Utilisateur:Vyk/Tambora

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en:Mount Tambora

Le mont Tambora (ou Tomboro) est un stratovolcan[Note 1] actif, sur l'île de Sumbawa, en Indonésie. Sumbawa est bordée au nord et au sud par la croûte océanique et le Tambora a été constitué par ces zones actives de subduction souterraine. Le mont Tambora culmine à 4 300 m (14 000 pi)[1], ce qui fait de lui l'un des sommets les plus haut de l'archipel indonésien. Le Tambora dissimule une grande poche de magma à l'intérieur de la montagne. Il a fallu des siècles pour remplir la chambre magmatique, son activité volcanique atteignant son pic en avril 1815[2].

Le Tambora s'est réveillé en 1815 avec une estimation de sept sur l'indice d'explosivité volcanique, la plus grande éruption depuis celle du lac Taupo aux environs de 180 après JC[3]. C'est la plus grande éruption volcanique enregistrée à ce jour. L'explosion a été entendue sur l'île de Sumatra (plus de 2 000 km (1 200 MI) plus loin). Les projections volcaniques de cendres furent observées depuis les îles de Bornéo, Sulawesi, Java et des Moluques. La plupart des décès liés à l'éruption étaient dûs à la famine et aux maladies, car les retombées radioactives éruptives ont ruiné la productivité agricole de la région. Le bilan des morts s'élevait au moins à 71 000 personnes (peut-être l'éruption la plus mortelle de l'histoire), 11 000–12 000 ont été tués directement par l'éruption[3] ; on pense que le chiffre souvent cité de 92 000 personnes tuées est une surestimation[4]. L'éruption a provoqué des modifications globales du climat ; 1816 est restée célèbre pour avoir été une année sans été, en raison des répercutions sur le temps nord-américain et européen. Les récoltes locales ont été nulles et le bétail est mort dans une grande partie de l'hémisphère nord, avec pour résultat la plus épouvantable famine du XIXe siècle[3].

En 2004, au cours d'une mission d'exploration, une équipe d'archéologues a découvert des ruines enterrées par l'éruption de 1815[5]. Elles ont été conservées intactes sous des dépôts pyroclastiques profonds de 3 m (9,8 pi). Sur place, comme sur le site de Pompéi, des objets manufacturés ont été préservés dans la position qu'ils occupaient en 1815.

Situation géographique[modifier | modifier le code]

Mt. Tambora and its surroundings as seen from space.
The summit caldera of the volcano.

Le mont Tambora est situé sur l'île de Sumbawa, partie des Petites îles de la Sonde. C'est un segment de l'arc de Sunda, une cordillère d'îles volcaniques qui forment la chaîne méridionale de l'archipel indonésien[6]. Le Tambora forme sa propre péninsule sur Sumbawa, connue sous le nom de péninsule de Sanggar. Au nord de la péninsule se trouve la mer de Flores et au sud les 86 km (53 MI) de long et 36 km (22 MI) de large (?) de la baie de Saleh. À l'entrée de celle-ci, il y a un îlot appelé Mojo.

À l'image des sismologues et les volcanologues qui surveillent son activité, le mont Tambora est une aire d'études scientifiques pour les archéologues et biologistes. La montagne attire également des touristes pour des activités de plein air comme des randonnées pédestres[7],[8]. Les deux villes les plus proches sont Dompu et Bima. Il y a trois concentrations d'habitations aux pieds de la montagne. À l'est est le village de Sanggar ; au nord-ouest ce sont les villages proches de Doro Peti et Pesanggrahan et à l'ouest le village de Calabai.

Il existe deux itinéraires pour atteindre la caldeira. Le premier commence à partir du village de Doro Mboha au sud-est de la montagne. Cet itinéraire suit une route pavée à travers une plantation d'anacardier jusqu'à 1 150 m (3 800 pi) au-dessus du niveau de la mer. La fin de cet itinéraire constitue la partie méridionale de la caldeira à 1 950 m (6 400 pi) de haut, accessible au moyen d'un sentier très raide[9]. Cet endroit est habituellement employé comme camp de base pour surveiller l'activité volcanique, car il n'est situé qu'à une heure de route de la caldeira. Le second itinéraire débute au village de Pancasila au nord-ouest de la montagne. On l'utilise de préférence, la caldeira étant directement accessible au pied[9].

Histoire géologique[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Le Tambora se trouve à 340 km (210 MI) au nord de la fosse de Java et à 180-190 km (110-120 MI) au-dessus de la zone active de subduction. L'île de Sumbawa est flanquée du nord au sud de la lithosphère océanique[10]. Le taux de convergence est 7,8 cm/an (3 in/an)[11]. On estime que l'existence du Tambora a commencé il y a environ 57 000 ans[2]. Son élévation a emprisonné une grande chambre magmatique à l'intérieur de la montagne. L'îlot de Mojo a été formé parallèlement à ce processus géologique, lequel, en percutant la caldeira de la chambre magmatique, a provoqué la formation d'un premier bassin océanique (la future baie de Saleh), il y a environ 25 000 ans.

Selon une étude géologique, un cône volcanique avec un conduit central unique, s'est formé avant l'éruption de 1815, qui suit la forme d'un stratovolcan[12]. Le diamètre à la base est de 60 km (37 MI)[6]. Le conduit central a émis de la lave continuellement, qui a dévalé en contrebas d'une pente raide.

