Stygiomedusa gigantea

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Stygiomedusa gigantea
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration de Stygiomedusa gigantea.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Cnidaria
Sous-embr. Medusozoa
Classe Scyphozoa
Ordre Semaeostomeae
Famille Ulmaridae

Genre

Stygiomedusa
(Browne, 1910)

Espèce

Stygiomedusa gigantea
(Browne (d), 1910)

Synonymes

  • Diplulmaris gigantea Browne, 1910[1]
  • Stygiomedusa fabulosa Russell, 1959[1] [2]
  • Stygiomedusa stauchi Repelin, 1967[1]

Stygiomedusa gigantea est une espèce de méduses abyssales géantes de la famille des Ulmaridae (classe des Scyphozoa)[3]. Elle est parfois appelée « méduse fantôme géante » (en anglais « giant phantom jelly »[4]).

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Stygiomedusa gigantea a été décrite pour la première fois en 1900 par le zoologiste britannique Edward Thomas Browne (d) (1866-1937) sous le protonyme de Diplulmaris gigantea[1],[5].

Description et caractéristiques[modifier | modifier le code]

La méduse fantôme géante possède une ombrelle arrondie et incurvée en cloche, qui peut atteindre 1,40 m de large. Elle possède également quatre longs bras buccaux d'allure drapée pouvant atteindre 10 mètres de long et qui, n'ayant pas de tentacules urticants, semblent être utilisés pour piéger ses proies, probablement constituées de plancton et de petits poissons. Sa couleur est d'un rouge sombre évoluant vers le noir[6].

Cette méduse semble être l'un des plus grands prédateurs invertébrés de l'écosystème des eaux profondes[7].

Son aspect lugubre et sa taille gigantesque lui ont valu un nom scientifique terrifiant (littéralement « méduse géante du Styx », le fleuve des Enfers de la mythologie grecque), ainsi qu'une certaine renommée sur internet[8].

Biologie[modifier | modifier le code]

On sait encore très peu de choses sur cette méduse aussi rare qu'énigmatique. En particulier, son mode de nutrition est encore inconnu, n'ayant pas de filaments urticants.

Cette méduse est équipée de poches d'incubation, ce qui laisse supposer un mode de reproduction vivipare (ce qui est classique chez les grands animaux abyssaux)[6].

Elle semble entretenir une relation symbiotique avec le poisson Thalassobathia pelagica[9].

Répartition[modifier | modifier le code]

Avec seulement 110 contacts en 110 ans, c'est une méduse très rarement observée ou capturée, mais que l'on croit répandue dans le monde entier, à l'exception de l'océan Arctique[10].

On peut la trouver de 723 jusqu'à 6 665 mètres de profondeur[11], mais elle semble plus commune dans la zone bathypélagique (entre 1 000 et 4 000 m)[10].

Découverte et observations[modifier | modifier le code]

L'espèce a été capturée pour la première fois par le S.S. Discovery en 1899 à l'occasion d'une expédition scientifique, et décrite (succinctement) par le biologiste Edward T. Browne en 1910[3]. Le genre fut érigé par F. S. Russel en 1959, qui fut le premier à s'intéresser à la biologie de cette méduse dans une monographie substantielle et découvrit notamment sa viviparité[12].

Cette méduse n'a pu être observée dans son environnement qu'au XXIe siècle grâce à des ROV spécialisés dans les abysses, notamment celui du Monterey Bay Aquarium Research Institute (en) (MBARI), qui ont permis de découvrir sa vraie apparence si fantômatique[4]. Avec à peine une centaine d'observations, elle demeure une espèce extrêmement rare et mal connue[10].

Publication originale[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d World Register of Marine Species, consulté le 3 janvier 2022
  2. BioLib, consulté le 3 janvier 2022
  3. a et b (en) Edward T. Browne, « Coelentera », dans Jeffrey Bell (dir.), Natural History: Voyage of the S.S. Discovery under Capt. R.F. Scott, vol. 5, Biodiversity Heritage Library, (OCLC 727233164, DOI 10.5962/bhl.title.18281, lire en ligne), p. 57.
  4. a et b (en) Monterey Bay Aquarium Research Institute, « Giant phantom jelly », sur mbari.org.
  5. Browne 1910, p. 56-57
  6. a et b « Marine Species Identification Portal : Stygiomedusa gigantea », Species-identification.org (consulté le )
  7. Jody Bourton, « BBC - Earth News - Giant deep sea jellyfish filmed in Gulf of Mexico », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Emeline Férard, « Une rare et impressionnante méduse filmée dans les profondeurs du golfe de Californie », sur GEO.fr, .
  9. Jeffrey C. Drazen et Bruce H. Robison, « Direct observations of the association between a deep-sea fish and a giant scyphomedusa », Marine and Freshwater Behaviour and Physiology, vol. 37, no 3,‎ , p. 209–214 (DOI 10.1080/10236240400006190)
  10. a b et c Mark C. Benfield et William M. Graham, « In situ observations of Stygiomedusa gigantea in the Gulf of Mexico with a review of its global distribution and habitat », Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, vol. 90, no 6,‎ , p. 1079–1093 (DOI 10.1017/S0025315410000536)
  11. (en) Mark R, « Invertebrate of the Week #17 – Stygiomedusa gigantea », sur commonnaturalist.com.
  12. Russell, F. S. (1959). A viviparous deep-sea jellyfish. Nature. 184: 1527-1529.