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André Visson
[modifier | modifier le code]André Visson est un journaliste politique (The Washington Post & The Reader's Digest), né en 1899, décédé en 1973. Il écrivit deux livres politiques (The Coming Struggle for Peace et As Others see Us, jugé "stratégique" par John F. Kennedy), et un roman (Aron, Friedmann & Cie où il dénonce les milieux bancaires. Il fit partie de l'Office of Strategic Service et participa à ce titre à la conférence sur la Fondation des Nations Unies,
Biographie
[modifier | modifier le code]André Visson fut journaliste politique au The Washington Post et correspondant pour le The Reader’s Digest durant 26 ans. Il est né Isidore Akivisson le 29 septembre 1899 dans l'Empire russe. Son père était homme d’affaires et membre de la cavalerie du Tsar. Cependant, en tant que juif (comme pour n’importe quelle autre religion d’ailleurs, à l'exception de l'orthodoxe), il ne pouvait prêter serment d’allégeance au Tsar et ne pouvait ainsi devenir officier. La famille vivait dans l'aisance, mais dut fuir la Russie, chassée par la Révolution d'Octobre, pour Copenhague, puis Paris. Elle créa, près de la Bourse de Paris, la banque Akivisson avec des actions danoises que les bolcheviks ne pouvaient pas saisir. André Visson avait une voiture «custom-made» et dépensait son argent sans compter. Il fit des études médiocres aux Universités de Genève et de Berlin et suivit une année la London School of Economics. La banque de son père fit faillite alors qu'un partenaire de la banque tomba d'un avion. La police parisienne enquêta: André et son père furent pris de panique par leurs accusations. Durant toute sa vie, André fut poursuivi par la terreur qu'engendra chez lui cette affaire, à tel point qu'il ne put jamais en parler en dehors de sa famille. Il s'enfuit, avec son père et sa mère, en Égypte puis en Iran pour s'établir finalement à Ljubljana, en ex-Yougoslavie où il demeura cinq ans. Au début, la famille habita dans une chambre sans eau courante ni électricité. André se faisait sa propre éducation et se lia d'amitié avec le Prince Paul de Yougoslavie.
Il subvenait aux besoins de sa famille en publiant des articles sous le pseudonyme de « Baruch ». Il parlait quatorze langues. C'est alors qu'il publia de courtes nouvelles dans des revues parisiennes, comme Marianne, ainsi qu'un roman à succès Aron, Friedmann & Cie chez Flammarion, écrit dans lequel il dénonce les milieux bancaires. Il publia encore de nombreux articles sous pseudonyme et devint célèbre. À ce titre, il reçut la médaille du Roi des Belges.
Après qu'Adolf Hitler fut nommé Chancelier du Reich, il comprit de cet entretien qu'il lui fallait absolument quitter l'Europe. L'ambassadeur américain en Belgique, Joseph E. Davies lui permit de regagner l'Amérique avec sa famille, en lui recommandant de ne jamais citer ses origines juives. C'est alors qu'il changea de nom et devint André Visson. Il se maria en 1941 avec Assia Rubinstein Visson: [link à ajouter lorsque article Assia accepté] le couple aura un fils, Philippe [link à ajouter lors page Philippe Visson acceptée], une année plus tard.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, André Visson fut à la tête du « Balkans Bureau » de l'Office of Strategic Services (OSS) dont il refusa le grade de colonel, pour travailler chez lui. Il a publié deux livres : The Coming Struggle for Peace (éd. Viking, 1944) et As Others see Us (éd. Viking, 1950).
Conseiller des présidents Roosevelt, Truman et Kennedy, toutefois en qualité de journaliste, d'éditeur et d'antenne pour la CIA, l'Office of Strategic Servicà San Francisco en 1945. (Voir à ce sujet l'extrait d'un mémo figurant dans le livre The last Hero, William Joseph Donovan, The New York Times Book Co., Inc., 1982 d'Anthony Cave Brown (en). Dans un mémo cité en page 637, Dewitt C. Poole signale à Donovan que l'écrivain André Visson, du Reader's Digest, participera à la conférence sur la Fondation des Nations Unies, où il agira comme "antenne" pour l'OSS (Office of Strategic Services). Poole a écrit que l’OSS prenait la responsabilité de trouver un hôte et des fonctionnaires pour Visson et son épouse, « les dépenses n'entrant pas en considération ». [1]Le jeune lieutenant John Fitzgerald Kennedy (dont la future épouse était Jacqueline Bouvier, une amie de la famille Visson, comme toute la famille Auchincloss d’ailleurs) demanda à André Visson de lui dédicacer son premier livre, estimant cet ouvrage «livre stratégique» pour l'avenir de l'Amérique[réf. nécessaire]
[Interprétation personnelle ?]André Visson ne parla ainsi jamais de son passé (il est probable qu'Orson Welles ait basé le scénario de son film, Dossier secret, 1955 sur cette histoire. En effet, André et Assia avaient passé plusieurs heures dans un train à discuter avec Orson Welles pendant la guerre).[réf. nécessaire]
Dès la fin de la guerre, André Visson retourna avec sa famille en Europe où il eut l'occasion d'interviewer des chefs d'Etat comme Salazar et Franco. Il obtint l'accord de Franco pour éditer le début d'une version espagnole du Reader's Digest que le régime trouvait trop à gauche. Souvent, ces contacts sont devenus des amis, tout comme le ministre français Antoine Pinay, Jean Monnet, le Prince et la Princesse Napoléon, ou Couve de Murville. La famille Visson vécut entre Washington (où ils organisaient des diners pour que les chefs d'état et d'autres personnalités comme John F. Kennedy ou des membres du Congrès et du Sénat américains puissent se parler en privé, «off the record») et les palaces européens comme le Beau-Rivage à Lausanne, le Georges V ou le Plaza Athénée à Paris, et encore dans un chalet à Crans-Montana, où la famille continua à recevoir des amis chefs d’État et des hommes politiques. En 1966, The Reader's Digest mit André à la retraite. Les Visson s'établirent alors dans une villa à Épalinges, où ils continuèrent à recevoir des amis et des grands de ce monde. André y écrivit Le tout Washington de Saint-John Perse et Alexis Leger, où il décrit avec force détails les grandes familles et les salons littéraires de Washington, autour du poète Prix Nobel qui vécut à Washington pendant la guerre.
André Visson mourut d'une attaque en juin 1973.
papiers sont disposé à la Bibliothèque de Georgetown University, Special Collections et la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, Dorigny, Lausanne.