Utilisateur:CervoRobo/Institut Serbski

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CervoRobo/Institut Serbski
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Organisation
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Le Centre scientifique de psychiatrie sociale et légale Serbski (en russe : Госуда́рственный нау́чный центр социа́льной и суде́бной психиатри́и им. В. П. Се́рбского ) est un hôpital psychiatrique, et le principal centre de psychiatrie légale de Russie . Dans le passé, cette institution s'appelait l'Institut Serbski ( Всесою́зный нау́чно-иссле́довательский институ́т о́бщей и суде́бной психиатри́и и́мени В. П. Се́рбского).

Institut[modifier | modifier le code]

Fondé en 1921, l'Institut fut nommé d'après le psychiatre russe Vladimir Serbsky . L'un des principaux objectifs déclarés de l'institut était d'assister les procédures de psychiatrie médico-légale pour les tribunaux pénaux . L'Institut Serbski de Moscou procède chaque année à plus de 2 500 évaluations ordonnées par les tribunaux[1].

L'Institut a également revendiqué le leadership dans l'étude de différents types de psychoses, de traumatismes cérébraux, d' alcoolisme et de toxicomanie . Vladimir Vysotsky fut une des célébrités traitées pour ses addictions[2] .Le Centre Serbski est maintenant dirigé par Zurab Kekelidze (ru), le psychiatre en chef du ministère de la Santé et du Développement social de la Fédération de Russie[3],, dont la thèse portait sur la schizophrénie torpide. [4] Kekelidze est connu pour croire que l'homosexualité est dans certains cas un trouble mental, malgré son exclusion de la liste des troubles mentaux par l'OMS[5].

Instrument de contrôle soviétique[modifier | modifier le code]

En Union Soviétique, les dissidents étaient souvent déclarés malades mentaux[6] :9. Dans presque tous les cas, les dissidents furent officiellement examinés à l'Institut central de recherche Serbski[6] :78, qui évaluait les individus accusés pour des raisons politiques[6] :30.Généralement déclarés malades mentaux, les inculpés étaient envoyés pour traitement sans consentement dans des hôpitaux dédiés du système du MVD[6] :30. Dans les années 1960 et 1970, la procédure est devenue publique et des preuves de « terreur psychiatrique » ont commencé à apparaître[6] :41. La majorité des incarcérations datent de la fin des années 1960 au début des années 1980[6] :30.

Parmi les victimes figuraient Alexander Esenin-Volpin, Viktor Nekipelov, Suren Arakelov et Zviad Gamsakhurdia [7]. Piotr Grigorenko fut déclaré fou par l'Institut Serbski parce qu'il "était inébranlablement convaincu de la justesse de ses actions" et avait des "idées réformistes"[8].

Dans les années 1960, la psychiatrie soviétique, et en particulier le directeur de l'Institut Serbski, le Dr Andrei Snezhnevsky, a introduit le concept de schizophrénie torpide. Cette forme particulière de la maladie était censée n'affecter que le comportement social, sans effet sur les autres traits : « le plus souvent, des idées sur une lutte pour la vérité et la justice sont formées par des personnalités à structure paranoïaque », selon les professeurs de l'Institut Serbski [9] [10].

La plupart des prisonniers, selon les mots de Viktor Nekipelov, considéraient que le professeur de l'Institut Serbski Daniil Lunts ne valait "pas mieux que les médecins criminels qui ont effectué des expériences inhumaines sur les prisonniers dans les camps de concentration nazis"[9] :549.

L'ère post-soviétique[modifier | modifier le code]

A la suite de l'effondrement de l'Union Soviétique, le Centre connait de nombreux changements. Selon la directrice du centre, Tatyana Dmitrieva, la psychiatrie n'est plus utilisée comme une arme contre les dissidents, . Les salles où les dissidents soviétiques étaient emprisonnés furent modifiées pour accueillir et traiter des patients alcooliques ou toxicomanes[2].

De nombreux procès psychiatriques ont été menés afin de protéger des hauts fonctionnaires impliqués dans des viols et des meurtres, comme Iouri Boudanov (qui ne fut condamné qu'après plus de trois ans de procès).

