Utilisateur:Leonard Fibonacci/Actes de Thomas

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Les Actes de Thomas sont un texte chrétien antique relatant les actes de l'apôtre Thomas dans une partie de sa prédication au royaume indo-parthe du Taxila. De façon tout à fait exceptionnelle pour un texte qualifié d'hérétique, déclaré apocryphes dès le VIe siècle et figurant sur certains décrets ordonnant sa destruction, il nous est parvenu intégralement et en bon état dans plusieurs manuscrits rédigés soit en grec, soit en syriaque[1] (un dialecte de l'araméen). Celle-ci est sûrement l'original, rédigé dans la première moitié du IIIe siècle dans la région d'Édesse[2],[1] par un rédacteur de langue syriaque. La version grecque, presque aussi ancienne, est reproduite dans plusieurs manuscrits ; on en possède une traduction arménienne, une autre éthiopienne et des traductions latines[1].

Les hérésiologues chrétiens y détecte des « déviations » gnostiques et encratistes.

Les Actes de Thomas sont un texte chrétien antique relatant les Actes de l'apôtre Thomas. Ils appartiennent au genre littéraire classique des actes d'apôtre dont l'exemple le plus connu sont les Actes des Apôtres qui figure dans le Nouveau Testament, mais qui ne concernent que les actes de deux apôtres: Paul de Tarse et secondairement Simon-Pierre.


nous sont parvenus dans plusieurs manuscrits rédigés soit en syriaque soit en grec. Les Actes de Thomas nous sont parvenus dans plusieurs manuscrits rédigés soit en syriaque soit en grec.

Chose exceptionnelle, il nous est parvenu intégralement et en bon état. Il est conservé sous deux versions, l'une grecque et l'autre syriaque. Celle-ci est sûrement l'original, rédigé dans la première moitié du iiie siècle par un Syrien d'Édesse, peut-être disciple de Bardesane. La version grecque, presque aussi ancienne, est reproduite dans plusieurs manuscrits ; on en possède une traduction arménienne, une autre éthiopienne et des traductions latines.


La composition est datée de la première moitié du IIIe siècle (?) et a probablement été effectuée à Édesse[2]. Il est connu par Épiphane de Salamine(Panarion, XLVII) et par Augustin d'Hippone (Contra Faustum, XXII, 79) qui le signale comme lecture favorite de ceux qu'ils appellent des « hérétiques ».

Il s'agit d'un apocryphe qui relate la vie du disciple du Christ, Thomas, à partir du moment où, les apôtres s'étant partagé les contrées à évangéliser par tirage au sort, il lui échut l'Inde. Il y gagnera la confiance du roi Goudnaphar (Gondopharès Ier) et y accomplira de nombreux prodiges. Le récit se termine par son martyre, décidé par le roi Mazdaï, suivi d'une apparition posthume.

Le texte semble être le résultat d'une élaboration complexe[2]. Il témoigne d'une certaine connaissance de l'Inde sans que l'on puisse confirmer ni infirmer la réalité de la fondation par Thomas de l'Église du Kérala dont celle-ci se prévaut[3].

Les hérésiologues chrétiens y détecte des « déviations » gnostiques et encratistes.

Contenu[modifier | modifier le code]

Signalé par Épiphane (Panarion, XLVII) et par Augustin (Contra Faustum, XXII, 79) comme lecture favorite des hérétiques, l'ouvrage apocryphe intitulé Actes de Thomas fut aussi très lu chez les catholiques. Chose exceptionnelle, il nous est parvenu intégralement et en bon état. Il est conservé sous deux versions, l'une grecque et l'autre syriaque. Celle-ci est sûrement l'original, rédigé dans la première moitié du iiie siècle par un Syrien d'Édesse, peut-être disciple de Bardesane. La version grecque, presque aussi ancienne, est reproduite dans plusieurs manuscrits ; on en possède une traduction arménienne, une autre éthiopienne et des traductions latines. L'ensemble du texte est disposé en quatorze actions portant un titre, au moins dans le grec. Mais le récit se présente d'une manière très suivie. Dans le partage du monde, l'apôtre Jude-Thomas, surnommé Didyme (le Jumeau) reçoit l'Inde pour son lot. Le roi de l'Inde, Gondaphor, veut se faire bâtir un palais. Son envoyé en Occident, Albanès, achète Thomas comme esclave. Ils s'arrêtent en route pour le mariage de la fille du roi. Thomas chante un poème sur l'union de l'âme avec la Sagesse, hymne qui décrit le voyage du Christ, fils du roi, à la recherche de la Perle. Les deux jeunes mariés se convertissent et se séparent. Thomas arrive chez le roi, mais dépense l'argent qu'on lui donne en de nombreuses aumônes. Il est requis par le roi voisin pour délivrer du démon sa femme et sa fille. Mais il convertit beaucoup de femmes. Il est arrêté, mis en prison et tué à coups de lances. Son corps, qui fait sans cesse des miracles, est transporté vers l'Occident.

