Utilisateur:William Ellison/Brouillon9

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La famille[modifier | modifier le code]

Le père d'Antoine, Michel Arnauld d'Abbadie (1772-1832), descend d'une ancienne famille d'abbés laïcs[Note 1] d'Arrast[Note 2], commune du canton de Mauléon. En 1791, pour éviter les suites de la Révolution, Michel Arnauld émigre d'abord en Espagne, puis en Angleterre et Irlande ou il est armateur et fait l'importation de vins d'Espagne. Il épouse Eliza Thompson of Park (1779-1865), fille de médecin, le 18 juillet 1807 à Thurles dans le Comté de Tipperaryl[1].

Antoine d'Abbadie, né le 3 janvier 1810 à Dublin, est le deuxième enfant et fils aîné d’une fratrie de six enfants[2] :


Le père d'Antoine, rentré en France en 1820, avait obtenu de Louis XVIII l'adjonction de d'Arrast à son nom patronymique d'Abbadie[Note 3]. Antoine avait fait des recherches généalogiques[1] ; ses ancêtres n'étaient pas nobles et il refuse d'ajouter d'Arrast à son nom patronymique. C'est seulement en 1883 qu'Ardauld, Charles et son fils Arnauld Michel ont demandé à ajouter légalement d'Arrast à leur nom patronymique[3].


La brouille entre Antoine et ses frères[modifier | modifier le code]

Comme dans toute « histoire de famille » les causes de la brouille sont certainement multiples et avec des non-dits et acrimonies. Ce qui est frappante est la dichotomie entre la face publique d'Antoine, où il est très humaniste et la face privée ou il se rompre ses relations avec ses deux frères, et en moindre mesure avec ses sœurs, sauf pour Julia, la religieuse. Les relations entre Antoine et ses deux frères sont décrites par Goyhenetche, d'après une étude de leur correspondance[1].

En 1857, Antoine se brouille définitivement avec Charles. Il y a déjà de grandes divergences entre eux sur le plan politique, mais la crise arrive quand Charles épouse une protestante, Marie-Augustine-Émilie-Henriette Coulomb, et devient lui-même protestant. Leur mère, catholique irlandaise n'acceptera jamais un tel mariage et Antoine, qui a reçu l'éducation de sa mère, suit la désapprobation maternelle. Leur sœur Julia, qui est religieuse, supplie Charles de reprendre le bon chemin avant de mourir. Les deux autres sœurs, Elsa et Célina, tentent d’apaiser la situation, sans succès.

La rupture avec son frère Arnauld arrive en 1864. Ses origines sont complexes. Depuis leur enfance Arnauld et Antoine avaient une relation fusionnelle. Leur séjour de douze années en Éthiopie a renforcé cette relation. Le fait qu'Antoine puisse briser totalement cette relation, sans influence extérieur paraît invraisemblable.

En 1863, Antoine et Virginie présentent une jeune américaine, Elisabeth West Young, a Arnauld. Elisabeth visite l'Europe avec sa mère. Les fiançailles ont eu lieu rapidement et Elisabthe, d'une famille protestante, se convertit au catholicisme avant leur mariage. La mère d'Arnauld et d'Antoine approuve le mariage. Portant, Antoine a employé tous les moyens pour l'empêcher.

Pendant son séjour en Abyssinie, Arnauld s'était marié vers 1846 avec une éthiopienne, Waleta Rafaël, dont il a eu une fille, Maïtena de Kaisowane. Le couple est très probablement marié selon le rite de l'église éthiopienne et Arnauld considère qu'il n'est plus libre de se marier en France. En 1864, Arnauld prend conseil auprès des instances épiscopales en France qui estiment que, son mariage éthiopien n'étant pas reconnu par Rome, il est libre de se marier.

Il est possible qu'Antoine, très rigoriste, ne soit pas du même avis, d'où son opposition au mariage, qu'il considère comme bigame. Cependant, à plusieurs reprises il avance un autre motif : Elisabeth West Young n'a pas reçu l'approbation de son père pour le mariage avec Arnauld. Vu que son père est resté aux États Unis pendant que son épouse et leur fille font la tour d'Europe ; la Guerre de Sécession fait rage aux États Unis rends toute communication difficile. L'argument d'Antoine pour s'opposer au mariage semble plus que légère.

Leur mère oblige Antoine et Virginie d'y assister au mariage. Sur son lit de mort en 1865, elle tente de réconcilier les trois frères, en vain.