Cependant, Iouri Savenko, le chef de l' Association psychiatrique indépendante de Russie, a affirmé que "pratiquement rien n'a changé. Ils n'ont pas honte à l'institut de leur rôle auprès des communistes. Ce sont les mêmes personnes, et ils ne veulent pas s'excuser pour toutes les actions qu'ils ont commises par le passé." L'avocate Karen Nersisyan est d'accord : "Serbski n'est pas un organe de médecine. C'est un organe de pouvoir." Savenko a affirmé que l'institution n'était pas gérée de manière professionnelle, et allait donc à l'encontre du commandement principal du médecin. De faux diagnostics ont déclaré des individus sans symptômes comme étant des malades mentaux (par exemple, Boudanov ou le général Piotr Grigorenko ), ou l'inverse (par exemple, le major D. Evsyukov, l'acteur F. Yalovega et le diplomate Platon Obukhov )[11].

Au début des années 1990, la directrice de l'Institut Serbski, Tatyana Dmitrieva, s'excuse pour les abus antérieurs[12] [13]. Ses propos sont largement diffusées à l'étranger, mais à l'intérieur du pays, ils ne sont publiés que dans le journal de Saint-Pétersbourg Chas Pik . [12] [13]. Par ailleurs, dans son livre de 2001 Aliyans Prava i Milosediya ( L'Alliance de la loi et de la miséricorde ), Dmitrieva écrit qu'il n'y avait pas d'abus psychiatriques en Russie, et certainement pas plus que dans les pays occidentaux[13] . De plus, le livre accuse le professeur Vladimir Serbsky et d'autres intellectuels d'avoir eu tort de ne pas coopérer avec l'Okhrana, police politique secrète de l'Empire Russe, ce qui aurait permis d'empêcher la révolution et évité les effusions de sang[13]. En décembre 2012, Mikhail Vinogradov, expert du Centre Serbski, déclare : « Parlez-vous des militants des droits de l'homme ? La plupart d'entre eux ne sont que des gens en mauvaise santé, j'ai parlé avec eux. Quant au général dissident Grigorenko, je l'ai vu moi aussi, je l'ai observé et j'ai noté les bizarreries de sa pensée. Mais il a finalement été autorisé à partir à l'étranger, comme vous le savez… Qui ? Boukovski ? J'ai parlé avec lui, et c'est un personnage complètement fou. Mais lui aussi a été autorisé à partir à l'étranger ! Vous voyez, les militants des droits de l'homme sont des gens qui, en raison de leur pathologie mentale, sont incapables de se conformer aux normes de la société, et l'Occident encourage leur incapacité à le faire." [14] [[Catégorie:Organisme fondé en 1921]] [[Catégorie:Hôpital psychiatrique en Russie]]

  1. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. (ru) [1], Serbsky.ru, (consulté le )
  2. a et b (ru) « Serbsky Hospital reveals the secrets of its professional activity », Newsru, Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « newsru » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  3. (ru) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, Meditsinskaya Gazeta,‎
  4. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. (ru) Kekelidze, Zurab [Зураб Кекелидзе], [2], Independent Psychiatric Association of Russia,‎ (consulté le )
  5. Modèle {{Lien web}} : paramètre « titre » manquant. (ru) Kekelidze, Zurab [Зураб Кекелидзе], [3], Dozhd,‎ (consulté le )
  6. a b c d e et f (ru) Korotenko, Ada [Ада Коротенко] et Alikina, Natalia [Наталия Аликина], {{Ouvrage}} : paramètre titre manquant, Kiev, Сфера [Sphere],‎ (ISBN 978-966-7841-36-2, lire en ligne)
  7. « Who Killed Zviad Gamsakhurdia » [archive du ] (consulté le )
  8. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, The Washington Post,‎ Translation of the article into Russian: (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, inosmi.ru,‎
  9. a et b Applebaum, Anne, Gulag: a history, Doubleday, (ISBN 978-0-7679-0056-0, lire en ligne)
  10. (ru) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, Вестник Ассоциации психиатров Украины, The Ukrainian Psychiatric Association, no 5,‎ (lire en ligne)
  11. (ru) Savenko, Yuri [Юрий Савенко], {{Article}} : paramètre « titre » manquant, Nezavisimiy Psikhiatricheskiy Zhurnal, no 1,‎ , p. 5–7 (lire en ligne, consulté le )
  12. a et b (ru) Svetova, Zoya [Зоя Светова], « Злоупотребление психиатрической властью в России – свидетельствует пресса », Nezavisimiy Psikhiatricheskiy Zhurnal, no 2,‎ , p. 87–89 (lire en ligne, consulté le )
  13. a b c et d (ru) Savenko, Yuri [Юрий Савенко], {{Ouvrage}} : paramètre titre manquant, Moscow, Moscow Helsinki Group,‎ (ISBN 978-5-98440-007-7), « Тенденции в отношении к правам человека в области психического здоровья »
  14. (ru) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant,‎