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Sidi Ifni

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Sidi Ifni
Ifni palais.jpg
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Démographie
Population 20 051 hab. (2004)
Géographie
Coordonnées 29° 22′ 47″ nord, 10° 10′ 23″ ouest
Divers
Divers Autres noms : Sīdī Ifnī
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Sidi Ifni (en tifinagh : ⵙⵉⴷⵉ ⵉⴼⵍⵉ, en arabe : سيدي إفني) est une ville côtière du Sud du Maroc. Elle est située dans la région de Souss-Massa-Draâ entre la ville de Tiznit et celle de Guelmim. Située sur la côte atlantique sud à 160 km au sud d'Agadir. On considère souvent Sidi Ifni comme « la porte Atlantique du Sahara ».

Histoire

Tirant son nom du marabout de la région, Sidi Ifni est la capitale de la tribu des Ait Baâmrane, célèbre dans tout le pays pour sa résistance et sa victoire face à l'occupant espagnol, lors de la Guerre d'Ifni notamment où les espagnols durent quitter leur postes coloniaux dans la région après l'attaque de tous les postes coloniaux espagnols par toutes les fractions de la tribu, le même jour et à la même heure.

Un traité hispano-marocain de 1767, confirmé par celui de 1860, concède à l'Espagne « un territoire suffisant pour la fondation d'un établissement de pêcheries » dans la région d'Ifni. Le territoire fut effectivement occupé en 1934. Franco avait décidé de faire de cette enclave une base militaire et le centre politique de « l'Afrique occidentale espagnole ».

Avec le soutien financier de Madrid, la ville se développe alors rapidement suivant un plan colonial avec un quadrillage de rues et d'avenues et une place centrale de forme ovale autour de laquelle se dressent les principaux bâtiments : le consulat d'Espagne, le palais du gouverneur, la cathédrale et l'hôtel de ville. La ville dispose aussi d'un aéroport, de cinq cinémas, d'un casino, d'hôtels, d'un zoo et d'une piscine. Jusqu'à 15 000 militaires espagnols seront stationnés à Sidi Ifni.

Une relative détente des relations entre Franco et Hassan II et la pression internationale conduisent à des négociations qui aboutissent au traité de Fès du 4 janvier 1969 qui prévoit la fin de la souveraineté espagnole. La quasi-totalité des Espagnols sont alors rentrés en Espagne. Maria Gomez, la dernière personne d'origine espagnole à ne pas être rentrée, est morte en 2001.

Legzira prés de Sidi Ifni

Économie

Fichier:Ifni.jpg
Rue de Sidi Ifni

L’activité principale d’Ifni et de son port est la pêche, capturant notamment sardines, soles, dorades, courbines, thons.

L'arrière pays est parsemé d'arganiers et de figuiers de barbarie dont les habitants tirent leurs ressources, à l'image de la coopérative Tafyucht pour l'huile d'argan, située dans le proche village de Mesti, et la coopérative Aknari, pour les produits à base de figue de barbarie, située dans le proche village de Sbouya.

Le tourisme connaît un essor limité notamment en raison de l’éloignement de l’aéroport d’Agadir, le plus proche à être desservi par des vols internationaux. L'aéroport de Sidi Ifni (code international : SII) n'est plus en service depuis 1972. Pourtant Sidi Ifni dispose d'atouts importants. Elle est située à proximité de nombreuses plages aux rivages séduisants, tels Legzira, Mirleft, Sidi Ouarzig ou encore la Plage blanche qui attirent les surfeurs en été et les amateurs de douceur en hiver.

Sidi Ifni, avec sa population jeune, connaît un taux de chômage élevé qui l’expose à des tensions sociales. En juin 2008, la délocalisation vers Agadir de l’usine de conserve de sardines, a engendré des protestations qui ont dégénéré dans un chassé-croisé avec les forces de l’ordre. Ces dernières ont été critiquées par une commission d’enquête parlementaire pour un usage excessif de la force.

En janvier 2009, il a été décidé de transformer Sidi Ifni en province afin d’optimiser l’utilisation des ressources et ainsi favoriser le développement économique et social.

Le film Un ange à la mer (2009) de Frédéric Dumont a été tourné à Sidi Ifni. Il a remporté le Globe de Cristal du meilleur film lors de la 44e édition du Festival international du film de Karlovy Vary (République tchèque) ainsi que le prix d'interprétation masculine pour Olivier Gourmet.

Architecture Art déco

Fichier:Saenz de Tejada8.jpg
Ifni en 1934

La ville de Sidi Ifni, construite en quelques années seulement, est un beau fleuron de l’Art déco dont il reste de nombreux vestiges, plus ou moins bien préservés : l’ancienne amirauté, témoin du Style « paquebot », la cathédrale (aujourd’hui utilisé comme tribunal) et le presbytère attenant (aujourd’hui bibliothèque), le phare, le palais du gouverneur, le « Twist Club », et nombreuses maisons d’habitation. La rue Sidi Mohammed, une large avenue bordée de palmiers avec ses villas aux jardins arborés et fleuris n’est pas sans évoquer les constructions cubaines des années 1930.

Ethnologie

Sidi Ifni est situé sur le territoire de la confédération des Ait Baamrane, célèbre dans tout le Maroc, et particulièrement dans le Sud, pour sa résistance contre à la fois les Français et les Espagnols, elle fut la dernière région du Maroc à tomber après une longue et valeureuse résistance jusqu'en 1934.

Peu de temps après en 1957, la guerre d'Ifni vient rappeler que cette valeureuse tribu n'avait toujours pas accepté la colonisation, aidée des tribus sahariennes installés dans la région et de l'armée de libération du sud marocain, les Ait Baamrane ont réussi à libérer tout l'arrière-pays de Sidi Ifni, ne laissant aux Espagnols que la ville et ses environs dans un rayon de 5 km. De violents combats ont eu lieu dans toutes les tribus de la confédération, notamment la tribu de Sbouya qui compta le plus de morts non sans en avoir fait payé le prix aux Espagnols. L'indépendance aura lieu le 30 juin 1969, date qui est célébrée tout les ans dans la ville. Les tribus sahraouies sont également installées à Sidi Ifni ainsi que quelques tribus venues du Nord du Maroc (protectorat espagnol) pendant la colonisation.

Démographie

Références

  • Annarose Pandey, Nostalgic lives: memories of Maria in Sidi Ifni, Morocco, The Journal of North African Studies, Volume 8, Issue 2, Summer 2003, pp. 92-114.
  • Françoise de la Serre et Octave Marais, Les présides au Maroc et Ifni, Revue française de science politique, 1968, vol. 18, n° 2, pp. 346-345.
  • Pierre de Cénival/Fréderic de La Chapelle, Possessions espagnoles sur la côte occidentale d'Afrique: Santa Cruz de Mar Pequeña et Ifni, in: Hespéris XXI, Paris 1935, pp. 19-77.
  • Pierre de Oliva, Notes sur Ifni, in: Revue de Géographie du Maroc 19, Rabat 1971, pp. 85-96.
  • Pierre Pelissier, Territoires espagnols d'Afrique: I. Ifni ou les larmes de l'Infante, in: Le Monde 24 oct. 1967, p. 7.

Article connexe

Lien externe