Aller au contenu

Roger Faulques

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 octobre 2016 à 03:52 et modifiée en dernier par Salebot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Roger Faulques
Surnom "L'homme aux milles vies"
Naissance
Décès (à 86 ans)
Nice
Origine Drapeau de la France France
Allégeance France Armée française 
Arme Légion Etrangère
Grade Chef de Bataillon (Commandant)
Années de service 19441964
Commandement Peloton des élèves gradés (PEG) du 1er Bataillon Etranger de parachutistes (BEP)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d’Indochine
Guerre d’Algérie
Faits d'armes Bataille de la RC4
Distinctions Grand-Officier de la Légion d'Honneur

Roger Faulques, né le et décédé le (à 86 ans) à Nice, est un militaire français, Chef de bataillon issu de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, officier parachutiste de la Légion étrangère.

Biographie

Roger Faulques est maquisard en 1944 et prend part aux derniers combats de la Seconde Guerre mondiale au sein de la 1re Armée, alors Caporal il est cité et reçoit la Croix de guerre à l'âge de 20 ans. Remarqué pour son ardeur au combat et son sens du commandement, il est désigné pour l'École spéciale militaire de Saint-Cyr qui facilite largement ses conditions de recrutement pour palier au manque d'Officiers dans l'armée française à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1946 il est promu Sous-Lieutenant et est affecté sur sa demande, à la Légion Etrangère au 3e REI (3e Régiment Etranger d'Infanterie ).

Lieutenant, il sert en Indochine au 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) et participe à tous les combats de cette unité jusqu'à son premier anéantissement en octobre 1950. Le 26 février 1948, commandant un groupe de Légionnaires, il tombe dans une embuscade sur la route coloniale no 3. Ayant perdu la moitié de ses légionnaires il mène un combat au corps à corps lorsqu'il voit ses deux pieds ouverts par une balle de mitrailleuse. Ses légionnaires le récupèrent alors in extremis et l'éloignent de l'avant de la ligne de feu. Rapatrié vers la métropole pour graves blessures de guerre, il se trouve alors à 23 ans, Chevalier de la légion d'honneur, et titulaire de cinq citations.

Rétablit il participe aux combats sur la RC4 (Route Coloniale no 4), c'est alors que lui est confié le commandement du Peloton des élèves gradés du 1er BEP qui verra près de 80% de son effectif disparaître lors de l'opération d'évacuation de Cao Bang en septembre et . Grièvement blessé à quatre reprises lors de cette bataille (l'épaule droite fracassée par balle, la poitrine ouverte par une rafale, le coude gauche et le fémur droit brisés par balles), il gît sur le terrain et est laissé pour mort durant 3 jours. Ayant survécu il est fait prisonnier par les troupes du Viêtminh qui, le jugeant condamné, décident de le rendre, avec d'autres blessés graves, aux autorités françaises. Un colonel de l'armée du Viêtminh le félicite alors pour son courage. Cité à l'ordre de l'armée il est fait Officier de la Légion d'Honneur pour services exceptionnels de guerre et se voit de nouveau rapatrié vers la France. Ses blessures lui imposent de séjourner durant plusieurs années à l'hôpital militaire du Val-de-grâce pour se rétablir.

Terminant la guerre d'Indochine avec 6 blessures et 8 citations, Roger Faulques sert ensuite en Algérie au sein du 1er REP, en particulier comme officier de renseignement de ce régiment, lors de la bataille d'Alger. Il assume la torture pratiquée en Algérie et obtient des résultats de guerre exceptionnels. Il est personnellement l'artisan du démantèlement de plusieurs réseaux du FLN (Front de libération nationale). Mis en disponibilité pour apporter un soutien à la rébellion katangaise dans l'ancien Congo belge, il ne participe pas au putsch d'avril 1961, comme beaucoup le prétendent.

Ayant quitté l'armée, il entame une carrière de mercenaire, aux côtés de son ami Bob Denard, au Yémen d’ à la fin 1964, pour le compte du MI6 (services secrets britanniques), puis au Biafra pour le compte du gouvernement français. Selon David Smiley dans Arabian Assignment (page 156), les mercenaires français et belges alternent au début des années 1960 entre les théâtres yéménites et congolais car au Congo ils ont femmes et alcool à volonté mais sont rarement payés, tandis qu’au Yémen ils sont rémunérés mais privés de femmes et d’alcool.

Faulques a servi de modèle à certains personnages des romans de Jean Lartéguy, Les Centurions, Les Prétoriens et Les Chimères Noires, The Siege of Jadotville.

Ruban

Décorations

  • Grand Officier de la Légion d'honneur (Décret du 16 avril 2004 . Commandeur du 19 juillet 1960)
  • Croix de guerre 1939-1945 avec 1 citation ( une étoile de bronze )
  • Croix de guerre des TOE avec 8 citations (5 palmes de bronze-2 étoiles d'argent-une étoile de bronze) (Indochine)
  • Croix de la Valeur militaire avec 3 citations ( 2 étoiles de vermeil et une étoile d'argent ) (Algérie)
  • Croix du combattant
  • Médaille des blessés militaires avec 6 blessures ( 6 étoiles rouges )
  • Médaille Coloniale avec agrafe "EXTREME-ORIENT" (Indochine)
  • Médaille commémorative 1939-1945
  • Médaille commémorative de la guerre d'Indochine
  • Médaille commémorative des opérations de Suez
  • Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en AFN (Algérie)

Décorations étrangères

  • Officier de l'ordre du Million d'éléphant
  • Officier du Mérite Civil Thai
  • Mérite Militaire Thai
  • Croix de la Vaillance avec 1 citation ( une étoile de bronze ) ( Indochine)

Sources

  • Les Mercenaires 1960-1980 Historia Numéro Spécial 406 bis (1980).
  • Pierre Lunel, Bob Denard, le roi de fortune, Édition no 1, 1991. En ce qui concerne le Yémen, la part belle est donnée aux Français tandis que le rôle essentiel des Britanniques, qui sont les organisateurs et les maîtres d’œuvre sur le terrain de cette intervention, est occulté. Ainsi le colonel du SAS "Johnny" Cooper apparaît-il comme un simple "radio anglais" et le colonel David Smiley n’est-il cité qu’une seule fois (page 244). Cahier de photographies.
  • Colonel David Smiley, (en) Arabian Assignment, éditions Cooper, (réimpr. 1984), écrit en collaboration avec Peter Kemp. Écrit par un officier qui participa, sur le terrain, aux interventions britanniques, pour le compte du MI6, à Oman (1958-1961) et au Yémen (1963-67). Avec cahier de photographies.
  • Colonel David Smiley Au cœur de l’action clandestine. Des Commandos au MI6, L’Esprit du Livre Éditions, 2008 ( (ISBN 978-2-915960-27-3)), avec un cahier de photographies. Traduction de (en) Irregular Regular, Michael Russell, Norwich, 1994 ( (ISBN 0859552020)).
  • (en) Stephen Dorril (en) MI6: Inside the Covert World of Her Majesty's Secret Intelligence Service - The Free Press - New York - 2000 ( (ISBN 0-7432-0379-8)). Toutes le opérations du MI6 sont détaillées. Le chapitre 19 est consacré à l'Albanie (projet Valuable), le chapitre 30 traite d'Oman et Mascate et le chapitre 31 du Yémen. Index en ligne
  • (en) Nécrologie dans le Dayly Telegraph du colonel Jim Johnson (1924-2008, OBE), officier du SAS qui recruta les mercenaires français pour l'opération du Yémen

Liens externes