Ruisseau de Ménilmontant
Ruisseau de Ménilmontant Ru de Ménilmontant, Grand Égout | |
Le Grand Égout signalé par des flèches rouges sur un plan de Paris de 1550. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 8 km |
Bassin collecteur | La Seine |
Cours | |
Source | Collines dans le nord-est de Paris |
· Localisation | Paris |
· Coordonnées | 48° 52′ 33″ N, 2° 23′ 55″ E |
Embouchure | La Seine |
· Localisation | Paris |
· Coordonnées | 48° 51′ 26″ N, 2° 17′ 09″ E |
Géographie | |
Pays traversés | France |
Département | Seine |
Paris | |
Régions traversées | Île-de-France |
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Le ruisseau de Ménilmontant est un ancien cours d'eau de Paris.
Le ruisseau
À l'origine, le ruisseau prenait sa source de plusieurs petits cours d'eau descendant des collines de Ménilmontant, de Belleville, Montmartre et du Pré-Saint-Gervais. Il contournait la colline de Ménilmontant avant de se jeter dans la Seine au niveau de l'actuel port de l'Arsenal[1].
Il est fait mention de ce ruisseau pour la première fois dans une charte donnée par Dagobert Ier, en 629, pour l'établissement d'une foire dans un lieu nommé pasellus Sancti-Martini, c'est-à-dire le « Pas » ou le « Petit-Pont de Saint-Martin[2] ».
Ce ruisseau est certainement le même qui, dans un diplôme de Childebert Ier, est nommé Savara[3].
Le Grand Égout
Avec l'augmentation de la population de Paris, l'évacuation des eaux usées prend de plus en plus d'importance.
À partir du XVIe siècle, le ruisseau de Ménilmontant est canalisé et transformé en égout, connu sous le nom de « Grand Égout ». Son cours est modifié : il décrit alors une grande boucle autour des limites de la ville, à proximité, au nord, de ce qui est actuellement les Grands Boulevards.
Son tracé débutait à l'emplacement de l'actuelle place de la République puis se dirigeait vers l'ouest par la rue du Château-d'Eau, la rue des Petites-Écuries, la rue Richer, la rue de Provence, la rue Roquépine, la rue de Penthièvre, la rue du Colisée et la rue Marbeuf pour se jeter enfin dans la Seine, entre le pont de l'Alma et le Trocadéro, à proximité de la rue Gaston-de-Saint-Paul[2],[4].
Dans les années 1760, Jean-Joseph de Laborde fait recouvrir le Grand Égout pour des raisons de salubrité publique. C'est notamment la rue de Provence avec un tracé est-ouest qui recouvre le Grand Égout et fait disparaitre le pont d'Arcans qui permettait de traverser le Grand Égout au niveau approximatif de la rue de la Chaussée d'Antin actuelle.
En contrepartie, Jean-Joseph de Laborde obtient le droit de lotir et de vendre les terrains dont il était propriétaire au bord de la rue de Provence et de la rue d'Artois, aujourd'hui rue Laffitte[5].
Totalement comblé lors de l'extension de la ville, le ruisseau de Ménilmontant finit par disparaître complètement. On le retrouve cependant dans la toponymie parisienne dans le nom du passage du Ruisseau-de-Ménilmontant, situé dans le 20e arrondissement.
Références
- Plan de Paris sous François Ier, avec le tracé du ruisseau de Ménilmontant.
- Alexandre-Jean-Baptiste Parent-Duchâtelet, Essai sur les cloaques ou égouts de la ville de Paris.
- Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile, et morale de Paris, t. 6, p. 164.
- Plan de Paris sous Louis XIII, avec le tracé du Grand Égout.
- « La rue de Provence », Paris-pittoresque.
Annexes
Bibliographie
- H. Lemoine, « Le Grand Égout de Paris », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1952-1954, p. 37-42. Lire en ligne.