La Sainte-Alliance fut rejetée par les États pontificaux et la majorité des pays européens n'y participèrent pas, comme le royaume d'Espagne, le royaume du Portugal, les royaumes scandinaves, la Suisse, le royaume des Deux-Siciles ou le Royaume-Uni des Pays-Bas. Lord Castlereagh, ministre britannique des Affaires étrangères, l'a qualifiée de « sublime mysticisme et de non-sens ». Ce n'est qu'en 1818, après avoir mis fin à l'occupation étrangère, que la France y prend part. Elle fut dissoute de fait en 1825, à la mort de l'empereur Alexandre Ier, qui en était l'instigateur.
Après les longues guerres napoléoniennes, les monarchies européennes victorieuses aspirent à la paix et à la stabilité de leurs trônes. Le congrès de Vienne ayant redessiné la carte de l'Europe, l'empereur de RussieAlexandre Ier — mis en garde par l'expérience des Cent-Jours — propose la formation d'une alliance pour le maintien de la paix[1].
Elle est conclue à Paris le par les monarchies victorieuses de Napoléon (Empire russe, empire d'Autriche, royaume de Prusse), puis rejointe par la France de Louis XVIII en [1] grâce aux négociations de Talleyrand. La Sainte-Alliance unit ces pays — théoriquement — dans le cadre d'une union chrétienne pacifique aux accents mystiques[2]. Le Royaume-Uni refusa d'entrer dans la Sainte-Alliance, conformément à sa doctrine de ne pas intervenir dans les affaires intérieures des autres pays, même si dans les faits le pays soutenait ce projet, et s'il était membre de l'organisation à l'origine de la Sainte-Alliance : la Quadruple-Alliance.
Mais sous l'impulsion de Metternich (congrès de Troppau en 1820[3], congrès de Laybach en 1821), et de son affirmation d'un « droit d'intervention si la situation intérieure d'un État menace la paix de ses voisins », elle devient une alliance contre-révolutionnaire, réprimant les insurrections et les aspirations nationales contraires au maintien de l'ordre de Vienne (expéditions d'Espagne, Italie, Pologne etc.). La France doit donc faire ses preuves pour retrouver son rang au sein des puissances européennes, c'est-à-dire témoigner de sa rupture définitive avec son passé révolutionnaire. Avec l'accord de la Sainte-Alliance, l'armée française intervient donc en Espagne en 1823 afin de rétablir le roi Ferdinand VII sur son trône[4]. Sur le plan intérieur, Louis XVIII incarne également cette rupture, conciliant la restauration d'une Cour à l'ancienne et la mise en place d'une constitution, la Charte.
Après la mort d'Alexandre Ier, il n'y a plus réellement de Sainte-Alliance, mais les expéditions de maintien de l'ordre continuent à l'initiative de telle ou telle grande monarchie.