baptiste Ponceau, vicaire général du diocèse de Tournai. L’abbé Pollet y exerça le premier les fonctions de curé. Il bâtit aussi une cure d’un style assez original. Un jardin se trouvait entre la cure et l’église. Il fit construire ensuite une maison pour des religieuses enseignantes qui établirent en 1872 deux classes pour les filles et une école gardienne. La communauté se composait de deux religieuses de la congrégation des Sœurs de la Providence de l’Immaculée Conception venant de leur maison mère à Champion, diocèse de Namur. En 1874, des religieuses de la Congrégation du Tiers Ordre de Saint François viennent de leur maison mère de Farciennes pour les remplacer.

En 1875, à la suite de la démission de l’abbé Pollet, en raison de son âge et d’un arrangement fait avec l’évêque de Tournai, le chanoine Herman Joseph Van Meerbeeck, Prémontré de la maison de Grimbergen, vint compléter l’œuvre de M. Pollet et lui acheta l’église, la cure et le couvent pour la somme de 7 000 francs. Le Prieuré de Waudignies compta six Pères Blancs. La confrérie de Notre-Dame de Lourdes sera fondée le 21 février 1876 et la Congrégation de la Sainte Vierge le 1er décembre. La première horloge sera placée au clocher en 1877. En octobre 1879, Les Prémontrés ajoutèrent une classe pour les garçons à l’école.

Mais, une lacune subsistait, pourtant : reposer en terre « Waudignienne » n’était pas encore possible car le conseil communal de Chièvres, dont la majorité des membres étaient originaires du centre-ville, avait refusé l’établissement d’un cimetière à Waudignies. Lors d'un décès à Waudignies, le Père Prieur, Herman Joseph, prit la décision de faire inhumer le défunt dans le parc du presbytère. Naturellement, comme c’était chose illégale, on lui dressa un procès-verbal, le défunt fut exhumé et transféré au cimetière de Chièvres. Toutefois, cette action énergique ne fut pas vaine : les édiles Chièvrois se décidèrent à doter Waudignies d’un cimetière. Celui-ci fut ouvert à la population en 1897, et le premier défunt qui y reposa s’appelait Léopold Bilouet, de son vivant marchand de sable ménager.

C'est le 26 juillet 1899, par arrêté royal, que Waudignies sera érigé en succursale (c'est-à-dire reconnu comme paroisse). Elle sera limitée par le territoire des communes de Ladeuze, Grosage, Neufmaison, Herchies, Bauffe et sera séparée de la paroisse Saint-Martin de Chièvres. Le premier Conseil de fabrique fut constitué le 1er octobre 1899 par Antoine Dubuisson, Hubert Carbonnelle et Joseph Huyghe, nommés par l’Évêque. Alexandre Lor et Augustin Mauroy, nommés par le Gouverneur du Hainaut ainsi que Herman Joseph Van Meerbeeck, curé de Waudignies complétèrent le conseil. Ensemble, ils élurent A. Dubuisson, président ; J. Van Meerbeeck, secrétaire et J. Huyghe, trésorier. Le 14 octobre 1899, les Prémontrés font donation à la fabrique d'église de Saint-Philippe, à Waudignies, de l'église. Le 28 avril 1900, par arrêté royal, la fabrique fut autorisée à accepter ce don estimé à 50 000 francs. La paroisse Saint-Philippe fut desservie par les religieux de l'ordre des Prémontrés jusqu'en 1931.

En 1931, l’abbé Glorieux fut nommé curé de la paroisse de Vaudignies. On se souviendra de lui comme étant le bâtisseur de la salle paroissiale « Le Cercle en Famille[3] » en 1937. Selon des anciens, il se serait ruiné pour réaliser cet objectif allant « jusqu'à revendre son caveau ».

L'église

Son église est un édifice néo-gothique de 1868 en brique et pierre de sable. Sa large nef unique a quatre travées. Sa tour latérale sud a trois niveaux sous une flèche pyramidale en bois recouvert en ardoises. Elle se trouve à l’angle formé par le transept et le vaisseau. On a pratiqué un jubé dans la tour. L'église a également un transept saillant et un chœur à chevet plat de deux travées, flanqué d'annexes. Sa fausse-voûte est en berceau brisé sur nervures. Son pavement est probablement en pierre de Basècles. La cloche, d’un diamètre de 77 cm, pesant environ 400 kg, porte l’inscription : « Andreas Van Den Gheyn me fudit anno 1762 opus octavum magno Deo » dont la traduction est : « André van den Gheyn me fondit en l’année 1762 , 8e œuvre pour Dieu qui est grand ». Pour le jubilé du père prieur, on a construit en 1912, au fond de l’église, un grand jubé en chêne.

Liste des curés

  • De 1871 à 1874 Abbé Pollet
  • De 1875 à 1920 Père Herman Joseph Van Meerbeeck
  • De 1920 à 1930 Père Joseph Henri Huyghe, connu sous le nom de : Père Norbert
  • De 1931 à 1953 Abbé Glorieux
  • De 1954 à 1967 Abbé Diacre
  • De 1968 à 1989 Abbé Lesplingard
  • De 1990 à 2000 Abbé Druet
  • De 2000 à 2006 Abbé De Grave
  • De 2006 à ce jour Abbé Willocq

Galerie

Notes et références

  1. Jean Dufrasnes, Chièvres : traces d’occupation romaine au hameau de Vaudignies, Chronique de l'Archéologie wallonne, 7, 1999, p. 33.
  2. Charles Louis Jean : [1]
  3. Le Cercle en Famille de Vaudignies : [2]

Bibliographie

  • L.-A.-J. PETIT, Histoire de la ville de Chièvres, dans Annales de l’académie d’archéologie de Belgique, t. XXXVI, 1880, p. 157-306. Texte intégral numérisé[3]