Sorcière du midi

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La sorcière de midi Do majeur
B. 196 (op. 108)
« Fée de midi »
« Polednice »
Image illustrative de l’article Sorcière du midi
Page de couverture du poème symphonique de Antonín Dvořák, Polednice. Édition N. Simrock de 1896.

Genre Poème symphonique
Musique Antonín Dvořák
Effectif Orchestre symphonique
Durée approximative 13 minutes
Dates de composition 1896
Création
Londres
Interprètes Henry J. Wood

La sorcière de midi ou la Fée de midi (en tchèque: Polednice), Op. 108, B. 196, est un poème symphonique en Do majeur d’Antonín Dvořák composé entre le 11 janvier et le 27 février 1896 et créé le 21 novembre de la même année à Londres par Henry J. Wood.

Polednice est le deuxième des 4 poèmes symphoniques composés par Dvořák d’après les ballades du recueil poétique Kytice (« Le Bouquet ») du poète tchèque Karel Jaromír Erben à son retour des États-Unis. Il est précédé de L’Ondin et suivi du Rouet d’or et de la Colombe sauvage. Les sujets de ces poèmes sont souvent violents et cruels et s'éloignent du concept Lisztien du poème symphonique définit comme une forme d’art idéalisé. Dvořák se rapprochera toutefois de cette conception dans son dernier poème symphonique, Le chant d’un héros (en tchèque: Píseň bohatýrská), Op. 111, B. 199[1].

Poème[modifier | modifier le code]

D’après le folklore bohémien, midi, comme minuit, a ses propres esprits malins qui exerce leur pouvoir démoniaque de onze heures jusqu’à midi. Ils sont appelés les sorcières de midi. Pour cette raison, il n’est pas bon d’errer dans les forêts à l’approche de midi[2]!

Une mère averti son enfant turbulent. Comme ultime recours pour arrêter ses cris, elle le menace d’appeler la sorcière du midi (« Fée du midi, viens et prends-le, Viens emporter ce coléreux »)[3]. A sa grande terreur, la sorcière entre et de sa voix de tempête réclame l’enfant (« Donne l’enfant »)[3]. La mère prend l’enfant dans ses bras. La Sorcière les observe et s’approche. Alors qu’elle s’apprête à saisir l’enfant, la mère s’effondre d’effroi. Midi sonne. Le père entre, arrive à réanimer la mère, mais pas l’enfant.

Dvořák ajoute au programme de son poème symphonique une scène d’introduction absente de la ballade d’Erben et décrivant l’enfant jouant calmement pendant que sa mère prépare le repas du midi. Il fait également le choix de répéter intégralement la scène initiale du conflit entre la mère et l’enfant[4].

Instrumentation[modifier | modifier le code]

La pièce est écrite pour un orchestre du XIXe siècle standard avec l’ajout d’une clarinette basse et de cloches.

Instrumentation de la Sorcière du midi
Cordes
premiers violons, seconds violons,
altos, violoncelles, contrebasses
Bois
2 flûtes, 1 piccolo
2 hautbois,
2 clarinettes en la, 1 clarinette basse en la, 2 bassons
Cuivres
4 cors en mi, 2 trompettes en do,
3 trombones (ténor, alto et basse), 1 tuba
Percussions
timbales, grosse-caisse, triangle, cymbales, cloches

La pièce est d’une durée d’environ 13 minutes.

Forme musicale[modifier | modifier le code]

La Sorcière du midi est parfois décrit comme un mouvement symphonique de forme sonate[1], parfois comme une symphonie miniature en un seul mouvement dans laquelle 4 parties peuvent être distinguées[5],[4]:

  • 1er mouvement (Allegro): la mère et l'enfant;
  • 2e mouvement (Andante sostenuto): arrivée de la sorcière;
  • 3e mouvement (Scherzo): danse de la Sorcière de midi;
  • 4e mouvement (Andante): retour du père et final.

Repères discographiques[modifier | modifier le code]

Complete symphonic poems de Antonín Dvořák 1841-1904., Neeme. Järvi, Scottish National Orchestra. Lien OCLC WorldCat: http://www.worldcat.org/oclc/43272428

Dvorak symphonic poems de Antonín Dvořák 1841-1904., Nikolaus. Harnoncourt, Concertgebouworkest.  Lien OCLC WorldCat: http://www.worldcat.org/oclc/880047960

Slavonic dances : opp. 46 & 72 ; Overtures & symphonic poems de Antonín Dvořák 1841-1904., Rafael Kubelík 1914-1996., Bayerischer Rundfunk. Orchester. Lien OCLC WorldCat:  http://www.worldcat.org/oclc/50246353

Tone poems de Antonín Dvořák 1841-1904., Simon Rattle 1955-, Berliner Philharmoniker. , EMI Classics. Lien OCLC WorldCat : http://www.worldcat.org/oclc/319211669

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Dvořák, Antonín », sur Grove Music Online (DOI 10.1093/gmo/9781561592630.article.51222, consulté le )
  2. Extrait de l'édition orignale N. Simrock, 1896 disponible en copie numérique sur Petrucci Music Library
  3. a et b Karel Jaromír Erben, « Polednice / La Fée de midi », Cahiers slaves, vol. 4, no 1,‎ , p. 57–61 (ISSN 1283-3878, DOI 10.3406/casla.2001.917, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « en/noon-witch | antonin-dvorak.cz », sur www.antonin-dvorak.cz (consulté le )
  5. Velly, Jean-Jacques. “Dvořák et Le Poème Symphonique.” Hudební Věda, vol. 42, no. 3–4, 2005, pp. 273–282. http://dlib.lib.cas.cz/3082/1/2005_273-282.pdf

Liens externes[modifier | modifier le code]