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Sammuramat
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La stèle de Pazarcık mentionne Sammuramat au côté de son fils Adad-nerari III.
Nationalité Assyrienne
Pays de résidence Assyrie
Activité principale
Reine d'Assyrie
Conjoint
Descendants

Sammuramat ou Sammu-ramat est une reine assyrienne, épouse de Shamshi-Adad V ayant régné sur l'Assyrie vers la fin du IXe siècle av. J.-C.. Il semble qu'à la mort de son mari et durant la jeunesse de son fils Adad-nerari III, elle ait gouverné le pays et qu'elle y ait occupé une place importante.

Assimilée à la reine légendaire Sémiramis par les assyriologues du XIXe siècle, la reine Sammuramat a occupé une place importante dans l'esprit de ceux-ci. Les chercheurs de la fin du XXe siècle et du XXIe siècle ont tendance à dissocier les deux personnages et à relativiser son rôle dans l'histoire assyrienne.

Documents et découverte[modifier | modifier le code]

La reine Sammuramat est connue des assyriologues à partir de par deux statues d'une divinité qui ont été trouvées à Niroud dans l'Ezida (le temple du dieu Nabû). Elles sont commandées par le gouverneur de la ville Bel-Tarsi-Iluma et sont dédiées à Adad-nerari III et sa mère Sammuramat[1],[2].

En , à Assur, Walter Andrae découvre une double rangée de stèles consacrées aux rois et aux hauts fonctionnaires. L'une de celles consacrées aux rois est exclusivement dédiée à Sammuramat[1],[2].

Plus récemment, en , l'assyriologue Veysel Donbaz indique que la stèle de Pazarcık mentionne Sammuramat au côté d'Adad Nirari III traversant l'Euphrate et fixant les frontières entre les deux états vassaux de Gurgum et Kummu[1],[2].

Reine assyrienne[modifier | modifier le code]

La reine assyrienne Sammuramat est l'épouse de Shamshi-Adad V (-) et mère d'Adad-nerari III (-)[3]. À la mort de son époux en , son fils Adad-nerari III est probablement encore trop jeune pour régner. Le véritable pouvoir est sans doute alors détenu initialement par Nergal-ila'i, le maréchal d'Adad-nerari et par Sammu-ramat en tant que régente. Le degré d'autorité de Sammu-ramat est révélé par la stèle de Pazarcık qui date de où elle y est mentionnée avec son fils Adad-nirari comme garants de la frontière entre les états vassaux assyriens de Gurgum et de Kummuh dans le sud de l'Anatolie. La mention de la reine mère et de son fils royal sur une paire de statues dédiées au dieu Nabû et sa commémoration sur l'une des stèles alignées d'Ashur parmi les souverains assyriens semblent indiquer qu'elle occupe une place importante dans la direction du pays[2].

Sammuramat et Semiramis[modifier | modifier le code]

Cependant, le rôle de Sammuramat — qui n'a, par ailleurs, laissé que très peu de traces dans l'ensemble des inscriptions assyriennes[4] — en tant que reine décrite en par l'assyriologue Albert Ten Eyck Olmstead dans son Assyrian History comme « la plus belle, la plus cruelle, la plus forte et la plus luxurieuse des reines de l'Orient » fait l'objet de discussions[5]. Les chercheurs de la fin du XXe siècle et du XXIe siècle, même s'ils ne rejettent pas sa qualité de reine, pensent que l'importance de Sammuramat a plus à voir avec l'équation que les assyriologues du XIXe siècle ont établi avec la reine légendaire Sémiramis[6]. En dépit de l'existence d'un lien étymologique entre les deux noms, rien ne permet de déterminer que Sémiramis est un personnage historique assimilable à la reine Sammuramat. Sémiramis et son homologue Sardanapale sont des produits de l'époque classique grecque et font partie d'un discours spécifique qu'il convient d'étudier en tant que tel : l'étude de ces personnages qui ne sont liés au début et la chute de l'empire Assyrien que par un paradigme — les actes de Sammuramat et ceux attribués à la Sémiramis de l'antique historien Ctésias séparent les deux femmes de mille ans[7] — apporte un éclairage sur la manière dont les classiques percevaient l'Assyrie, mais presque rien sur l'histoire assyrienne elle-même[8].

Le rôle et la place de Sammuramat[modifier | modifier le code]

Les sources à la disposition des archéologues qui permettent déterminer quelles sont les actes et influences de la reine sont maigres. Cependant, s'il est difficile de percevoir son influence dans la conduite de l'Empire, il est malgré tout possible d'y entrevoir son statut et de situer sa place dans la famille impériale[9].

La stèle Pazarcik, indique clairement qu'Adad-nerari III et sa mère Sammuramat ont ensemble traversé l'Euphrate pour y mener campagne. C'est une première dans les inscriptions royales assyriennes : là où un roi et une reine n'ont l'habitude de n'être réunis qu'exclusivement dans des contextes festifs ou rituels, Sammuramat est, ici, associée à une action militaire. Cette traversée de l'Euphrate par des souverains, expression courante d'une action militaire, est fort probablement liée à une persistance des troubles liées à la rébellion des états de l'ouest entre et [Note 1]. La présence de Sammuramat au-delà de la cour assyrienne en dehors d'un temple ou d'un contexte palatial est, pour la reine, un indice d'une position élevée non seulement à la cour royale, mais aussi dans tout l'Empire assyrien[11].


Shamshi-Adad V Adad-nerari III


Sammuramat porte deux titres : Ummi Šarri et Sēgallu. <ajouter quelques explications p.92, 93 et 94 Luis Siddal>. Cela renseigne sur le statut, mais pas sur le rôle.

