Rüdiger Hutzmann

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Rüdiger Hutzmann
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Diocèse de Spire
à partir de
Heinrich von Scharfenberg (d)
Johannes I. (en)
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Diocèse de Spire
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Udo von Nellenburg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Rüdiger Hutzmann est un ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique, prince-évêque de Spire de 1075 jusqu'à sa mort le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Connu sous le nom de Rüdiger Hutzmann[1], Rüdiger Huzmann[2] et Rüdiger Huozmann[3],[4], il est issu d'une famille proche de la dynastie princière des Saliens ; il est chanoine de la cathédrale de Spire vers 1065, et en dirige l'école.

Lors de la querelle des Investitures, il soutient l'empereur Henri IV qui le nomme évêque de Spire en avril ou mai 1075[5] ; lors du synode de Worms en janvier 1076, il seconde l'empereur dans ses efforts pour déposer le pape Grégoire VII ; avec l'évêque Burchard de Bâle, il se rend en Italie, où en février 1076, ils rencontrent une assemblée d'évêques italiens à Plaisance, qui signent également des déclarations de désobéissance à l'égard du pape. À la réception de la lettre de l'empereur le déposant, le pape Grégoire VII excommunie l'empereur et l'archevêque de Mayence Siegfried Ier et menace tous les signataires de suspension[5]. Après de longues négociations, Henri IV doit renvoyer les évêques et les princes qui lui avaient été fidèles, y compris Hutzmann, et se rendre à Canossa pour faire lever son excommunication. Hutzmann se rend à Rome où le pape l'absout, mais est emprisonné dans un monastère pendant un certain temps ; il reste suspendu en tant qu'évêque ; il est de retour à Spire en 1077 et n'est rétabli comme évêque par le pape Grégoire que le 19 mars 1078[6].

Pendant les quinze années où Rüdiger Hutzmann en est évêque, Spire est florissante. L'empereur Henri IV soutient la rénovation de la cathédrale[7], dont la crypte abrite plusieurs tombes de la dynastie salienne, en particulier celles des parents et grands-parents de l'empereur[6]. Henri IV cède au prince-évêque de Spire le contrôle de plusieurs établissements religieux, dont l'abbaye de Naumburg et le couvent d'Eschwege avec le privilège d'en nommer l'abbesse[5] et lui fait don de deux comtés, Lutramsforst et Forchheim[8].

En 1084, Hutzmann favorise l'installation à Spire d'une communauté juive qui avait dû quitter Mayence après un incendie. L'évêque publie le 13 septembre 1084 une charte de protection, fait construire un mur autour du nouveau quartier juif afin de protéger ses habitants[9] et accorde à la communauté le droit d'organiser ses propres affaires[10]. La charte est confirmée en 1090 par l'empereur, qui étend certains des privilèges et ajoute une protection ferme contre le baptême forcé[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Franz Xaver Remling 1852, p. 300.
  2. Johannes Emil Gugumus 1951, p. 81.
  3. Johannes Emil Gugumus 1974.
  4. Ingrid Heidrich 1988, p. 266.
  5. a b et c (de) Johann Friedrich Böhmer, Tilman Struve, Tilman, Gerhard Lubich et Dirk Jäckel, Regesta Imperii III. Salisches Haus 1024-1125. Tl. 2: 1056-1125. 3. Abt.: Die Regesten des Kaiserreichs unter Heinrich IV. 1056 (1050) - 1106. 2. Lief.: 1065 - 1075, Cologne, coll. « Regesta Imperii », , p. 175.
  6. a et b Johannes Emil Gugumus 1951, p. 108-109.
  7. (de) Stefan Weinfurter, Canossa. Die Entzauberung der Welt, Munich, Beck, , 254 p. (ISBN 3-406-53590-9), p. 160.
  8. Johannes Emil Gugumus 1951, p. 132.
  9. (en) Benjamin Ravid, « All Ghettos were Jewish Quarters but not all Jewish Quarters were Ghettos », Jewish culture and history-volume=10-numéro=2-3,‎ , p. 5-24 (lire en ligne)
  10. (de) Pia Heberer, Pia, « „ … war gezieret an den getünchten Mauern mit Gemählden “. Die Synagoge in Speyer », Mitteilungen der Deutschen Gesellschaft für Archäologie des Mittelalters und der Neuzeit, vol. 22,‎ , p. 177-188.
  11. (en) Robert Chazan, European Jewry and the First Crusade, Berkeley, University of California Press, (ISBN 978-0-520-05566-7), p. 19-20.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Franz Xaver Remling, Geschichte der Bischöfe zu Speyer, Mayence, Kirchheim und Schott, .
  • (de) Johannes Emil Gugumus, « Die Speyerer Bischöfe im Investiturstreit. Forschungen zu Problemen über das Verhältnis von Kirche und Staat im ausgehenden 11. Jahrhundert », Archiv für mittelrheinische Kirchengeschichte, no 3,‎ , p. 77–144.
  • (de) Johannes Emil Gugumus, « Hu(o)zmann, Rüdiger », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), Berlin, Duncker & Humblot, (ISBN 3-428-00191-5, lire en ligne), vol. 10, p. 108.
  • (de) Ingrid Heidrich, « Beobachtungen zur Stellung der Bischöfe von Speyer im Konflikt zwischen Heinrich IV. und den Reformpäpsten », Frühmittelalterliche Studien, vol. 22,‎ , p. 266–285 (lire en ligne).
  • (de) Georg Gresser, Das Bistum Speyer bis zum Ende des 11. Jahrhunderts, Mayence, Gesellschaft für Mittelrheinische Kirchengeschichte, , 267 p..

Liens externes[modifier | modifier le code]