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François Solesmes

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François Solesmes (1927-2017) est un écrivain français auteur d'une trentaine d'ouvrages consacrés à la Femme, à l'Océan et à l'Arbre qui seront les thèmes conducteurs pratiquement exclusifs de son oeuvre. Il est le dédicataire de 'l'Amant et des "lettres à l'Amant" de Mireille Sorgue. On lui doit également un ouvrage de référence sur le peintre Georges de la Tour, et divers écrits.

Chronologie résumée
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Janvier 1927: naissance à Saint-Pompain.

Décembre 1952: mariage

Mai 1954: naissance de son fils

1953 à 1960: vie à Paris et région parisienne

1960: installation à Montmorillon (Vienne)

1960: début de la correspondance avec Mireille Sorgue.

1962: première rencontre avec Mireille.

Juin 1964: divorce puis déménagement à Meauzac ( Tarn-et-Garonne)

1964: début des achats de parcelles à Gordes (découverte en 1958) qui se poursuivront jusqu'en 1978.

Eté 1967: mort de Mireille Sorgue

1969: achat d'appartement à Hossegor.

1973: parution du "Georges de la Tour"

1976: parution de la collection "L'oiseau-lyre" qui sera suivie de "A loisirs" chez Hachette.

1978: achat de l'immeuble Place Nationale

Mai 1982: mort de sa mère

1986: vente des terrains de Gordes

Février 1993: mort de son père

1993: donation de l'immeuble place Nationale à la Municipalité de Montauban

2009: révocation de la donation.

2011: donation de l'immeuble au Conseil Départemental du Tarn-et-Garonne.

Juillet 2017: décès à Montauban et inhumation à Labastide-Rouairoux (Tarn) auprès de Mireille.


François Solesmes, de son vrai nom Gérard Giraudin, naît le 4 janvier 1927 à Saint-Pompain, Deux-Sèvres. Ses parents sont agriculteurs dans le hameau de Beauvais. Sa mère, Hélène Létang, est fille unique, pupille de la nation après la mort de son père en 1916 sur les champs de bataille de la guerre de 1914-1918, et n'aura pas d'autre enfant. Son père Alfred Giraudin, est le dernier d'une fratrie de cinq enfants, ayant deux frères morts à la guerre et deux soeurs Marie et Lucie. Il exploite les terres familiales et ses deux soeurs partent à la ville. Gérard parcourt à pied chaque jour d'école les 3 km qui le séparent du village. Il se distingue vite par sa passion pour la lecture et ses bons résultats, qui conduiront son instituteur à proposer de le présenter à l'Ecole Normale. Gérard racontera plus tard que sa soif de lire l'amenait à ramasser des escargots et les vendre pour se procurer l'argent d'achat de livres ou de revues pour la jeunesse comme "Pierrot" ou "Le Téméraire" dont il  conservera les collections entières dûment reliées toute sa vie. Il arrivait aussi que, plongé dans sa lecture, les vaches qui lui étaient données à garder échappent à sa surveillance. Ses parents garderont toute leur vie une espèce d'incompréhension vis à vis de leur fils, qu'ils auraient certainement vu continuer l'exploitation familiale, et dont ils n'imaginèrent jamais la carrière d'écrivain.
  1. Lycée et Ecole Normale - Service militaire
  2. Mariage et divorce (1952-1964)
  3. Mireille Sorgue et les débuts littéraires
  4. Gordes et Hossegor
  5. Les livres de lecture "L'Oiseau Lyre" et "A Loisirs"
  6. Place Nationale
  7. Les dernières années ( 2008-2017).


