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Utilisateur:Tarik Abd El Gaber/Brouillon

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d'architectures[modifier | modifier le code]

d'architectures
Image illustrative de l’article Tarik Abd El Gaber/Brouillon
Une du numéro 154 de d'a : "Nouvelle étape", avril 2006.

Pays France
Zone de diffusion Monde
Langue Français
Périodicité Mensuel (8 numéros par an)
Genre Presse spécialisée : architecture
Prix au numéro 15 € en France
Date de fondation 1989
Éditeur Société d'Éditions Architecturales (SEA), Groupe Ficade
Ville d’édition Paris, France

Propriétaire Société d'Éditions Architecturales (SEA), Groupe Ficade
Rédacteur en chef Emmanuel Caille
ISSN 1145-0835
Site web www.darchitectures.com

d’architectures est un magazine dédié à la création architecturale.


Il est aujourd’hui indépendant de toute institution, Ordre, entreprise du BTP ou groupe d’architectes. Son financement provient uniquement des abonnements de ses lecteurs, de la vente en kiosque et des annonces publicitaires.

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte : l' aggiornamento de l’Ordre des Architectes[modifier | modifier le code]

La création et l’histoire de la revue d’architectures sont intimement liées à celles de l’Ordre des Architectes. Dans le contexte post soixante-huitard, un renouveau se fait sentir dans le monde de l’architecture, aussi bien au niveau politique que sociétal.

En 1977, une réforme fondamentale sur l’architecture voit le jour. La Loi de 1977 fait de cette discipline un domaine d’intérêt public, et restructure la profession d’architecte. Elle entraîne la création de l’Ordre des Architectes, et des Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement (CAUE), L'article 3 du texte précise que "quiconque désire entreprendre des travaux soumis à une autorisation de construire doit faire appel à un architecte pour établir le projet architectural faisant l’objet de la demande de permis de construire. [...] Cette obligation n’exclut pas le recours à un architecte pour des missions plus étendues"[1]. La profession elle –même se consolide : "Les personnes physiques inscrites à un tableau régional d'architectes peuvent seuls porter le titre d'architecte", dit l'article 9. La mission de l’Ordre des Architectes se redéfinit et évolue. Il faut rappeler que l’Ordre des Architectes traîne un passé vichyste et l’organisation est vieillissante[2]. Il devient nécessaire, à l’annonce d’une politique culturelle favorable à l’architecture, de réveiller et de rajeunir l’Ordre.


C’est dans ce cadre que Jean-Claude Ribaut rejoint l’Ordre des Architectes, institué par la Loi de 1977. Ancien architecte des Beaux-Arts, il a déjà fait ses preuves en écrivant dans la revue Combat. Il se voit recevoir la tâche de valoriser l’image de l’Ordre et de rajeunir le public. en 1986, la Maison de l’Architecture est créée et confiée à sa présidence. Institution dépendant de l’Ordre, elle est destinée à la promotion des jeunes architectes, et accueille expositions, événements culturels, débats...

Ce mouvement de renouveau prend de l’ampleur au cours des années 1970-1980 et de nouvelles institutions voient le jour : les Instituts français d’architecture naissent, le Pavillon de l’Arsenal porté par la Mairie de Paris et son maire Jacques Chirac en 1979, tandis que les syndicats se multiplient.

La naissance de d'a[modifier | modifier le code]

Dans la seconde moitié des années 1980 est apparue la nécessité de rapprocher l'Ordre de ses membres, d'élargir son audience et de crédibiliser sa capacité à être un outil de promotion de l'architecture. Depuis le vote de la loi (1977) l'Ordre éditait des bulletins.

Une première tentative de magazine a été faite en 1980, avec Jean-Claude Ribaut et Pierre Branche (journaliste au Monde, puis au Figaro) de créer un premier magazine, auquel ont collaboré Michel Ragon (critique d'art) et Roger Pourteau (journaliste à l'Humanité) mais les moyens n'ont pas suivi. Il faut attendre 1989 pour que des fonds se libèrent et que le premier numéro de la revue d’architectures voit le jour.

Edité par la SARL de presse S.E.A. - Société d'Editions Architecturales dont les deux co-gérants étaient Remi Lopez (président du CNOA - directeur de la publication) et Jean-Claude Ribaut (directeur de la rédaction), la revue s’articulait autour d’une petite équipe dépendant de l’Ordre des Architectes. Deux rédacteurs en chef se partageait la production du magazine, François Lamarre (rédacteur en chef - enquêtes) et Francis Rambert (rédacteur en chef). Ils étaient soutenus par une régie publicitaire intégrée et confiée à Daniel Hutter. Le financement était assuré par le Conseil National de l'Ordre des Architectes.

