Svolta di Salerno
Svolta di Salerno (littéralement « Virage de Salerne ») est un terme qui définit un changement de ligne politique du leader communiste Palmiro Togliatti qui le , lors d'un discours à Salerne appelle à la formation en Italie d'un gouvernement d'unité nationale.
Historique
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Dans le cadre de la Crise institutionnelle (1943-1944), le est créé à Rome toujours occupée, un Comité de libération nationale composé des partis et des mouvements opposés au fascisme et à l'occupation allemande. Il donne la priorité à la lutte, repoussant après la victoire la question des institutions italiennes, mais il fait de l’abdication du roi en faveur de son fils un préalable à la mise en place d'un gouvernement antifasciste[1].
Dans ce contexte, le , à Salerne, Palmiro Togliatti, secrétaire général du Parti communiste italien, change de position et appelle à la formation d’un gouvernement d’unité nationale et ne pose plus en préalable l’abdication du roi.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Ce « virage politique » qui ouvre la porte aux monarchistes est probablement la conséquence d’un entretien, début mars, entre Togliatti et Staline à Moscou[2]. En effet, les Soviétiques ont besoin de fronts militaires plus actifs à l’Ouest pour soulager l’Armée rouge[3],[4],
Cette déclaration pousse les partis du Comité de libération nationale à se rallier au compromis élaboré par Enrico De Nicola, président de la Chambre des députés jusqu'en 1924, Benedetto Croce du parti libéral, et l’entourage du roi.
Comme prévu dans l'accord, dès la libération de Rome, le , Victor-Emmanuel III proclame son fils Umberto lieutenant général du royaume, et les partis reprennent en main le jeu politique[5], même si la guerre continue, le front se stabilisant sur la ligne gothique jusqu’en .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Frédéric Attal, « La naissance de la République italienne (2-18 juin 1946) », Parlement(s) : Revue d'histoire politique, vol. 1/2007, no 7, , p. 141-153 (lire en ligne).
- Claudio Pavone, Une guerre civile : Essai historique sur l'éthique de la Résistance italienne, Éditions du Seuil, .
- Philippe Foro, L’Italie fasciste, Éditions Armand Colin, (lire en ligne).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Attal 2007, Prg. Les Alliés et les Comités de Libération et la question constitutionnelle
- (it) « Togliatti decise con Stalin la « svolta di Salerno » », sur Repubblica.it
- (it) « La résistance et la « svolta » di Salerno. Togliatti e Stalin «> MAGISTRA VITAE » », sur umanesimo.wordpress.com
- (it) Salerno 1944. la svolta di Stalin
- Attal 2007, Prg.De la libération de Rome au 25 avril 1945