La carrière littéraire. Les thèmes de l'oeuvre

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L'homme au quotidien

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La correspondance.
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 La correspondance est son mode de communication favori, autant il peut détester le téléphone. Il s'y sent à l'aise. Il se plaint de ses contraintes, comme de répondre au courrier qu'on lui envoie ou d'envoyer les voeux traditionnels, mais il excelle à s'y exprimer, en ciselant ses phrases, en émaillant son texte de citations. Même ses réclamations aux administrations, à ses fournisseurs pour des motifs futiles sont prétexte à une missive élaborée, émaillées de flèches acérées, pour le plus grand étonnement de ses modestes interlocuteurs. Mais c'est bien sûr la correspondance littéraire ou amoureuse qui constitue la plus grande part de sa rédaction. C'est ainsi qu'il initie les relations et les prolonge. C'est parfois la suite d'une première réponse à la lettre enthousiaste d'une lectrice. C'est aussi une correspondance suivie avec ses éditeurs comme Jacques Neyme (Encre Marine) ou Robert Morel et ses amis ou confrères de plume. Il ne datait jamais ses lettres. Toujours secret, il a procédé ou fait procéder à une destruction d'une grande partie des lettres qu'il a reçues.
Le cadre de vie.
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A son divorce, le choix du Tarn et Garonne comme lieu de travail résulte certainement de la conjonction des offres de postes d'inspecteur primaire vacants et d'un savant calcul où rentrent en ligne de compte les distances à Toulouse et au Tarn patrie de Mireille Sorgue, à l'Océan et à la ferme de ses parents. Il aura toujours aimé la nature et un cadre de vie loin des villes. Il veut des arbres près de lui et ne dédaigne pas les contraintes d'un jardin, dont il apprécie le spectacle quotidien. Il parle volontiers de sa lutte contre les taupes et l'exubérance de la végétation. Cela l'amène naturellement à choisir sa résidence loin de toute ville, en bordure d'un village du Tarn-et-Garonne, qu'il habitera pendant près de cinquante ans, pour ne la quitter que pour la plage d'Hossegor, quelques voyages et ses séjours réguliers chez ses parents jusqu'à la mort de sa mère en 1982. Aimant l'espace marin, il vit pourtant quotidiennement chez lui dans une quasi pénombre propice à sa concentration. Angoissé par le temps qui passe, il organise méticuleusement son emploi du temps pour un maximum de travail et loisirs, considérant les tâches ménagères ou même le temps passé aux repas comme néfaste. Ainsi il limite les contacts, corvées et mondanités au minimum vital. Lire, écouter les oeuvres théatrales et musicales, les enregistrer si nécessaire, écrire, représentent l'essentiel du temps à sauver. Réfractaire à l'ordinateur, il tirera toutefois pourtant parti de la modernité en rédigeant chaque quinzaine depuis 2008 son blog http://francois-solesmes.blogspot.com/ où se mèleront textes originaux, oeuvres inédites, extraits, et surtout polémique sur l'héritage littéraire de Mireille par échanges croisés avec la soeur de celle-ci.
Les voyages
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On peut dire que seule l'émotion esthétique motive ses voyages. Découverte de la Provence de Giono dans les années 60, parcours du littoral atlantique et de ses îles: Bolène, Sein,... (il déteste la méditerranée), séjours à Paris pour y voir les grandes expositions de peinture. Il consentira à deux voyages organisés en Egypte puis en Grèce, en reviendra déçu et frustré, ne supportant ni la promiscuité d'un groupe ou d'un voisin de chambre, ni les horaires imposés sans rapport avec son propre tempo ( "deux heures au Musée du Caire alors qu'il y avait de quoi y passer trois jours!"). Il en concluera que rien ne vaut la contemplation des oeuvres sur les livres d'Art qu'il possède.
La personnalité
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François a été élevé fils unique, et restera solitaire en dehors de douze ans de mariage, pendant lesquels d'ailleurs il ne goûtait guère les réunions avec sa belle-famille. D'ailleurs ne confie-t-il pas à l'instar de Denis de Rougemont que mariage et passion sont incompatibles. Il vivra ainsi ses passions en préservant soigneusement son espace personnel. 