Le choix du nom revient à Alain Sarfati : d’architectures, un nom très simple. Une rumeur tend à dire qu'il s'agit du raccourci de la formule : « d’hommes et d’architectures ». Au pluriel, pour signifier la diversité des architectures et un a minuscule. Prononcé [dɑ], la revue est néanmoins à dissocier de la revue AD [ɑde] qui est une revue de décoration.

L’ambition de ses fondateurs est de faire de d’a la référence pour le grand public en matière d’architectures et d’ouvrir la discipline. Un journal sans fioriture, « jetable » d’après les mots même de Jean-Claude Ribaut, distribué à tous, sans critère lié à la situation professionnelle. Il ne faut pas être architecte pour lire d’a.

Imprimé à 25 000 exemplaires en 1989, le premier numéro est distribué gratuitement. A partir de 1990, une politique d’abonnements se met en place avec, courant 1993, 3 500 abonnés. La revue édite également, en 1992, un annuaire des architectes.

1996 : polémiques et scandales politiques[modifier | modifier le code]

D’architectures continue d’être rattachée à l’Ordre. Ce dernier a pourtant une place extrêmement limitée à la rédaction du magazine. Le Président de l’Ordre ne participe en effet qu’à la rédaction de l’édito chaque mois. Les élections au sein de l’Ordre en 1996 ont cependant eu un rôle majeur sur la revue[3].

Une bataille féroce est menée entre le conseil régional de l’Ordre, Rémi Lopez et Jean-Claude Ribaut. Elle entraînera la poursuite judiciaire des membres de l’Ordre pour diffamation et des polémiques relayées dans la presse. L’événement se solde par le départ de l’Ordre de ses deux derniers. Jean-Claude Ribaut reste néanmoins co-gérant de la SEA de d’architectures et continue de participer aux assemblées générales statutaires. A Rémi Lopez succède le nouveau Président de l’Ordre.

C’est un période difficile pour la revue, qui est peu à peu associée à l’image négative de l’Ordre du fait de collusions avec l'extrême droite. Pourtant, peu à peu, l’Ordre se désintéresse de la revue d’a au point de la céder, au début des années 2000.

Rachat et privatisation de d'a[modifier | modifier le code]

C’est un nouvel interlocuteur qui arrive, en 1997, Jean Audoin, ancien collaborateur de Jean-Claude Ribaut. Ce dernier lui conseille de faire une offre pour racheter d’architectures à l’Ordre. Le propriétaire d’Innovapresse suit ce conseil.

En 2002, suite à de longues négociations, la revue est rachetée. L’Ordre garde 5% de la revue mais n’intervient plus dans la rédaction. À cette occasion, le prix de vente passe à 8,50€.

La ligne éditoriale change peu à peu et s'oriente avec l'intention de faire de d'a une revue critique.

En 2006[4], d'a quitte officiellement le giron de l'Ordre des Architectes.

Les rubriques[modifier | modifier le code]

  • Le magazine s’ouvre par un éditorial du rédacteur en chef qui traite d’une question d’actualité en lien avec le dossier principal du numéro. Cet édito est immédiatement suivi d’une caricature de Martin Etienne, qui évoque certaines problématiques architecturales avec légèreté et humour.
  • La rubrique Parcours permet d’examiner le cheminement d’un architecte ou d’une agence. Elle illustre la maturité de sa pensée en évoquant diverses réalisations et en retraçant les partis-pris qui les ont guidées.
  • L’une des spécificités du magazine réside dans l’intérêt qu’il porte à la photographie comme discipline et comme art, ses rédacteurs sont d’ailleurs soucieux de rétribuer les auteurs des prises de vue qui apparaissent dans l’édition imprimée. La rubrique Photographe en témoigne en se concentrant sur le travail d’un photographe d’art.
  • D’existence récente, la rubrique Le Grand Entretien laisse régulièrement à un architecte le soin de s’exprimer par lui-même à travers une interview.
  • La rubrique Concours présente les projets lauréats d’un concours récent, rend compte des décisions prises par le jury lors des délibérations et commente les réalisations qui en découleront.
  • Un Dossier thématique constitue le point d’orgue du magazine. Divers projets s’y déclinent et permettent de s’interroger sur le thème choisi pour le numéro. Le but de ce dossier est d’interroger de nouvelles techniques, pratiques et conceptions architecturales dans leur pertinence et les réactions qu’elles suscitent.
  • Plusieurs Réalisations sont présentées dans chacun des numéros, ce qui permet d’offrir une certaine visibilité à des projets récents et par là d’informer les lecteurs sur l’actualité de la construction.
  • Le Guide, qui clôt le magazine, se concentre sur des questions techniques et sur les événements à venir. Il présente des innovations techniques qui peuvent intéresser les architectes et un dossier thématique y présente des gammes de produits qui peuvent intéresser les professionnels de la construction. En-dehors de ce thème, des « produits utiles » sont également évoqués. Le guide comporte également une page annonçant les concours et appels à projets encore ouverts et un agenda des événements culturels. Les concours et événements peuvent être français comme étrangers.
  • Le magazine se termine sur une page intitulée Quèsaco, qui se présente sous la forme d’une devinette dans laquelle les lecteurs sont invités à deviner la fonction d’un bâtiment aux formes inédites à partir de la photographie qui en est donnée. Cette note d’humour finale pose un regard critique sur la réalisation choisie ou sur le discours de son concepteur.

