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Utilisateur:Spinjf/Philanthrocapitalisme

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Le philanthrocapitalisme est une façon de faire de la philanthropie en appliquant les pratiques du monde des affaires. Cela peut impliquer une philanthropie similaire au capital risque en investissant activement dans des programmes sociaux afin de poursuivre un objectif spécifique qui produirait un retour sur investissement à long terme, ou une forme plus passive permettant aux "investisseurs sociaux" de bénéficier d'investissements dans des programmes socialement responsables[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le terme fut inventé par Matthew Bishop et Michael Green dans leur livre Philanthrocapitalism: How the Rich Can Save The World? (Philanthrocapitalisme: Comment les riches peuvent-ils sauver le monde?). Bill Clinton valida le livre, écrivant dans sa préface que ce concept était à la base de la Fondation Clinton[2]. L'application de modèles d'affaires dans des œuvres de bienfaisance n’est pas nouveau, John Rockefeller et Andrew Carnegie cherchèrent par exemple à appliquer leurs stratégies commerciales à leur actions philanthropiques au XXe siècle[3] [4]. Depuis, les dépenses de bienfaisance d’autres organisations telles que la Fondation Bill & Melinda Gates et l’ Initiative Chan Zuckerberg, toutes deux décrites comme des exemples du philanthrocapitalisme, augmentèrent significativement[5][6].

Ces organisations plus modernes se distinguent d'autres groupes ou organisations car leurs fonds proviennent davantage du capital privé d'un particulier que de donateurs. L’intégration des modèles d’entreprise dans les fondations caritatives a mis l’accent sur une relation symbiotique entre la responsabilité sociale et les marchés local, national et international. Le caractère altruiste des promoteurs de ces mouvements philanthrocapitalistes fut critiqué[6].

Critiques[modifier | modifier le code]

Le philanthrocapitalisme suscite de nombreuses critiques, à commencer par la transparence et la prise de responsabilités[2]. Le risque existent également que la philanthropie privée se substitue aux dépenses gouvernementales consacrées aux services publics[4]. Pratiquée collectivement, il peut entraîner des problèmes de recettes fiscales pour le gouvernement[5]. John Cassidy craint aussi que la richesse de quelques-uns détermine quelles organisations reçoivent le plus de financement.

Linsey McGoey remarqua également que de nombreux philanthropes, anciens et actuels, acquirent leur fortune via des pratiques commerciales prédatrices qui renforcèrent les problèmes sociaux que leur philanthropie est censée soulager[2]. Enfin, ces actions peuvent avoir des arrière-pensées telles que l'évitement d’impôts sur les gains en capital (en faisant don d'actions de leur entreprise au lieu de les vendre), ainsi que la collecte de crédits d’impôt pour les impôts sur les successions qui seraient imputés à leur famille [5].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The birth of philanthrocapitalism -The leading new philanthropists see themselves as social investors », Economist,‎
  2. a b et c Linsey McGoey, No Such Thing as a Free Gift: The Gates Foundation and the Price of Philanthropy, (ISBN 1784781193), 2015
  3. Birn, « Philanthrocapitalism, past and present: The Rockefeller Foundation, the Gates Foundation, and the setting(s) of the international/global health agenda », Hypothesis, vol. 12, no 1,‎
  4. a et b « Philanthrocapitalisme et santé mondiale: les fondations Rockefeller et Gates » (consulté le )
  5. a b et c Cassidy, « Mark Zuckerberg and the Rise of Philanthrocapitalism », The New Yorker,
  6. a et b McGoey, « Philanthrocapitalism and its critics », p. 185-199

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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