Depuis l'éruption de 1815, sa partie inférieure contient des dépôts de lave intercalés avec des résidus . À peu près 40 % des couches sont constituées par des écoulements de lave épais de 1-4 m (3,3-13,1 pi)[12]. Des foyers importants de scories ont été produits par la fragmentation des écoulements de lave. Dans la section supérieure, la lave est intercalée avec des scories, du tuf et des écoulements pyroclastiques[12]. Il y a au moins 20 [11]. Certains d'entre eux ont des noms : Tahe (877 m), Molo (602 m), Kadiendinae, Kubah (1 648 m) et Doro Api Toi. La plupart de ces conduits secondaires ont produit de la lave basalte.

Histoire éruptive[modifier | modifier le code]

Utilisant la technique de datation par le carbone 14, on a établi que le mont Tambora s'était déjà réveillé à trois reprises avant l'éruption de 1815 ; mais les magnitudes de ces éruptions sont inconnues[13]. Les dates d'éruption seraient 3910 ans ± 200 ans avant JC, 3050 avant JC et de 740 ± 150 ans après JC (?). Toutes furent des éruptions internes, avec des caractéristiques semblables, exceptée l'éruption la plus tardive qui n'a produit, semble-t-il, aucune nuée ardente.

En 1812, le mont Tambora est redevenu très actif, avec un pic d'activité lors de l'éruption catastrophique d'avril 1815[13]. Sa magnitude était sept sur l'indice d'explosivité volcanique, avec un volume de déchets d'éjecta d'un total de 1.6 × 1011 cubic metres mètres cubes[13]. C'était une éruption centrale avec des écoulements pyroclastiques et un effondrement de la caldeira, qui causa des tsunamis, des dégâts matériels, le ravage des terres et un effet à long terme sur le climat local. Cette activité a cessé le [13]. Par la suite, une activité a été enregistrée à nouveau en août 1819, produisant une petite éruption (VEI = 2), avec flammes et projections, mais a été considéré comme une réplique de l'éruption de 1815[3]. Autour de 1880 ± 30 ans, le Tambora est encore entré en éruption, mais seulement à l'intérieur de la caldeira[13]. Il a généré des petits écoulements de lave et des (extrusions ?) du dôme de lave. Cette éruption (VEI = 2) a créé le cône parasite de Doro api Toi à l'intérieur de la caldeira[14].

Le mont Tambora est toujours en activité. Des écoulements mineurs de lave issus d'un dôme, ont été expulsés sur le plancher de la caldeira pendant les XIXe siècle et XXe siècles[15]. La dernière éruption a été enregistrée en 1967[13]. Cependant, c'était une éruption très faible et inexplosive (VEI = 0).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Un stratovolcan est également connu sous le nom de « volcan composite ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. Richard B. Stothers, « The Great Tambora Eruption in 1815 and Its Aftermath », Science, vol. 224, no 4654,‎ , p. 1191–1198 (PMID 17819476, DOI 10.1126/science.224.4654.1191)
  2. a et b E.T. Degens, « Sedimentological events in Saleh Bay, off Mount Tambora », Netherlands Journal of Sea Research, vol. 24, no 4,‎ , p. 399–404 (DOI 10.1016/0077-7579(89)90117-8)
  3. a b c et d Clive Oppenheimer, « Climatic, environmental and human consequences of the largest known historic eruption: Tambora volcano (Indonesia) 1815 », Progress in Physical Geography, vol. 27, no 2,‎ , p. 230–259 (DOI 10.1191/0309133303pp379ra)
  4. J.-C. Tanguy, « Victims from volcanic eruptions: a revised database », Bulletin of Volcanology, vol. 60, no 2,‎ , p. 137–144 (DOI 10.1007/s004450050222)
  5. « URI volcanologist discovers lost kingdom of Tambora », University of Rhode Island, (consulté le )
  6. a et b J. Foden, « The petrology of Tambora volcano, Indonesia: A model for the 1815 eruption », Journal of Volcanology and Geothermal Research, vol. 27, nos 1–2,‎ , p. 1–41 (DOI 10.1016/0377-0273(86)90079-X)
  7. (langue non reconnue : [[indonesian + langue non reconnue : language|indonesian]]) « Hobi Mendaki Gunung - Menyambangi Kawah Raksasa Gunung Tambora », Sinar Harapan,‎ (lire en ligne)
  8. « Potential Tourism as Factor of Economic Development in the Districts of Bima and Dompu » [PDF], West and East Nusa Tenggara Local Governments (consulté le )
  9. a et b (id + langue non reconnue : [[indonesian + langue non reconnue : language|indonesian]]) Aswanir Nasution, « Tambora, Nusa Tenggara Barat », Directorate of Volcanology and Geological Hazard Mitigation, Indonesia (consulté le )
  10. J Foden, « The petrology and tectonic setting of Quaternary—Recent volcanic centres of Lombok and Sumbawa, Sunda arc », Chemical Geology, vol. 30, no 3,‎ , p. 201–206 (DOI 10.1016/0009-2541(80)90106-0)
  11. a et b H. Sigurdsson, « Plinian and co-ignimbrite tephra fall from the 1815 eruption of Tambora volcano », Bulletin of Volcanology, vol. 51, no 4,‎ , p. 243–270 (DOI 10.1007/BF01073515)
  12. a b et c « Geology of Tambora Volcano », Vulcanological Survey of Indonesia (consulté le )
  13. a b c d e et f « Tambora - Eruptive History », Global Volcanism Program, Smithsonian Institution (consulté le )
  14. « Tambora Historic Eruptions and Recent Activities », Vulcanological Survey of Indonesia (consulté le )
  15. « Gunung Tambora », Peakbagger, Peakbagger.com (consulté le )