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Le Luxembourg face à la crise économique de 2008[modifier | modifier le code]

La crise économique mondiale de 2008 a clairement bouleversé la finance mondiale et a de ce fait marqué l’histoire contemporaine. Tous les pays furent d’une manière touchée par cette crise globale, dont le Luxembourg inclue. Comme le Luxembourg est un centre financier majeur non seulement au niveau européen mais international, il est bien évident qu’il fut un des pays les plus touchés par la crise, à côté de l’Espagne et du Royaume-Uni par exemple.[1] En conséquence, il était bien évident à l’époque que les pays devaient trouver des solutions et des mesures communes et globales pour répondre à ce bouleversement économique.


[1]OECD, OECD Economic Surveys: Luxembourg, Paris, 2008.

La place financière luxembourgeoise[modifier | modifier le code]

Située au cœur de l’Europe, le Luxembourg bénéficie depuis des décennies d’une situation stratégique en ce qui concerne sa place financière. Ceci, dû à sa stabilité non seulement politique mais aussi sociale, ainsi que d’une expertise financière locale et d’une main d’œuvre professionnelle multinationale et multilingue.[2] Le Luxembourg se situe aujourd’hui comme la deuxième place financière de l’Union Européenne, ainsi que parmi les cinq premières places financières vertes du monde.[3] De plus, le Luxembourg se situe après New York, comme le second meilleur centre au monde en ce qui concerne le secteur des fonds d’investissement.[4] Pourtant le Luxembourg, comme beaucoup d’autres pays ont dû faire face à différentes formes de crises (économiques, industrielles, sanitaires etc.). Les activités bancaires luxembourgeoises se concentrent davantage sur l’intermédiation de la liquidité et vise plutôt un marché international et non national. Ainsi, seulement une petite part des activités financières influences l’économie nationale du pays. Ceci est très important, car c’est la raison pour laquelle le Luxembourg s’est trouvé, contrairement à d’autres pays, moins dans le chaos lors de la crise, sachant que le Luxembourg obtient des grandes aides étrangères en ce qui concerne son capital. En effet, 78% des actifs bancaires luxembourgeoises sont gardés par des banques étrangères et 19% par des institutions internationales, ce qui laisse que peu de pourcentage pour le pays lui-même.[5]

Le Grand-Duché et de ce fait le centre financier luxembourgeois ne fut pas seulement touché par la crise économique en 2008, mais a dû faire face déjà auparavant à d’autres crises telle que la crise sidérurgique des années soixante-dix par exemple. Plus récemment, le Luxembourg doit également faire face à la crise du Covid-19, qui elle aussi a un grand impact sur la situation économique du pays.


[2]Société Générale, La place financière de Luxembourg, https://www.societegenerale.lu/fr/societe-generale-luxembourg/votre-banque-multimetiers-luxembourg/place-financiere-luxembourg/, (consulté le 15.12.2021).

[3]Luxembourg for Finance, La place financière de Luxembourg : Là où les entreprises et la finance internationale se sentent chez elles, https://www.luxembourgforfinance.com/fr/la-place-financiere/la-place-financiere-de-luxembourg/, (consulté le 15.12.2021).

[4]Schulz, Christian, et Walter, Olivier, Financial Services Clustering in Luxembourg, An emerging Cross-border Metropolitan Region Luxembourg, 2012, p.73.

[5]Cairn,  Chapitre 4 : La place financière luxembourgeoise et la crise financière internationale, Études économique de l’OCDE, https://www.cairn.info/revue-etudes-economiques-de-l-ocde-2010-5-page-109.htm?contenu=article, 2010/5, p.109-138, p.115, (consulté le 15.12.2021).

Les conséquences et les mesures[modifier | modifier le code]

La crise économique a exercé une forte influence sur le continent européen, bien que les causes principales de cette crise se situent en dehors de l’Europe, notamment aux États-Unis.

L’action qui avait pour objet de rééquilibrer la situation luxembourgeoise face à cette crise économique, était tout d’abord de sauver les deux plus grandes entreprises situées au Luxembourg, dont Fortis Banque Luxembourg et la Dexia Banque internationale à Luxembourg. Il s’agit de deux établissements financiers internationaux qui couvrent deux tiers du marché luxembourgeois.[6] Les mesures prises par la suite n’étaient pas principalement dans le but de sauver les banques elles-mêmes, mais les clients, ainsi que les employeurs. La fermeture d’une banque aurait eu un immense impact sur les firmes qui y ont déposé de l’argent et qui par ce fait, n’arrive plus à payer leurs salariés. Ainsi, il était clair que sauver ces deux banques étaient primordial pour rétablir une stabilité économique et sociale au Luxembourg.