Il y a aussi un facteur, plus insidieux, qui empoisonne les relations entre Arnauld et Antoine ; c'est l'attitude de Virginie. Elle entretient des sentiments haineux et tient des propos très désobligeants envers Arnauld, son épouse et leur neuf enfants. Dans la correspondance avec Arnauld, on voit qu'Antoine est tiraillé entre son amour fraternel pour Arnauld et son amour pour son épouse. Leurs relations cessent complètement vers 1870 ; Antoine suit la ligne de conduite dictée par Virginie.

Il semble que Virginie aurait fait des avances à Arnauld, qui les refusait…[Note 4] La citation de William Congreve : « L'Enfer n'a pas de fureur qui égale celle d'une femme dédaignée » semble applicable.

Antoine et Virginie, sans enfant, ne lèguent rien de leur fortune aux enfants de Charles et d'Arnauld. Ce dernier, ruiné suite à la scandale de Panama, meurt en 1893, laissant sa veuve et neuf enfants démunis.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'institution de ces abbés laïcs remontait, par delà les croisades, jusqu'à Charlemagne, qui les avait créés pour défendre la frontière contre les Sarrasins. Les abbés laïcs vivaient la lance au poing dans les abbayes du pays basque; ils avaient le droit de percevoir les dîmes, et prenaient part à la nomination des curés en les désignant au choix de l'évêque. Le nom même d'Abbadie n'a pas été à l'origine un nom de famille; il s'appliquait à la fonction (abbatia, abbadia).
    Le père de Michel Arnauld, Jean-Pierre d'Abbadie (1731-1799) était le dernier abbé laïc d'Arrast. La tradition orale de la famille rapporte qu'en 1799, suite à de violentes émeutes à Mauléon, ou Jean-Pierre en tant que défenseur de l’Église risquait la peine de l'échafaud, son médecin, pour lui épargner d’être guillotiné, le saigna, à son insu, dans son bain.
  2. Arrast - traduction béarnaise du basque « hourristoya » = lieu planté de coudriers.
  3. Par jugement du 21 janvier 1821 le Tribunal de Saint-Palais a ordonné la rectification suivante qu'au nom d'Abbadie sera ajouté celui d'Arrast.
  4. La Duchesse de Valence a dit à Elisabeth West Young quand elle a demandé comment briser le mur que Virginie avait mis entre les deux frères : « Quand un homme ne se prête pas aux avances admiritives d'une femme, la femme n'oublie jamais... et ;;; elle se venge. C'est le crime de votre belle-soeur, mais c'est l'honneur de votre mari. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Manex Goyhenetche, « Antoine d’Abbadie intermédiaire social et culturel du Pays Basque du XIXe siècle? », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717, lire en ligne), pages 197-208.
  2. « Arbre généalogique d'Antoine d'Abbadie », sur Genenet
  3. « Annonces judiciaires », Le Moniteur des Pyrénées,‎ , p. 4 (lire en ligne sur Gallica).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bilan[modifier | modifier le code]

Le succès de ces 12 années passées à voyager est dû à des méthodes géodésiques rigoureuses, imaginées et mises au point par un passionné, utilisant un matériel simplifié et transportable. “La géodésie expéditive consiste à prendre pour sommets des triangles, les stations offertes par les hasards du voyage, à opérer sur des bases obtenues rapidement, à employer les signaux naturels et enfin à identifier ces signaux par des combinaisons d’altitudes fournies par leurs apozéniths observés”. De plus, il limite l’emploi du chronomètre, les latitudes sont obtenues par théodolite, il ne se sert pas des logarithmes et préfère attendre la hauteur voulue d’un astre plutôt que la simple hauteur prise au hasard et dans des conditions défavorables. Les trois coordonnées relevées sur le terrain, pour un même point, se contrôlent les unes les autres. La boussole traditionnelle, incertaine en raison d’un sol trop ferrugineux, n’est pas utilisée; il suggère l’emploi du polémomètre pour mesurer les distances à la simple vue. Hatt, en 1898 (C.R. Ac. Sc.) résumait ainsi: “la position d’une station d’où l’on a relevé 2 points connus sera donc entièrement déterminée, tandis qu’avec des directions relatives 3 relèvements seraient nécessaires et ne pourraient suffire...”. Des vérifications ont montré que sur des points, les références étant obtenues par la grande géodésie, la géodésie expéditive ne se différencie que par quelques dizaines de kilomètres en longitude et quelques kilomètres en latitude. Les altitudes, par le suivi du calcul des erreurs, se sont avérées exactes à + ou - 7 m (2500 mesures). L’erreur estimée du point culminant (4600 m) reste inférieure à 20 m. Il est bon de noter qu’ Antoine d’Abbadie s’imposait un calcul systématique des erreurs.


