Tricalysia achoundongiana

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Tricalysia achoundongiana est une espèce de plantes de la famille des Rubiaceae, endémique du Cameroun. Cette espèce est très proche de Tricalysia pangolina et de Tricalysia vadensis.

Description[modifier | modifier le code]

Tricalysia achoundongiana peut atteindre jusqu'à 10 m de haut[2]. Les feuilles sont à stipules interpétiolaires triangulaires. Les feuilles sont elliptiques ou lancéolées, d'environ 14-18 x 5-9 cm, lisses sauf au niveau de la nervure centrale, à base cunée et apex acuminé, l'acumen mesurant 9-11 mm de long et les nervures latérales mesurant 5-6 mm de chaque côté. Les inflorescences sont constituées de 3 fleurs sessiles, les bractes et bractéoles prennent la forme de coupe (« calyculi »), chacune étant posée sur l'autre, avec les plus élevées englobant les ovaires. Les calyculis sont pubères à l'extérieur et couverts de collerettes à l'intérieur. Les fleurs sont pentamères (voire hexamères), sessiles. Le calice est pubère à l'extérieur et couvert de collerettes à l'intérieur, le tube est de 2,5 mm de long et 1,5 mm de largeur, avec 4 à 6 petites dents triangulaires. La corolle est blanche, peu poilue. Les étamines sont attachées à la gorge de la corolle. L'ovaire est pubescent de manière plus dense que le calice avec 2 placentas contenant les 4 ovules et un style pubescent. Les fruits sont plus ou moins sphériques de 1,8 cm de diamètre et peu poilus. Il y a 4 graines ayant plus ou moins la forme d'un quart de sphère allant jusqu'à 8 mm de long, avec une hile de la forme d'une virgule, un manteau brillant couleur châtain.

Répartition[modifier | modifier le code]

Endémique, relativement rare, l'espèce a été observée sur deux sites au sud-ouest du Cameroun, dans le parc national de Korup et près de Mundemba.

On retrouve cette espèce dans les canopées des forêts atlantique-biafran qui sont riches en Caesalpiniacées. Cette région plane ou ondoyante par endroits se situe entre 50 et 100 m au dessus du niveau de la mer, avec de nombreuses petites criques dans les vallées superficielles. La plante se rencontre surtout au niveau des bancs et des berges de rivières ainsi que dans les plaines. Elle est endémique du domaine de la Basse Guinée de la région guinéo-congolaise qui est aussi le berceau de la diversité du genre Tricalysia et du groupe Tricalysia atherura.

Classification[modifier | modifier le code]

En classification phylogénétique APG III (2009)[3] l'espèce est assignée à la famille des Rubiaceae, ordre des Gentianales.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Son épithète spécifique achoundongiana rend hommage au botaniste camerounais Gaston Achoundong.

Conservation[modifier | modifier le code]

Cette espèce est largement distribuée au sud du parc national de Korup, mais les collections ne sont pas encore suffisamment documentées à ce sujet. Le parc national est une région protégée de la forêt tropicale du Sud-Ouest du Cameroun. Elle s’étend du 04°54’-05°28’N au 08°42’-09°16’E sur une surface de 125,900 hectares. Malgré les études botaniques effectuées dans les forêts côtières du Cameroun, cette espèce ne semble connue que des régions du Korup et ses environs, soit moins de 20 000 km2. Selon les critères de l’IUCN, Tricalysia achoundongiana devrait être classée comme étant « vulnérable ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Letouzey, Notice de la carte phytogéographique du Cameroun au 1:500000 : 4) Domaine de la forêt dense humide toujours verte, Toulouse, Institut de la carte internationale de la végétation, 1985.
  • (en) J. S. Gartlan, D. McC. Newbery, D. W. Thomas et P. G. Waterman, « The influence of topography and soil phosphorus on the vegetation of Korup Forest Reserve, Cameroon », Vegetatio, vol. 65, n° 3, , p. 131-148.
  • (en) Elmar Robbrecht, « The African genus Tricalysia A. Rich. (Rubiaceae): 4. A revision of the species of sectio Tricalysia », Bulletin van de Nationale Plantentuin van België, 1987, n° 57, p. 39-208.
  • J. S. Gartlan, La conservation des écosystèmes forestiers du Cameroun, Gland et Cambridge, UICN, 1989.
  • Jean-Michel Onana, Synopsis des espèces végétales vasculaires endémiques et rares du Cameroun : check-liste pour la gestion durable et la conservation de la biodiversité, Yaoundé, Ministère de la Recherche scientifique et de l'Innovation, coll. « Flore du Cameroun » (no 40), , p. 192
  • (en) D. W. Thomas et Roy Emile Gereau, « Ancis- trocladus korupensis (Ancistrocladaceae) : A new species of liana from Cameroon ». Novon, n° 3, 1993, p. 494-498.
  • (en) D. McC. Newbery et J. S. Gartlan J.S., « A structural analysis of rain forest at Korup and Douala-Edea, Cameroon », Proceedings of the Royal Society of Edinburgh, n° 104, 1996, p. 177-224.
  • R. Condit R., Tropical forest census plots, Berlin et Georgetown, Springer-Verlag et R. G. Landes Company, 1998.
  • (en) UICN, UICN Red List Categories : Version 3.1. UICN Species Survival Commission, 2001, 23 p.
  • Roy Emile Gereau et D. Kenfack, « Le genre Uvariopsis (Annonaceae) en Afrique tropicale, avec la description d’une espèce nouvelle du Cameroun », Adansonia, n° 22, 2000, p. 39-43.
  • (en) Bonaventure Sonké, Martin Cheek, Mercy Nambou D. et Elmar Robbrecht. « A new species of Tricalysia A. Rich. ex DC. (Rubiaceae) from western Cameroon », Kew Bulletin, vol. 57, n° 3, 2002, p. 681-686.
  • (en) Bonaventure Sonké, David Kenfack et Elmar Robbrecht, « A new species of the Tricalysia atherura group (Rubiaceae) from southwestern Cameroon », in Adansonia, 2002, 24 (2), p. 173-177, [lire en ligne]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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