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Utilisateur:Kaffeekraenzchen/Brouillon

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Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Nelly Sachs (Sachs est la retranscription de l’acronyme זק"ש pour zera kedoshim, engeance de saints, c’est-à-dire martyrs) naît en 1981 à Schöneberg, autrefois encore province autonome. Enfant unique de l’ingénieur, inventeur et fabriquant de Gutta-percha et Gummi George William Sachs (1858-1930) et de sa femme Madame Margarete, née Karger (1871-1950), elle a vécu au sein d'une famille allemande assimilée juive de la grande bourgeoisie. Quand elle était très jeune, elle avait le rêve de devenir danseuse. Ce n’est que quelques années plus tard que commença sa passion pour la poésie allemande et l’écriture d’histoires. Pour des raisons de santé, elle fit d’abord trois ans de cours particuliers, avant d’entrer à l'École supérieure pour jeunes filles (Höhere Töchterschule) en 1903, où elle a obtenu cinq ans plus tard son Einjähriges, l'équivalent du diplôme d'études secondaires de l'époque (Mittlere Reife)[1][2].

Première histoire[modifier | modifier le code]

Nelly Sachs écrit sa première histoire à l’âge de 17 ans. En 1921, son premier recueil de poèmes paraît avec l’aide de l’écrivain Stefan Zweig sous le titre Legenden und Erzählungen (Légendes et contes), soit le même titre que revêt la traduction d’un recueil de 14 histoires de la poétesse suédoise Selma Lagerlöf[3]. Ces premières histoires, teintées de mélancolie, sont encore très empreintes d'une influence néo-romantique et gravitent autour des thèmes de la nature et de la musique.

Elle vivait alors une vie retirée avec ses parents et ne prit que très peu part à la vie en société des années 20. À la fin de la décennie, ses histoires furent publiées dans différents journaux berlinois. Les critiques et le public appréciaient tous deux la poésie de Sachs[4].

Shoah et exil en Suède[modifier | modifier le code]

Elle vit douloureusement les persécutions nazies, et échappa au régime en , grâce à Selma Lagerlöf, dont l'œuvre la fascinait depuis son très jeune âge et avec qui elle entretenait une relation épistolaire[5][6]. Elle trouve ainsi refuge avec sa mère à Stockholm, qu'elle ne quitte plus jusqu'à sa mort. Plusieurs membres de sa famille sont cependant victimes des camps nazis. Les terreurs qu'elle vécut alors et le drame des camps de concentration la marquent profondément et altèrent fortement sa santé mentale. Son œuvre naîtra de la Shoah, et fera d'elle l’une des poétesses majeures du XXe siècle. Son premier recueil, qui paru en 1946 et qui est intitulé Dans les demeures de la mort, traite de la nuit, du souvenir et de l'exil[7],[8].

Elle obtient le prix Nobel de littérature en 1966 « pour sa remarquable œuvre lyrique et dramatique qui interprète le destin d'Israël avec sensibilité et force »[8]. Elle partage ce prix avec Shmuel Yosef Agnon. Elle meurt quatre ans plus tard, quelques semaines après Paul Celan dont elle fut l'amie et avec qui elle entretint une riche correspondance de 1954 à 1969 – dialogue à vif où s'échangent à la fois les tourments de la maladie, les questionnements poétiques, les drames personnels et historiques. Un recueil de leur correspondance fut publié en allemand pour la première fois par les éditions Suhrkamp en 1992 à Frankfort sous le titre « Paul Celan – Nelly Sachs, Briefwechsel (Herausgegeben von Barbara Wiedemann) »[9]. La traduction française de l'échange épistolaire se fit par la suite par Mireille Gansel, publiée aux éditions Belin en 1999.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Nelly Sachs », dans Wikipedia, (lire en ligne)
  2. Gabriele Fritsch-Vivié, Nelly Sachs : mit Selbstzeugnissen und Bilddokumenten, Rowohlt, (ISBN 3-499-50496-0 et 978-3-499-50496-9, OCLC 27748450, lire en ligne)
  3. Georges Ueberschlag, « Nelly Sachs ou le refuge de la langue », Germanica, no 1,‎ , p. 91–106 (ISSN 0984-2632, DOI 10.4000/germanica.2808, lire en ligne, consulté le )
  4. Dorothee Ostmeier, « Review of "Und Leben hat immer wie Abschied geschmeckt". Frühe Gedichte und Prosa der Nelly Sachs. », MLN, vol. 105, no 3,‎ , p. 630–633 (ISSN 0026-7910, DOI 10.2307/2905082, lire en ligne, consulté le )
  5. (de) Carola Opitz-Wiemers, « Sachs, Nelly », dans Metzler Autorinnen Lexikon, J.B. Metzler, (ISBN 978-3-476-03702-2, DOI 10.1007/978-3-476-03702-2_323, lire en ligne), p. 464–466
  6. « Nelly Sachs » Accès libre, sur Cairn.info, (consulté le )
  7. Le Petit Robert des noms propres, Paris, Le Robert, , 2525 p. (ISBN 978-2-849-02162-0), p. 1903.
  8. a et b (en) « Nelly Sachs - Facts », sur www.nobelprize.org, (consulté le )
  9. (en) « Paul Celan, Nelly Sachs: Correspondence (Briefwechsel, Suhrkamp Verlag) », sur Suhrkamp Verlag, (consulté le )