Selon les lois médio-assyriennes (conservatrices), il est peu probable que Sammuramat ait pu jouer le rôle qu'elle a tenu si Adad-nenari était un adulte quand il est monté sur le trône. <Parler de sa fille probablement mature l'ors d'un décret en 788 (28 ans de règne, quatre fils, tous trois rois après lui) et donc pas d'enfant au moment de monter sur le trône. Et il semble qu'il existe un âge requis, sans doute fin d'adolescence, pour montrer sur un trône p.96 et qu'apparemment, c'est à une veuve de s'occuper de son enfant p.97.>

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est, en outre, possible que Sammuramt ait suivi de près la répression des révoltes qui ont éclaté durant le règne de son mari Shamshi-Adad V et, face aux inquiétudes de ce dernier à propos de sa succession, le fait de pacifier les deux États vassaux de Gurgum et Kummu pendant la jeunesse du nouveau roi Shamshi-Adad V Sammuramat consolide la succession au trône de ce dernier et assure le maintien de l'Empire. Le fait d'aider son fils à s'installer dans les régions rebelles assure la continuité de la dynastie[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Bernbeck 2008, p. 352.
  2. a b c et d Frahm 2008, p. 174.
  3. Gera 1993, p. 69.
  4. Georges Roux, La Mésopotamie, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », , 600 p. (ISBN 9782020236362), p. 346
  5. Roux 1995, p. 346.
  6. Kertai 2013, p. 113.
  7. Gera 1993, p. 68.
  8. Bernbeck 2008, p. 356.
  9. Siddal 2013, p. 89.
  10. Siddal 2013, p. 90.
  11. Siddal 2013, p. 89-91.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Reinhard Bernbeck, « Sex/Gender/Power an Šammuramat: A View from the Syrian Steppe », dans Dominik Bonatz, Rainer M. Czichon, F. Janoscha Kreppner, Fundstellen Gesammelte Schriften zur Archäologie und Geschichte Altvorderasiens ad honorem Hartmut Kühne, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, , 395 p. (ISBN 978-3447057707) ;
  • (en) Eckart Frahm, « The Neo‐Assyrian Period (ca. 1000–609 BCE) », dans Eckart Frahm, A Companion to Assyria, Malden, Wiley-Blackwell,  :
  • (en) David Kertai, « The Queens of the Neo-Assyrian Empire », Altorientalische Forschungen, vol. 40, no 1,‎ , p. 17 (DOI 10.1524/aof.2013.0006).

Extraits intéressants[modifier | modifier le code]

Qu'une femme, bien que non de droit, ait réussi à gagner autant d'influence politique en Assyrie était sans précédent et a conduit à l'émergence de nombreuses légendes autour d'elle dans les années suivantes (voir ci-dessous, 'L'au-delà et l'héritage de l'empire assyrien')[1].

À propos du pouvoir de la reine :

  • À la mort de Sammuramat, le maréchal d'Adad-nirari, Nergal-ila'i garde un pouvoir conséquent[2].
  • Statue du dieu Nabû n'est pas exceptionnel : il existe d'autres stèles avec des inscriptions de femmes dans les environs[3].
  • Sammu-ramat est appelée reine de Šamši‐Adad et est simplement appelée reine (mí.é.gal) après la mort de son époux[4],[5].

Bible : les actes de Sammuramt – véhiculés par la tradition légendaire – ont peut-être laissé des traces dans le récit biblique : il semble possible que le livre biblique de Jonas s'inspire de la légende de Sémiramis, qui, dans tour, remonte aux histoires de Sammu-ramat, l'épouse exceptionnellement influente de la fin du IXe siècle de Šamši-Adad V et mère d'Adad-nirari III[6].

À propos de Sémiramis et de Sardanapale :

  • L'érudition moderne a fait de nombreux efforts pour « historiciser » ces dirigeants jusqu'à un certain point en reliant leurs noms à deux personnages historiques, Sammuramat et Assurbanipal. Mais même si l'on convient qu'il existe un lien étymologique, cela ne signifie pas automatiquement que Sémiramis et Sardanapale sont « historiques » au sens strict. Ils sont, encore une fois, des produits de la tradition classique et font partie d'un discours spécifique. En étudiant cette tradition, nous pouvons en apprendre beaucoup sur ce discours, mais presque rien sur l'histoire assyrienne. Sémiramis et Sardanapale sont tous deux présentés comme des exemples typiques de la royauté asiatique et tous deux sont liés de manière paradigmatique à des événements spécifiques, à savoir le début et la fin d'un empire. Les deux sont des figures éblouissantes caractérisées non seulement de manière négative. La sexualité excessive joue un rôle majeur dans les deux cas, mais les deux dirigeants sont également félicités pour leurs efforts et leurs réalisations étonnants[7].
  • Les actes de Sammuramat et ceux attribués de la Sémiramis de Ctésias séparent les deux femmes de mille ans[5].
  1. (en) Eckart Frahm, « The Neo‐Assyrian Period (ca. 1000–609 BCE) », dans Eckart Frahm, A Companion to Assyria, Malden, Wiley-Blackwell, , p. 174
  2. (en) Eckart Frahm, « The Neo‐Assyrian Period (ca. 1000–609 BCE) », dans Eckart Frahm, A Companion to Assyria, Malden, Wiley-Blackwell, , p. 174
  3. Gera 1993, p. 69.
  4. Kertai 2013, p. 113.
  5. a et b Gera 1993, p. 68.
  6. (en) Eckart Frahm, « Assyria in the Hebrew Bible », dans Eckart Frahm, A Companion to Assyria, New Haven, Yale University, , 643 p. (ISBN 9781118325247), p. 562.
  7. (en) Robert Rollinger, « Assyria in Classical Sources », dans Eckart Frahm, A Companion to Assyria, New Haven, Yale University, , 643 p. (ISBN 9781118325247), p. 576.