Roux (Charleroi)
Roux | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Communauté | ![]() |
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Province | ![]() |
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Arrondissement | Charleroi | ||||
Commune | Charleroi | ||||
Zone téléphonique | 071 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 26′ 28″ nord, 4° 23′ 34″ est | ||||
Superficie | 546 ha = 5,46 km2 | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
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Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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Roux (en wallon El Rou-dlé-Tchålerwè, localement Au Roû) est une section de la ville belge de Charleroi située en Région wallonne dans la province de Hainaut.
Hameau de Jumet jusqu'en 1818, elle était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977[1].
La commune est traversée par le canal Charleroi-Bruxelles.
Depuis quelques années, un comité de défense du Martinet (ancien charbonnage) se bat pour sauver la nature, ayant repris ses droits sur le site.
La gare de formation, bien qu'ayant l'air de se trouver sur le territoire de Roux est sur la localité de Monceau-sur-Sambre.
Roux possède encore deux fermes, dont une laitière. Un centre sportif communal, terrains de football, clubs d'arts martiaux etc.
Roux a également eu un centre de formation privé d'arts martiaux pour la formation permanente (et privée) des agents de sécurité. Ce centre est déménagé actuellement - a été affilié à une fédération bruxelloise : la B.A.B.F.
Étymologie
Rodo : défrichement[2].
Histoire
Fusillades à Roux en 1886
Au sortir de l’hiver 1885-1886 a lieu la première grande explosion de la colère populaire en Wallonie. Elle éclate à Liège. Des émeutes et des incendies d’usines se soldent par des fusillades, notamment à la verrerie Bougard à Roux, où le 26 et 27 mars, 12 manifestants sont tués et des dizaines, blessés.
Depuis des dizaines d’années, la législation de l’époque maintenait le peuple dans l’arriération sociale grave voire sordide malgré le progrès considérable des outils de production et l’accroissement de la richesse du pays. D’interminables journées de labeur (de 5 h du matin à 19 h, en été), l’entassement et la promiscuité la plus exiguë dans les logements des régions industrielles, l’exploitation des femmes et des enfants sacrifiés pour un peu plus d'argent, une alimentation médiocre, la vie familiale quasiment confondue avec l’animalité, l’alcoolisme ravageur, une instruction élémentaire presque impossible à enseigner, des légions d'enfants abandonnés, etc.
Après ces émeutes sanglantes de mars 1886, une législation sociale verra le jour quelques mois plus tard, c'est le discours du Trône qui paraît au Moniteur belge le 9 novembre 1886 :
« La situation des classes laborieuses est hautement digne d'intérêt et ce sera le devoir de la législature de chercher avec un surcroît de sollicitude à l'améliorer. Il est juste que la loi entoure d'une protection spéciale le faible et le malheureux. Il convient notamment de favoriser la libre formation de groupes professionnels, d'établir entre les chefs d'industrie et les ouvriers des liens nouveaux sous forme de conseils d'arbitrage et de conciliation, de réglementer le travail des femmes et des enfants, de réprimer les abus qui se produisent dans le paiement des salaires, de faciliter la construction d'habitations ouvrières convenables, d'aider au développement des institutions de prévoyance, de secours, d'assurances et de pensions et de chercher à combattre les ravages de l'ignorance et de l'ivrognerie. »
— Discours du trône de 1886
Effectivement, la législation sociale démarra : versement de l'intégralité du salaire en monnaie légale et non en nature, limitation stricte du travail des femmes et des enfants, établissement de règlements d'atelier précisant toutes les modalités du travail, élaboration de conventions collectives applicables à toutes les entreprises d'un secteur, réparation des accidents de travail, repos dominical. Et, en 1893, le suffrage universel (masculin) se substitura au régime censitaire.
La Wallonie née de la grève ?
Ce titre fut celui d'un colloque tenu à Liège en 1986[3], cent ans précisément après la grève générale de 1886 que Mateo Alaluf[4] met en perspective. On considère que de 1886 à 1961, la Wallonie fut traversée par plusieurs grèves générales significatives : en 1886, 1893 (pour le suffrage universel), 1902, 1913, 1932, 1936, 1950 (contre Léopold III) et 1960-1961 ( mouvement contre un programme d'austérité qui débouche sur la revendication autonomiste).
Démographie
1801 | 1846 | 1900 | 1947 | 1977[7] | 2001 |
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Avec Jumet | 3 109 | 9 493 | 9 591 | 9 975 | 9 044 |
Sources
- Léopold Genicot, Nouvelle histoire de la Wallonie, Bruxelles, p. 190.
Notes et références
- Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, Belgique, Éditions Racine, (ISBN 978-2873864095), p. 521
- Ibid., p. 521
- Marinette Bruwier, Nicole Caulier-Mathy, Claude Desma et Paul Gérin, 1886, La Wallonie née de la grève ? : Colloque organisé à l'Université de Liège les 29 octobre, 14 et 29 novembre 1986, Bruxelles, Éditions Labor, coll. « Histoire / Archives du futur », , 204 p. (ISBN 2-8040-0522-4)
- Évolution sociale de la Wallonie. Le travail et les travailleurs ne sont plus ce qu'ils étaient
- Sauf 1977 - Michel Poulain (dir.), Ville de Charleroi - Atlas géostatistique des quartiers, Charleroi, , p. 55
- 1977 - Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3), p. 337
- Fusion de communes en Belgique