Par une simple comparaison du classement de 2008 avec celui des années précédentes, le Luxembourg a connu seulement une légère dégradation dans sa position économique. Passé de la 4ème place en 2007 à la 5ème place en 2008 dans le « World Competitveness Yearbook ». Ainsi, même par rapport au classement à échelle internationale, le Luxembourg se situait avant la crise en 4ème position derrière les États-Unis, Singapour et Hong Kong, pourtant il fut dépassé par la Suisse lors de l’année de crise.[7] Même s’il n’y avait pas une forte hausse pour le cas du Luxembourg, la concurrence européenne mais aussi internationale s’est fait ressentir. Afin de limiter ce bouleversement, il était important de prendre des mesures à cette même échelle, sachant que cette crise aurait des immenses impactes sur l’économie réelleinternationale en 2009 et que cela aurait mené à des blessures qui auraient mis bien du temps à cicatriser. La Grande Récession, ainsi que le fort ralentissement des activités financières luxembourgeoises ont mené à une baisse des salairesdans le secteur financier et du PIB luxembourgeois à la fin de 2008. Le taux d’emploi a aussi diminué de 1,4% entre 2009 et 2010, si nous prenons en compte qu’entre 1989 et 2008 il y avait toujours une augmentation de 3,4% par an.[8] Ainsi, les dettes interbancaires ont fortement augmenté en octobre 2008, donc lors de la période la plus extrême de la crise financière. Dû à la crise, les différentes banques n’étaient plus aptes à prêter de l’argent, ce qui fait que les prêts interbancaires sont maintenant 25% inférieurs à leur niveau maximum.[9] Contrairement aux crédits aux ménages et à la clientèle non financière qui eux ont diminué, ce qui est quelque chose de très défavorable pour les banques. Ceci à même mené vers une crise immobilière, dû au fait qu’il y a eu une forte décroissance en ce qui concerne les ventes et une forte augmentation de prix entre 2007 et 2011 d’environ 9,4%.[10] Les mesures imposées pour confronter cette crise, se suivent de changement institutionnel et règlementaire. Comme nous allons voir ultérieurement, les différents États ont tout d’abord intervenir face aux situations compliquées des banques tel que Fortis et Dexia. C’est donc pour cette raison qu’il y a une section entière qui se concentre principalement sur ces événements. À part ça, le Luxembourg a dû adapter une plus forte structure de surveillance, les pouvoirs publics ont dû appliquer des nouvelles mesures en ce qui concerne le garant et la recapitalisation des dépôts et crédits des banques. Ce qui a mené vers une augmentation de la transparence fiscale et ainsi le secret bancaire fut aboli au sens fiscal. L’obstacle principale auquel le Luxembourg a dû donc faire face sont les années après 2008.[11] Les banques luxembourgeoises ont dû surmonter la perte de confiance et ainsi bénéficier d’aide gouvernementale et de l’aide du AGDL.[12]


[6]Forestier, Aude, Dix ans après : Luc Frieden raconte comment le Luxembourg a fait face à la crise financière, Le quotidien, https://lequotidien.lu/a-la-une/dix-ans-apres-luc-frieden-raconte-comment-le-luxembourg-a-fait-face-a-la-crise-financiere/, 2018, (consulté le 15.12.2021).

[7]IMD World Competitiveness Yearbook 2008, La compétitivité de l’économie luxembourgeoise marque le pas par rapport à 2007, https://www.cc.lu/fileadmin/user_upload/cc.lu/Luxembourg_une_economie_dynamique/2008_IMDCompres.pdf, 2008, p.1, (consulté le 15.12.2021).

[8]Haag, Emile, The Rise of Luxembourg from Independence success, 1815-2015, Chapitre 6: Surviving in the EU: The Santer-Juncker Era (1984-2013), Saint Paul, 2015, p. 271.  

[9]Cairn,  Chapitre 4 : La place financière luxembourgeoise et la crise financière internationale, Études économique de l’OCDE, https://www.cairn.info/revue-etudes-economiques-de-l-ocde-2010-5-page-109.htm?contenu=article, 2010/5, p.109-138, p.111, (consulté le 15.12.2021).

[10]Lamboray, Claude, Regards sur les prix des appartements, STATEC, https://statistiques.public.lu/catalogue-publications/regards/2012/PDF-06-2012.pdf, 2012, p.1, (consulté le 15.12.2021).

[11]Haag, Emile, The Rise of Luxembourg from Independence success, 1815-2015, Chapitre 6: Surviving in the EU: The Santer-Juncker Era (1984-2013), Saint Paul, 2015, p. 237.

[12]Idem., p.237.

Les mesures de sauvetages pour les banques luxembourgeoises[modifier | modifier le code]

Comme nous avons vu précédemment, une des solutions primordiales face à cette immense crise économique, était de sauver les deux grandes institutions situées au Luxembourg, dont Fortis et Dexia. Jetons de ce fait un coup d’œil plus détaillé sur les deux banques en question.

