Tatbir

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Tatbir à Bahrein en 2011.

Tatbir (arabe : تَطْبِير) est un rituel fait par certains chiites. Tatbir est un acte d'auto-flagellation par chagrin en raison de la mort du jeune petit-fils de Mahomet, l'imam Hussein ibn Ali, qui a été tué à la bataille de Kerbala. Tatbir est également connu comme Qama Zani et Talwar Zani. Selon les majorités des Marja-e taqlids chiites, Tatbir est haram et interdit[1].

Histoire de Tatbir[modifier | modifier le code]

Qama Zani a été utilisé comme un moyen de deuil par des chiites dans certaines villes et des pays comme l'Irak, le Pakistan et l'Inde. (Il est dit que le message de ce deuil est que les personnes en deuil sont prêtes à sacrifier et donner leur vie dans le chemin de l'Imam Hossein).
La décision de Qama a toujours été un sujet de litige entre les oulémas et le Maraj'e; il y a toujours eu deux avis différents, dont certains le permettraient tandis que d'autres l'interdisent.
Ayatollah Na'ini a été le premier à être renseigné sur la décision de l'Islam en ce qui concerne l'utilisation de Qama, et sa fatwa a été considérée comme la base de la fatwa de l'autre Maraj'e de son temps et après lui. Ayatollah Na'ini dit qu'il n'y a pas un seul verset ou hadith qui concerne Qama en particulier, donc s'il n'y a pas craindre que l'on pourrait causer des dommages notables à son corps grâce à l'utilisation de Qama il est alors permis. Des dizaines d’oulémas après lui n’ont pas émis une fatwa différente et simplement accepté sa fatwa. Dans le même temps il y avait un groupe d'oulémas qui interdisait l'utilisation de Qama en raison de l'impact négatif, frappant la tête et faisant saigner, qu'il a eu sur les non-musulmans et parce qu'il a été utilisé pour déformer le chiisme et lui nuire. Par exemple, l'ayatollah Seyyed Abolhasan Isfihani avait déclaré l'utilisation de Qama haram[2].
Il est à noter que même ceux des oulémas ne tenant pas compte de l'utilisation de Qama haram le permettraient dans la mesure où il ne saurait pas causer des dommages considérables à l'organisme. Non seulement ce type de deuil n'a pas été mentionné dans le hadith d'en faire l'un des «sha'air" (sacrements), il n'est même pas mustahab (qualifie une action recommandable mais non obligatoire)[3], mais aujourd'hui les adversaires de l'Islam profitent de ces cérémonies en leur montrant au monde et de dénaturer l'islam et de l'école de pensée chiite qui tous finissent dans l'Islam et le chiisme être lésée.

Ceci est la raison pour laquelle l'ayatollah Khomeiny dit en réponse à une question au sujet de ces cérémonies:

« Dans une telle situation, ils ne devraient pas utiliser Qama dans les cérémonies[4]... »

Elle est due à la même raison que certains des Maraj'e comme Ayatollahs Khamenei, Fazel, Makarem, Noori Hamedani et Tabrizi ont déclaré l'utilisation de Qama haram a cette fois-ci.

L'Ayatollah Khamenei dit:

« Du point de vue coutumier, le tatbir n’est pas considéré parmi les signes du chagrin. Ainsi que la tradition des imams infaillibles ne nous raconte pas l’exécution de ce fait. En outre, de nos jours, le tatbir engendre un affront et une humiliation pour la voie des imams infaillibles. C’est par ces faits qu’on prévoit que le tatbir n’est pas permis[5] »

Dans les années 1970 au Liban, la pratique permet la politisation des chiites sous l'impulsion de Moussa Sader. En 1994, le Hezbollah, à la suite de la décision de l'ayatollah Ali Khamenei, interdit le tatbir à ses membres. La pratique reste cependant courante, au vu de son importance culturelle : elle est un rite de passage et permet de partager les rôles entre les sexes[6]. La pratique est considérée par les sunnites, et une partie des chiites comme haram, car elle est assimilée à de l'automutilation[7].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le tatbir a lieu pendant l'Achoura. Habillés en blanc, les hommes s’entaillent le crâne, préalablement rasé, puis frappent la plaie à l'aide du plat d'un sabre pour entretenir le saignement. Certains se flagellent jusqu'au sang avec des chaînes appelées « Zangil »[8],[9],[6],[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « A Disturbing Innovation », sur tatbir.org (consulté le ).
  2. Farhange Ashura, pg. 215.
  3. Fadlullah, Seyyid Muhammad Husein, Negahi Eslami be Ashura, pg. 44.
  4. Farhange Ashura, pg. 387.
  5. Le site officiel de l'ayatollah Khamenei
  6. a et b « Scarifications lors de l'Achoura : une pratique qui ne fait pas l'unanimité (images) », sur lorientlejour.com, (consulté le ).
  7. a et b Lizzie Porter, « Acte de piété chiite ou rituel interdit ? L’auto-flagellation lors de l’Achoura fait débat », sur middleeasteye.net, (consulté le ).
  8. « A Kerbala, les fidèles chiites affluent pour l'Achoura », sur la-croix.com, (consulté le ).
  9. AFP, « Les chiites célèbrent l'Achoura malgré les attaques djihadistes », sur lepoint.fr, (consulté le ).