En réalité Antoine d’Abbadie a ramené une très importante quantité de données chiffrées et les calculs vont, au fil des ans, se transformer en données géographiques. L’ensemble est accompagné d’une toponymie bilingue établie par un savant parlant les dialectes et les langues (9000 noms de lieux).

La méthode utilisée consiste essentiellement en l’emploi de signaux naturels, observés tant en azimuths qu’en apozéniths avec (mais parfois sans) l’observation astronomique et cela dans des conditions non choisies à l’avance mais marquées seulement par les circonstances du voyage. Il en résulte un travail très long, mais postérieur puisque se faisant au retour.

Pour rester objectif, Antoine d’Abbadie a soumis ses relevés et ses calculs à des experts comme R. Radau, Oberlehrer de l’Université de Königsberg (3 mesures pour un même point). Ainsi 831 positions ont été contrôlées et mesurées. A titre d’exemple, on peut rappeler qu’une erreur d’estimation de 3’ en longitude équivaut à 5500 m sur le terrain. En résumé: 860 points remarquables calculés (longitudes, latitudes et altitudes); 60 latitudes certifiées par observations du soleil ou des étoiles, représentant 1300 observations; 44 longitudes obtenues par la méthode apozénithale, 22 longitudes par occultations d’étoiles et par observations de la lune; 325 tours d’horizon complets réalisés par 4750 relèvements représentant plus de 9000 observations (dont 515 solaires); 12 lieux déterminés par le calcul de 20 occultations d’étoiles par la lune; 15 lieux et 45 observations par mesures barométriques; le son a été utilisé dans de nombreuses mesures de distances (la première base avait 2903 m, les suivantes 93 et 94 km); 153 altitudes ont été mesurées avec un hypsomètre gradué en mètres;enfin, et pour la première fois, sur le continent, 54 longitudes ont été fixées par la hauteur angulaire de la lune.

Liste des publications en vrac[modifier | modifier le code]

Bio et chronologie du séjour : http://sciences.gloubik.info/spip.php?article1190


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Auteur(s) : Abbadie, Antoine d' (1810-1897) 

Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) : Discours prononcé par M. d'Abbadie,... à l'assemblée générale de la Société bibliograhique, le 24 mai 1872 [Texte imprimé]

Publication : Saint-Quentin, imp. de J. Moureau, (s. d.). In-8°, 4 p.

Publication : Paris, impr. de L. Martinet, 1852. In-8°, 20 p. et une carte


Auteur(s) : Abbadie, Antoine d' (1810-1897) 

Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) : Institut de France. Académie des sciences. Discours de M. d' Abbadie,... prononcé au nom du Bureau des longitudes [Texte imprimé]

Publication : Paris : Impr. de Firmin-Didot, 1879

Description matérielle : In-4°, 8 p.


Auteur(s) : Abbadie, Antoine d' (1810-1897) 

Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) : Séance publique annuelle [de l'académie des sciences] du... 19 décembre 1892 [Texte imprimé] / discours de M. d'Abbadie

Publication : Paris : impr. de F. Didot et Cie, 1892

Description matérielle : 11 p. ; in-4°

Collection : Institut ; 1892, 26


Auteur(s) : Thirion, Julien (S.J., Le P.) 

Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) : Antoine d'Abbadie [Texte imprimé]. (Signé : J. Thirion.)

Publication : Louvain : impr. de Polleunis et Ceuterick, [1897]

Description matérielle : In-8° , 12 p.

Note(s) : Extrait de la "Revue des questions scientifiques", avril 1897


SEE https://www.biodiversitylibrary.org/bibliography/119121#/summary FOR ALL ISSUES


Note(s) : Eloge d'Arago

Auteur(s) : Janssen, Jules (1824-1907) 

Voir les notices liées en tant qu'auteur Abbadie, Antoine d' (1810-1897) Voir les notices liées en tant qu'auteur Bréguet, Louis (1804-1883) Voir les notices liées en tant qu'auteur Mouchez, Ernest (1821-1892) Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) : Inauguration de la statue de François Arago, à Perpignan (Pyrénées-orientales), le 21 septembre 1879 [Texte imprimé] / [discours de MM. J. Janssen, contre-amiral Mouchez, A. d'Abbadie et L. Bréguet] ; Institut de France, Académie des sciences

Publication : Paris : impr. de Firmin-Didot et Cie, 1879

Description matérielle : 43 p. ; in-4°

Collection : Institut ; 1879, 13


Auteur(s) : Abbadie, Antoine d' (1810-1897). Auteur de lettres 

Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) : [Joseph Pons d'Arnaud]. Lettre d'Antoine d'Abbadie à Edme-François Jomard, Gondar, 30 décembre 1844 [Document d'archives]

Date(s) : 30 décembre 1844

Description matérielle : 1 lettre