Fortis[modifier | modifier le code]

À l’époque Fortis était une des groupes financiers qui devaient être pris en charge par l’État luxembourgeois, néerlandais et belge, afin de stabiliser l’économie luxembourgeoise. Ce groupe était une des institutions les plus importantes non seulement de la Benelux mais de l’Europe, du l’urgence de le sauver.[13] La BGL-Fortis faisait partie de ce groupe au Luxembourg et y est adhéré en 2000, par l’offre public de l’ensemble des actions. De plus la BGL représente la troisième banque du Luxembourg qui exerce une grande influence sur l’économie locale du pays. Avant la crise de 2008, les actifs totaux de cette banque s’élevaient à 800 milliards d’Euro.[14] Pourtant dû à la crise bancaire, Fortis perd complétement son équilibre, dû d’abord au rapprochement avec l’ABN Amro en 2007. Ce rapprochement a mené le groupe Fortis a une augmentions de son capital. Pourtant il y a eu des forts doutes envers ces instituions dans le sens qu’ils seraient plus capables de payer leur dette et ainsi les investisseurs ont perdu leur confiance envers leur durabilité. Ainsi les différentes autorités du groupe ont vite décidé qu’il fallait intervenir afin de stopper ce bouleversement entre septembre et décembre de l’année 2008. En septembre 2008, l’État luxembourgeois a investi en forme d’un prêt 2,5 milliard d’Euro dans Fortis.[15] Aux Pays-Bas, l’État néerlandais a repris les opérations de l’institut. L’État belge a cependant décidé de vendre ¾ à BNP Paribas et l’autre ¼ reste attaché au gouvernement belge. La BGL quant à elle, détient encore un tiers au Luxembourg et le reste est aussi gardé par BNP Paribas. Ainsi, BNP Paribas a repris la majorité des parties de Fortis, afin de sauver et de stabiliser les différents pays, dont le Luxembourg, de la crise financière. Le Luxembourg et l’État belge sont ainsi devenu actionnaire de cette banque. Donc, les structures et les activités de la banque et d’assurance de Fortis est géré en Belgique et au Luxembourg.[16] De plus, la banque française a aussi dû intervenir dans la participation de sauvetage et a de ce fait investi environ 11 milliards d’euros.[17] Avec un contrôle de 66%, la BNP Paribas est devenue l’actionnaire majoritaire de la banque BGL en 2009. Même si la participation du gouvernement luxembourgeois a légèrement réduit, il reste un actionnaire assez actif avec 34% du capital.[18] Une intervention des trois pays étaient nécessaires, sachant qu’ils géraient ensemble ce groupe, mais aussi parce que l’actionnariat de ces banques se trouvaient éparpillé dans les pays en question.


[13]Squire Patton Boggs, Le scandale Fortis, une histoire belge, Droit financier, https://larevue.squirepattonboggs.com/le-scandale-fortis-une-histoire-belge_a815.html, 2009, (consulté le 15.12.2021).

[14]Cairn,  Chapitre 4 : La place financière luxembourgeoise et la crise financière internationale, Études économique de l’OCDE, https://www.cairn.info/revue-etudes-economiques-de-l-ocde-2010-5-page-109.htm?contenu=article, 2010/5, p.109-138, p.113, (consulté le 15.12.2021).

[15]BGL BNP Paribas, L’histoire de la banque, 100 ans d’histoire en vidéo, https://www.bgl.lu/fr/qui-sommes-nous/histoire-de-la-banque.html, (consulté le 15.12.2021).

[16]BGL BNP Paribas, L’histoire de la banque, 100 ans d’histoire en vidéo, https://www.bgl.lu/fr/qui-sommes-nous/histoire-de-la-banque.html, (consulté le 15.12.2021).

[17]Bourgain, Arnaud, et Pieretti, Patrice, La place financière de Luxembourg face à la crise économique et financière, OCDE, 2010, p.14.

[18]Idem., p.14.