L'homme est fondamentalement épris de perfection. Jeune, malgré son peu de goût pour l'activité de laboureur, ne faisait-t-il pas l'admiration de son père pour ses sillons parfaitement rectilignes!  Découvrir et être subjugué par les grandes oeuvres de la  littérature, du théatre, des arts plastiques, des arts musicaux seront sa raison de vivre avec l'écriture qui devient très jeune son obsession. Cette passion de la perfection lui fait aussi haïr la médiocrité, qu'il se plaint de trop souvent trouver dans son métier en inspectant les instituteurs de sa circonscription, qu'il note parfois rudement. Il peut terroriser les candidats au CAP d'instituteur s'ils manifestent trop de lacunes vis à vis de ses exigences. C'est aussi cette observation de la médiocrité qui le fait se lancer dans la conception et la réalisation de la collection "L'oiseau Lyre", livres de lecture pour l'école primaire. Il veut ainsi en finir avec la banalité des textes proposés aux enfants, et les confronter à des oeuvres de qualité, résolument drôles ou dramatiques. Il assiste à la décadence du monde contemporain avec tristesse et résignation. La qualité de l'enseignement sera une de ses grandes causes, pour lesquelles il s'investira et n'aura de cesse de combattre les méthodes pédagogiques qu'il jugera néfastes. 
L'homme se montre complexe et rempli de paradoxes. Affable et chaleureux, il peut aussi être cruel et vindicatif. A l'aise oralement pour exposer ses thèses et expliquer ses passions, dévoilant sans retenue une immense érudition littéraire, musicale et artistique, le débat le rebute et il fuit la contradiction, pour mieux élaborer des réponses écrites, avec un sens de la formule qui peuvent le rendre cinglant et blessant, et en définitive contre-productif vis à vis d'une cause. Il n'a jamais accepté d'interview ou d'exposition publique, au grand dam de son dernier éditeur, préférant rédiger les réponses à l'avance aux questions qu'il décidait qu'on lui pose et les livrer au journaliste. Son goût de la discrétion va jusqu'à une obsession du secret et au cloisonnement soigneux de sa vie. Ses collègues de travail de l'Education Nationale ne connaissent pas sa carrière d'écrivain, ou s'ils l'apprennent par chance, se voient obligés au mutisme. Il cachera ainsi à son fils sa vie personnelle, ses productions littéraires, ses relations amoureuses, ses collections de Montauban, et presque jusqu'à sa mort sa résidence d'Hossegor. Comme il  se livrera régulièrement à des ruses de conspirateur pour cacher ses visiteuses à son voisinage. Ou comme de nombreuses dispositions à prendre après son décès: destruction de dossiers, dons d'objets, liste limitative de personnes à prévenir, dispositions pour ses droits d'auteur, interdiction d'accompagner son inhumation...revèlent à la fois obsession de la discrétion et rigoureuse planification. Paradoxal encore, son respect des sciences exactes ne l'empêche pas d'être attentif à l'astrologie (fier de son signe Capricorne en lequel il reconnaît sa ténacité) et au paranormal et en faire du prosélitisme. Assertif, il n'en n'est pas moins influençable et sensible à la flatterie, ce dont certains ont su profiter en recevant faveurs, prêts ou dons. Paradoxal dans sa vie pratique, il vivra ses dernières années entre les murs défraîchis de son pavillon, dans les meubles et la vaisselle datant de ses vingt ans, semblant ainsi mépriser l'agrément au quotidien, en ayant réservé l'émotion esthétique à l'appartement de Montauban qu'il a rénové et meublé de somptueuses bibliothèques en chêne et décoré d'oeuvres d'art, où il va fréquemment travailler.
L'écriture
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La machine sera toujours étrangère à l'écrivain, qui remplit au stylo bleu feuille après feuille, dans une graphie reconnaissable au premier coup d'oeil tant elle est proche des caractères imprimés, que ce soit pour les textes destinées à être publiés, ou sa correspondance privée. Mots rayés et écritures tassées en marge émaillent la page et témoignent des hésitations et du souçi de perfection. Une "secrétaire" souvent bénévole saisit, en dactylographie puis sur l'ordinateur. Il relit, rature encore et toujours, jusqu'au départ chez l'éditeur. Les épreuves sont encore inlassablement reprises et corrigées, sans considération des surcoûts que cela va engendrer et qu'il prendra souvent à sa charge. Les choix de fonte et de police, du papier, de la mise en page sont ensuite discutées avec l'éditeur. Il aime tellement le "Garamond" qui illustre la collection de La Pléiade, qu'il se targue de posséder au complet. Quant au fond "Je dois à Valéry prosateur, et d'abord à celui des Petits poèmes en prose, ma rigueur, ma densité d'écriture, mon souci du plus juste mot ; je dois au Claudel des Grandes Odes, au Saint-John Perse d'Eloges et Amers, le lyrisme qui sous-tend mon œuvre. Il reste que le ton, la petite musique singulière ( qu'est-ce qu'un écrivain que dix lignes au hasard ne permettent d'identifier ? ) se conquièrent lentement, contre toutes les influences reçues".


