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Utilisateur:Liberlogos/Brouillon/Lise Balcer

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Lise Balcer est une militante indépendantiste et féministe ayant appartenu au groupe terroriste Front de libération du Québec (FLQ). Balcer est la nièce de l'ancien député conservateur et solliciteur général du Canada, Léon Balcer[1]. Son refus de témoigner devant la cour tant que les femmes n'auraient pas le droit d'être membre d'un jury précède de quelques mois l'adoption d'une loi québécoise reconnaissant ce droit.

Biographie[modifier | modifier le code]

Au début de mars 1970, la jeune militante du FLQ de 21 ans[1] accompagne Paul Rose au 5630, rue Armstrong, à Saint-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal, pour louer la maison qui deviendra le lieu de séquestration de Pierre Laporte lors des événements de la crise d'Octobre suivant[2]. Pour cette opération, Lise Balcer et Paul Rose adoptent les pseudonymes de Lise et Paul Blais, et se font passer pour un couple récemment marié et à la recherche de leur première maison[1]. Lors de la descente de police de la ferme du FLQ, « le petit Québec libre », à Sainte-Anne-de-la-Rochelle en juin 1970, Balcer se cache au deuxième étage avec Paul Rose, Jacques Rose et Jacques Lanctôt, et échappe aux policiers. Pendant ce temps, Suzanne Lanctôt, Francis Simard et Marc Carbonneau rencontrent les policiers et leur donnent des faux noms[1].

Balcer sera finalement appréhendée le 16 octobre suivant, pendant la crise d'Octobre, en vertu de la Loi sur les mesures de guerre[3]. Après les événements d'Octobre 1970, Balcer est appelée à témoigner lors du procès de Paul Rose. Or, à l'époque, le Québec est l'une des deux juridictions provinciales, avec Terre-Neuve, interdisant aux femmes d'être jurées[4], ce que Balcer désapprouve. Pour dénoncer cet état de fait, elle refuse de témoigner contre Rose en déclarant que si les femmes sont « trop niaiseuses pour être jurées », elle-même est « trop niaiseuse pour témoigner ».

Le jour de sa comparution, le 1er mars 1971, sept femmes, membres de la cellule « X Action Choc » du Front de libération des femmes du Québec (FLF), appuient la dénonciation de Balcer en bondissant dans le box des jurés tout en scandant des slogans tels que « Discrimination! » et « La justice, c'est de la marde »[4]. En conséquence, Balcer reçoit une peine de six mois de prison pour outrage au tribunal[5] et les membre du FLF écopent chacune d'une peine d'un à deux mois[4]. Le 17 juin 1971, quelques mois après la fin du procès de Paul Rose, le gouvernement de Robert Bourassa adopte une loi pour permettre aux femmes d’être membres d’un jury[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Michael McLoughlin, Last Stop, Paris: The Assassination of Mario Bachand and the Death of the FLQ, Toronto, Penguin Books, , 320 p. (lire en ligne), p. 119
  2. Louis Fournier, FLQ : histoire d'un mouvement clandestin, Chicoutimi, Les Classiques des sciences sociales, , 444 p. (lire en ligne), p. 223
  3. Louis Fournier, FLQ : histoire d'un mouvement clandestin, Chicoutimi, Les Classiques des sciences sociales, , 444 p. (lire en ligne), p. 302-303
  4. a b et c « Adoption d'une loi permettant aux femmes de siéger comme jurés », sur http://bilan.usherbrooke.ca/ (consulté le )
  5. a et b « Crise d'Octobre : des femmes peu présentes, mais qui parlent fort », sur https://ici.radio-canada.ca/ (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]