Le site[modifier | modifier le code]

Les articles des numéros imprimés sont partiellement mis en ligne sur le site internet darchitectures.com, où ils sont accessibles dans leur intégralité après quelques années. Le site internet présente également des rubriques qui lui sont propres.

  • Les Brèves sont par exemple de petits articles informatifs relatant des faits d’actualité (dans les domaines de l’architecture, du design, de la politique, etc.).
  • Certaines réalisations architecturales sont uniquement publiées sur le site internet, dans la rubrique Publié par d’a si le texte de l’article a été rédigé par les architectes ou dans Choix de d’a s’il s’agit d’un article de la rédaction.

Les publications et évènements[modifier | modifier le code]

Neuf numéros de d’a paraissent chaque année. Le magazine ne paraît pas en août et le numéro de décembre couvre également les actualités qui concernent les mois de janvier et février.

Chaque année, un classement par chiffre d’affaires des 200 premiers Bureaux d’Études Techniques en France est publié dans le numéro de septembre. Le numéro de décembre présente également un classement par chiffre d’affaires, mais cette fois-ci des 300 premières agences d’architecture. Ce dernier classement donne lieu en janvier à une soirée organisée par le magazine où ces agences sont conviées. Ces publications, financées par la Mutuelle des Architectes Français (MAF), suscitent de nombreuses critiques dans le milieu de la construction. Le fait de prendre en compte la santé économique des acteurs en question et non la qualité de leur travail est en effet largement controversé[5].

Le numéro de juin de d’a est un numéro spécial, et sa forme diffère donc de celle des autres numéros. Le dessin de Martin Etienne ainsi que le dossier technique habituellement contenu dans le Guide et la page Quèsaco y sont toujours présent, mais le reste du magazine est modifié. Le numéro rend compte du Salon du meuble de Milan, événement qui a lieu en avril, et une partie du magazine est consacrée à des Brèves. Ces petits textes présentent des éléments d’actualité dans le domaine de l’architecture, des arts plastiques, du design ou de la construction et sont regroupés thématiquement. Le reste du magazine est ensuite constitué de grands dossiers consacrés aux espaces de travail, hôtels, boutiques et restaurants. Diverses réalisations y sont exposées et alimentent une réflexion plus générale.

Depuis 2015, d’architectures organise le salon Materials & Light. Une sélection de fabricants peut y exposer ses produits et de nombreuses activités telles que des conférences ou des workshops en font un lieu d’échange de savoirs entre différents professionnels de la construction. Le salon a lieu en avril, et il se déroule depuis 2018 au Carreau du Temple.

Le magazine publie tous les deux ans en coédition avec la Cité de l’architecture et du patrimoine les Albums des jeunes architectes et paysagistes (AJAP). Organisé depuis 1980, le concours AJAP qui précède cette publication récompense de jeunes architectes et paysagistes de moins de 35 ans ayant réalisé un projet ou participé à un concours en France. L’objectif du concours est de soutenir de jeunes créateurs à la démarche innovante.

Prix d'architectures 10+1 2022, lauréats et jury

Depuis 2019, la revue organise chaque année le prix d'architectures 10+1 en partenariat avec la MAF qui distingue 11 réalisations livrées en France dans l'année. Le jury est exclusivement constitué d'architectes : elles et ils sont critiques, journalistes d'architecture, enseignant(e)s, chercheur(se)s ou historien(ne)s, appartenant ou non à la rédaction de d'a. Il choisit les réalisations les plus exemplaires dont les réponses lui paraissent les plus représentatives des enjeux architecturaux actuels. Parmi les 11, l'une des réalisations reçoit le Grand Prix d'architectures.

  1. « Loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture », sur www.legifrance.gouv.fr
  2. Annette LEVY-WILLARD, « Maréchal, nous y revoilà », sur Libération (consulté le )
  3. Matthieu Écoiffier, « Election très politique chez les architectes La liste «Mouvement» veut faire barrage aux thèses «antihumanistes». », sur Libération (consulté le )
  4. « D'architectures N° 154 - Avril 2006 - Le dernier numéro en kiosque », sur www.darchitectures.com (consulté le )
  5. « Les architectes sortent doucement de la crise », sur Les Echos, (consulté le )