Sheila Tinney

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Sheila Tinney
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
DublinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Mount Venus cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Sheila Christina PowerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Sean Tinney (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Hugh Tinney (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Mary Catherine Tinney (en) (belle-sœur)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse

Sheila Christina Tinney (née Power, le et morte le ) est une mathématicienne, physicienne mathématique et universitaire irlandaise. Elle est l'une des quatre premières femmes élues membres de l'Académie royale d'Irlande en 1949.

Biographie[modifier | modifier le code]

Photo en noir en blanc d'un groupe de scientifiques, comportant presque exclusivement des hommes.
Sheila Tinney, Paul Dirac et d'autres physiciens et mathématiciens au DIAS en 1942.

Sheila Christina Power naît à Galway, fille de Michael Power, directeur du département de mathématiques de University College Galway de 1912–1955, et de Christina Cunniffe. Elle fait ses études dans un établissement dominicain, à Galway et à Dublin, et obtient son diplôme de fin d'enseignement secondaire en mathématiques au Leaving Certificate Examination. Elle fait une année d'études supérieures à l'University College Galway, puis s'inscrit à l'University College Dublin où elle obtient son diplôme de sciences en 1938, avec une mention très bien en mathématiques, major de sa promotion. Elle poursuit avec une maîtrise réalisée à l'University College Dublin en 1939. Elle obtient une bourse de l'université nationale d'Irlande, qui lui permet de financer un séjour de recherche à l'université d'Édimbourg. Elle soutient sa thèse de doctorat en 1941, sur la stabilité des réseaux cristallins sous la direction du physicien Max Born[1],[2].

Elle est nommée maître de conférences à l'University College Dublin, et est l'une des trois premières boursières nommées au tout nouvel Institut d'études avancées de Dublin (Dublin Institute for Advanced Studies, DIAS), en . Elle y travaille avec Paul Dirac, Arthur Eddington et Erwin Schrödinger[1]. Elle donne les premiers cours de mathématiques de mécanique quantique à l'University College Dublin.

Son domaine de recherche est la physique quantique. Elle écrit des articles avec Schrödinger, Hideki Yukawa et Walter Heitler. De à , elle prend un congé d'étude de l'UCD et est chercheuse invitée à l'Institute for Advanced Study de Princeton où elle a travaillé dans un environnement comprenant Freeman Dyson, Hermann Weyl, Harish-Chandra et Albert Einstein[3].

En 1952, elle épouse Seán Tinney, un ingénieur qu'elle avait connu comme étudiant, et le couple a trois enfants, dont le pianiste classique Hugh Tinney (en)[4]. Elle prend une retraite anticipée en 1979.

Préjugés et reconnaissance[modifier | modifier le code]

Dès 1900, la campagne pour l'accès des femmes à des fonctions universitaires connaît un certain succès. Ainsi, le Trinity College de Dublin admet les premières femmes enseignantes en 1904. L'Académie royale d'Irlande quant à elle attend 1949 pour admettre des femmes membres. Cette année-là, elle accueille quatre femmes, et Sheila Tinney est l'une d'entre elles[5],[6].

Même à l'University College de Dublin, Tinney s'est confrontée aux préjugés contre les femmes. Une professeure émérite se souvient de la sympathie qu'elle a reçue lorsque, au début de sa carrière, elle a été spoliée d'une promotion en faveur d'un collègue masculin plus jeune et manifestement moins diplômé. Pendant son séjour à UCD, elle a acquis la réputation d'aider les jeunes collègues féminines qui tentaient de développer leur carrière[1].

Hommages et postérité[modifier | modifier le code]

La distribution de la médaille spéciale pour les 25 lauréats mondiaux des Undergraduate Awards (en) en 2016 à Dublin, a rendu hommage à Sheila Tinney, « pionnière et brillante universitaire, qui a obtenu un succès étonnant grâce à sa confiance en soi et sa détermination »[7].

En 2016, l'Académie royale d'Irlande rend hommage à Sheila Tinney et aux pionnières admises en 1949, dans le cadre de l'exposition Women on Walls[8],[9]. En , une plaque est dévoilée à l'UCD en son honneur[10].

Publications[modifier | modifier le code]

  • W. Heitler et S. Power, « On the Origin of the Soft Component of Cosmic Radiation », Physical Review, vol. 72, no 4,‎ , p. 266–272 (ISSN 0031-899X, DOI 10.1103/PhysRev.72.266, Bibcode 1947PhRv...72..266H)
  • Sheila C. Power, « Note on the Influence of Damping on the Compton Scattering », Proceedings of the Royal Irish Academy. Section A: Mathematical and Physical Sciences, vol. 50,‎ , p. 139–142 (ISSN 0035-8975, JSTOR 20520638)
  • S. Power, « The Intensity Distribution of Proper Vibrations », Proceedings of the Royal Irish Academy. Section A: Mathematical and Physical Sciences, vol. 49,‎ , p. 91–100 (ISSN 0035-8975, JSTOR 20488453)
  • S. C. Power, « On the stability of crystal lattices VII. Long-wave and short-wave stability for the face-centred cubic lattice », Mathematical Proceedings of the Cambridge Philosophical Society, vol. 38, no 1,‎ , p. 61–66 (ISSN 0305-0041, DOI 10.1017/S0305004100022222)
  • H. W. Peng et S. C. Power, « On the stability of crystal lattices VIII. Stability of rhombohedral Bravais lattices », Mathematical Proceedings of the Cambridge Philosophical Society, vol. 38, no 1,‎ , p. 67–81 (ISSN 0305-0041, DOI 10.1017/S0305004100022234)

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sheila Tinney » (voir la liste des auteurs).
  1. a b et c « Pioneer in field of mathematical physics », irishtimes.com, (consulté le )
  2. (en) « Sheila Tinney », sur le site du Mathematics Genealogy Project
  3. « Sheila Christina Power », Institute for Advanced Study
  4. (en) « Freeman Dyson and the Dublin Institute for Advanced Studies », sur Antimatter, (consulté le ) : « The connection is that Hugh's late mother, Professor Sheila Tinney, was an accomplished mathematician who spent time at Princeton IAS »
  5. O'Halloran, « 'Better Without the ladies': The Royal Irsih Academy and the admission of women members », History Ireland, vol. 19, no 6,‎ , p. 42–45 (ISSN 0791-8224, JSTOR 41331817, lire en ligne)
  6. (en) Shúilleabháin, « How to draw more women into Stem », The Irish Times, (consulté le )
  7. « The Undergraduate Awards 2016 Medal » [archive du ], The UA Blog,
  8. (en) Leach, « Putting Ireland's groundbreaking Women on Walls at the RIA », Raidió Teilifís Éireann,
  9. (en) « Women on Walls », Royal Irish Academy, (consulté le )
  10. (en) « Conference celebrates Dr Sheila Tinney: first Irish woman awarded PhD in Mathematics », University College Dublin (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]