L'ouvrage pose beaucoup de problèmes sur le plan historique ; pourtant, il y eut bien un roi Gondopharès aux Indes aux alentours du ier siècle. Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un livre gnostique et même manichéen. En réalité, son idéal ascétique et encratique est celui de tous les Actes apocryphes et correspond à la forme primitive du christianisme syriaque, laquelle est présentée d'une manière globale, dans sa liturgie, par ses très belles hymnes et par des détails sur ses sacrements, mais aussi dans sa hiérarchie et son organisation. Cet ouvrage est une mine de renseignements, mieux exploitée depuis qu'on porte un intérêt plus grand aux Églises syriennes. Le difficile travail sur les textes originaux est possible pour le syriaque grâce à la vieille édition de W. Wright, Apocryphal Acts of the Apostles (Londres, 1871) et pour le grec grâce à la reproduction anastatique de R. A. Lipsius et M. Bonnet, Acta apostolorum apocrypha (Leipzig, 1903). Une traduction anglaise de l'ouvrage a été faite par A. F. J. Klijn, The Acts of Thomas (Leiden, 1962).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Encyclopaedia Universalis, article Actes de Thomas
  2. a b et c Paul-Hubert Poirier et Yves Tissot, Actes de Thomas in Écrits apocryphes chrétiens, vol. I, La pLéiade, Gallimard, 1997
  3. Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Brepols, 2003.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul-Hubert Poirier et Yves Tissot, Actes de Thomas in Écrits apocryphes chrétiens, vol. I, La Pléiade, Gallimard, 1997.

Encyclopaedia Universalis[modifier | modifier le code]

Actes de Thomas

Signalé par Épiphane (Panarion, XLVII) et par Augustin (Contra Faustum, XXII, 79) comme lecture favorite des hérétiques, l'ouvrage apocryphe intitulé Actes de Thomas fut aussi très lu chez les catholiques. Chose exceptionnelle, il nous est parvenu intégralement et en bon état. Il est conservé sous deux versions, l'une grecque et l'autre syriaque. Celle-ci est sûrement l'original, rédigé dans la première moitié du iiie siècle par un Syrien d'Édesse, peut-être disciple de Bardesane. La version grecque, presque aussi ancienne, est reproduite dans plusieurs manuscrits ; on en possède une traduction arménienne, une autre éthiopienne et des traductions latines. L'ensemble du texte est disposé en quatorze actions portant un titre, au moins dans le grec. Mais le récit se présente d'une manière très suivie. Dans le partage du monde, l'apôtre Jude-Thomas, surnommé Didyme (le Jumeau) reçoit l'Inde pour son lot. Le roi de l'Inde, Gondaphor, veut se faire bâtir un palais. Son envoyé en Occident, Albanès, achète Thomas comme esclave. Ils s'arrêtent en route pour le mariage de la fille du roi. Thomas chante un poème sur l'union de l'âme avec la Sagesse, hymne qui décrit le voyage du Christ, fils du roi, à la recherche de la Perle. Les deux jeunes mariés se convertissent et se séparent. Thomas arrive chez le roi, mais dépense l'argent qu'on lui donne en de nombreuses aumônes. Il est requis par le roi voisin pour délivrer du démon sa femme et sa fille. Mais il convertit beaucoup de femmes. Il est arrêté, mis en prison et tué à coups de lances. Son corps, qui fait sans cesse des miracles, est transporté vers l'Occident.

L'ouvrage pose beaucoup de problèmes sur le plan historique ; pourtant, il y eut bien un roi Gondopharès aux Indes aux alentours du ier siècle. Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un livre gnostique et même manichéen. En réalité, son idéal ascétique et encratique est celui de tous les Actes apocryphes et correspond à la forme primitive du christianisme syriaque, laquelle est présentée d'une manière globale, dans sa liturgie, par ses très belles hymnes et par des détails sur ses sacrements, mais aussi dans sa hiérarchie et son organisation. Cet ouvrage est une mine de renseignements, mieux exploitée depuis qu'on porte un intérêt plus grand aux Églises syriennes. Le difficile travail sur les textes originaux est possible pour le syriaque grâce à la vieille édition de W. Wright, Apocryphal Acts of the Apostles (Londres, 1871) et pour le grec grâce à la reproduction anastatique de R. A. Lipsius et M. Bonnet, Acta apostolorum apocrypha (Leipzig, 1903). Une traduction anglaise de l'ouvrage a été faite par A. F. J. Klijn, The Acts of Thomas (Leiden, 1962).

Britanica; Religions à mystère[modifier | modifier le code]

Religion à mystères, Britanica

La doctrine théologique de l'âme et le mythe de sa demeure céleste, sa chute et sa rédemption étaient inséparables. La séquence est magnifiquement racontée dans le "Cantique de l'âme», conservé dans les Actes de Thomas, un récit apocryphe des voyages et de la mort de l'apôtre. Le héros de l'hymne, qui représente l'âme de l'homme, est né à l'Est (le là-bas) Royaume; immédiatement après sa naissance, il est envoyé par ses parents en pèlerinage dans le monde avec des instructions pour prendre une perle de la bouche d'un dragon dans la mer. Au lieu de porter son vêtement céleste, il s'habille de vêtements terrestres, mange de la nourriture terrestre, tandis qu'il oublie sa tâche. Puis, ses parents envoient une lettre pour le réveiller. Dès qu'il a lu la lettre, il se réveille et se souvient de sa tâche, prend la perle, et commence le voyage de retour. Sur le chemin, son frère (le Rédempteur) vient l'accompagner et le ramène à la maison au palais de son père à l'est. Ce mythe est une représentation figurative de la doctrine théologique de la chute de l'âme et de son retour au ciel.

Encyclopédies[modifier | modifier le code]