Livres et enregistrements
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L'amour des livres, de la musique et du théatre se prolongent chez François Solesmes par une véritable obsession de leur conservation. Un livre ou un "33 tours" est manipulé avec les plus immenses précautions, et quelle désolation a suivi la découverte de taches de moisissures sur les livres laissés chez ses parents (il avait imaginé les envelopper de plastique pour les protéger pendant la mauvaise saison). Amassant les enregistrements de théatre sur la radio France Culture, il s'enquiert anxieusement des pratiques de conservation des bandes magnétiques, les enferme dans des armoires métalliques pour limiter leur effacement, mais constate avec effarement leur dégradation quelques années après, reproduit le tout en CD, sans être rassuré. Le fonds qu'il lègue à sa mort, Place Nationale, comprend huit mille ouvrages, livres ou enregistrements, méthodiquement rangés, dont il espère une survie pour plusieurs générations.

Bibliographie
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Les hanches étroites	                                1965		Gallimard
Célébration du corps	                                1966		Robert Morel
Célébration de la mer                           	1967		Robert Morel
L'AMANTE	                                        1968		Robert Morel
La terrasse	                                        1970		Robert Morel
Georges de la Tour	                                1973		La Guilde
L'attente	                                        1980		Odette Ducarre
Poétique de la femme, tome 1: La Non pareille	        1991		Verso Phébus
De la caresse	                                        1991		Verso Phébus
d'un rivage	                                        1991		encre marine
Ode à l'océan	                                        1999		encre marine
Eloge de l'arbre	                                2002		encre marine
Marées	                                                2002		encre marine
Océaniques	                                        2002		encre marine
Sur la Sainte-Victoire	                                2003		Louis Jean
Les murmures de l'amour	                                2004		encre marine
l'île même	                                        2005		encre marine
L'Inaugurale	                                        2006		encre marine
L'Amour le désamour	                                2007		encre marine
Mozart et autres écrits sur la musique            	2007		encre marine
Encore! Encore la mer	                                2009		encre marine
l'étrangère	                                        2010		encre marine
Galets	                                                2010		à distance
En marge de la mer	                                2010		à distance
Une fille passe / Nudités	                        2011		encre marine
Préface de Cézanne (Joachim Gasquet)	                2012		encre marine
Orages	                                                2012		à distance
Prisme du féminin	                                2014		encre marine
Corps féminin qui tant est tendre	                2017		manuscrit inédit

http://www.siefar.org/wp-content/uploads/2015/09/Solesmes-Louise-Labe.pdf

Liens externes
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https://www.babelio.com/auteur/Francois-Solesmes/20462

http://www.epistolaire.org/articles-en-ligne/mireille-sorgue-ou-le-lyrisme-du-corps-amoureux/

http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/essai/review/1883372-prisme-du-feminin-de-francois-solesmes-une-ardente-celebration-de-la-femme

http://www.corps-conducteurs.net/theatre/IMG/pdf/LetAmor_300ko.pdf

http://www.bulledemanou.com/2016/03/mireille-sorgue-une-jeune-poetesse-au-tragique-destin.html

http://www.mireille-sorgue.fr/Sa_vie/sa_vie.html

https://books.openedition.org/puc/10244?lang=fr

https://www.lacan-universite.fr/wp-content/uploads/2011/12/PAZALIR-14.pdf

Robert Morel