Dexia[modifier | modifier le code]

Logo Dexia

Le groupe Dexia (BIL), donc le plus ancien établissement bancaire luxembourgeoise, fut aussi fortement touché par cette crise économique. Ainsi comme pour Fortis, l’État luxembourgeois a dû intervenir. Avant la crise, les actifs s’élevaient à 600 milliards d’Euro.[19] Dû à la crise des subprimes en 2007, donc face à la chute du secteur immobilier américain, Dexia a perdu environ 3.3 milliards d’Euro en 2008. Comme pour Fortis, cette banque a dû elle aussi augmenté ses capitaux, sachant qu’elles se trouvaient sous la même pression. Les investisseurs ont aussi commencé à douter des compétences et de la viabilité de Dexia. Ceci dû aux difficultés rencontrées auprès de leur filiale partenaire américaine Financial Security Assurance (FSA). De ce fait les États belges, français et luxembourgeoise ont dû intervenir. 6.4 milliards d’Euro de capitaux supplémentaire furent donc recruter par le gouvernement belge et français, face à 376 millions d’Euro de la part du Luxembourg.[20] Comme la banque n’était plus capable de fournir des garanties propres, les trois États ont dû s’unifier afin de promettre une garantie d’État de 150 milliards d’Euro afin de rééquilibrer la situation en octobre 2008. Le Luxembourg a participé à 3% de cet engagement, donc environ 4.5 milliards d’Euro, avec la Belgiques’engagent pour 60,5% et la France avec 36,5%.[21] Par rapport à ça, la banque a dû répondre avec différents projets de réalisations. Tout d’abord, Dexia doit s’imposer comme but de réduire de 35% la taille de son bilan jusqu’en 2014. Ensuite, elle doit abandonner ses filiales italiennes et slovaque, ainsi que ces activités d’assurance en Turquie et le prêt aux collectivités locales en Espagne.[22]


[19]Cairn,  Chapitre 4 : La place financière luxembourgeoise et la crise financière internationale, Études économique de l’OCDE, https://www.cairn.info/revue-etudes-economiques-de-l-ocde-2010-5-page-109.htm?contenu=article, 2010/5, p.109-138, p.113, (consulté le 15.12.2021).

[20]Idem., p.113, (consulté le 15.12.2021).

[21]Bourgain, Arnaud, et Pieretti, Patrice, La place financière de Luxembourg face à la crise économique et financière, OCDE, 2010, p.15.

[22]Idem., p.15.

Comparaison avec la crise du Covid-19[modifier | modifier le code]

Luc Frieden, l’ancien ministre des Finances dit clairement dans un Interview avec le « Luxemburger Wort » en 2020[23], que la situation actuelle dû au Covid-19 peut être comparé à celle des années 2008 et 2009. Selon lui, il y a une claire similarité sur le plan économique. Les deux crises ont fortement frappé le monde, dont l’Europe et le Luxembourg inclus. Ainsi, ces deux crises nécessitent très rapidement l’intervention financière de l’État. La seule différence qu’il cite est qu’actuellement dû à la crise sanitaire, il y a un grand nombre de personnes qui tombent malades ou meurt, ce qui n’était pas le cas en 2008.[24] Pourtant les autres conséquences restent les mêmes : économie instable, perte d’emploi et de bien personnels. Les deux crises mènent à ce que la vie sociale et économique soit en danger parallèlement. De ce fait, il est important aussi de reprendre les mêmes mesures. Il est donc nécessaire, que l’État intervient aux besoins et qu’il porte de l’aide financière, ensuite il est important d’avoir une unification nationale, même voir international afin que les crises soient le plus vite possible résolu. La coordination européenne joue de ce fait aussi un rôle essentiel dans la démarche de sauvetage.


[23]Luxemburger Wort, Une crise économique avec un air de déjà-vu, https://www.wort.lu/fr/economie/une-crise-economique-avec-un-air-de-deja-vu-5e92e4d7da2cc1784e35b683, 2020, (consulté le 15.12.2021).

[24]Idem., (consulté le 15.12.2021).

Conclusion[modifier | modifier le code]

Pour conclure cette partie, il est donc bien évident que le Luxembourg, malgré sa petite taille, n’a pas été épargné de la grande crise économique en 2008. Pourtant, beaucoup de gens essayent de démontrer que le Luxembourg ne fut pas touché par cette Grande Récession, dû au fait que le gouvernement luxembourgeois a su le gérer si rapidement et si efficacement, comme il a été démontré clairement ci-dessous. Comme le cite très bien Luc Frieden dans son Interview avec « Le quotidien (Luxembourg) » en 2018 : « Si le pays n’a pas connu un grand drame, c’est parce que les établissements financiers ont été aidés et parce que l’économie a été soutenue pendant plusieurs années.»[25] Ainsi, il est bien évident que sans l’aide gouvernemental luxembourgeoise, les choses auraient été différentes aujourd’hui. Pourtant, il faut dire que le Luxembourg, contrairement à d’autres petits pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OECD) comme l’Islande et l’Irlande a beaucoup moins souffert.


[25]Forestier, Aude, Dix ans après : Luc Frieden raconte comment le Luxembourg a fait face à la crise financière, Le quotidien, https://lequotidien.lu/a-la-une/dix-ans-apres-luc-frieden-raconte-comment-le-luxembourg-a-fait-face-a-la-crise-financiere/, 2018.