Aller au contenu

SOS Médias Burundi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
SOS Médias Burundi
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Pays
Organisation
Site web

Le collectif SOS Médias Burundi est une organisation non gouvernementale défendant la liberté de la presse. Il a été cofondé par Eloge Willy Kaneza qui a obtenu le prix international Peter Mackler.

Le , lors d'un putsch (avorté) contre le président burundais Pierre Nkurunziza, les radios privées qui diffusent depuis la capitale Bujumbura sont pillées et incendiées, mettant ainsi en danger le pluralisme des médias au Burundi. Harcelés et menacés, une grande partie des journalistes burundais sont contraints à l'exil[1],[2].

L'initiative « SOS Médias Burundi » prend alors forme. Face à une désinformation généralisée, les quelques reporters restés au pays s'organisent en se servant de leur smartphone pour diffuser les nouvelles[3].

La plateforme « SOS Médias Burundi » est montée en moins de 48 heures. Sont créés des comptes Facebook, Twitter[4],[5], et une page web de présentation de l'initiative.

En courant de grands risques[6], les journalistes mettent en place une collecte d’informations. Ils parviennent à enregistrer quelques sons et réalisent quelques prises de vue[7]. Les sujets traités concernent en priorité les événements de Bujumbura et de l’intérieur du pays. La diversité et le périmètre des sujets s'étend ensuite et inclut par exemple la vie des réfugiés burundais établis dans la sous-région.

Développement

[modifier | modifier le code]

Depuis son lancement, la plateforme — qui dispose désormais de son site web — assure une couverture des actualités burundaises jour et nuit et tous les jours de la semaine.

En 2016, les journalistes de SOS Medias Burundi sont suivis par 15 000 personnes sur Twitter et 30 000 sur Facebook[8]. En 2024, ils étaient 98 000 et 57 000 , respectivement sur Twitter et Facebook[9].

Type d'information

[modifier | modifier le code]

SOS Medias Burundi publie des « posts » plusieurs fois par jour sur Twitter ; il peut s'agir d'articles longs, d'annonces brèves et événementielles, ou de contenus graphiques. Leur page Facebook contient des annonces d'arrestations, de manière factuelle, avec des noms et des dates. Le but est de rendre public ce que le régime tente de dissimuler[10].

Reconnaissance internationale

[modifier | modifier le code]

SOS Médias Burundi est reconnu comme un média fiable par les ONG de promotion de la liberté de la presse telle que Reporters sans frontières[11]. Le visage connu de ce collectif est le journaliste Eloge Kaneza. Il a obtenu le prix international de la Fondation Peter Mackler pour « son courage et son éthique journalistique »[12].

En 2022, la documentariste canadienne Katerina Cizek (en) et le spécialiste américain des médias William Uricchio (en) citent le journaliste Malachy Browne du New York Times qui donne SOS Médias Burundi comme ++exemple de l'importance du travail de journalistes locaux utilisant les réseaux sociaux dans les lieux difficiles à couvrir pour la presse internationale, et où la liberté d'informer est en péril[13].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Marie-Soleil Frère, « Silencing the voice of the voiceless : the destruction of the independent broadcasting sector in Burundi », African Journalism Studies, vol. 37, no 1,‎ (DOI 10.1080/23743670.2015.1092455).
  2. (en) Marie-Soleil Frère, « ‘I wish I could be the journalist I was, but I currently cannot’ : Experiencing the impossibility of journalism in Burundi », Media, War & Conflict, vol. 10, no 1,‎ (DOI 10.1177/1750635217698334).
  3. RFI, « Burundi: un an après, SOS Médias poursuit son combat pour l'information », sur RFI, (consulté le ).
  4. (en-GB) « Reporting on a coup and a crisis... using a music-sharing site », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Plusieurs grenades explosent dans le centre de Bujumbura », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Jean-Thomas Léveillé, « Burundi: informer les siens au péril de sa vie », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. FRANCE24.Observateurs, « Résister en informant : retour sur le combat de SOS Médias Burundi depuis un an », sur Les Observateurs - France 24, (consulté le ).
  8. « Un collectif de journalistes burundais veut continuer d'informer "pour que le monde sache" », sur VOA, (consulté le ).
  9. (en) Victoria Bernal, Katrien Pype et Daivi Rodima-Taylor, Cryptopolitics: Exposure, Concealment, and Digital Media, Berghahn Books, (ISBN 978-1-80539-029-9, lire en ligne), p. 66.
  10. (en) Victoria Bernal, Katrien Pype et Daivi Rodima-Taylor, Cryptopolitics: Exposure, Concealment, and Digital Media, Berghahn Books, (ISBN 978-1-80539-029-9, lire en ligne), p. 65-67.
  11. « Le défi de SOS Media Burundi pour diffuser l’information | RSF », sur rsf.org, (consulté le ).
  12. « Le journaliste burundais Eloge Willy Kaneza lauréat du prix Peter Mackler », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Katerina Cizek et William Uricchio, Collective Wisdom: Co-Creating Media for Equity and Justice, MIT Press, (ISBN 978-0-262-36985-5, lire en ligne), p. 138.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]