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Quiridine et Quidinerit

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Quiridine et Quidinerit est une comédie italienne en trois actes et en vers écrite par Jules Verne en 1850. Elle ne fut jamais représentée.

D'un côté, le pauvre poète Quiridine. De l'autre, le riche propriétaire, Quidinerit. Le premier tournera en ridicule le second, pour l'amour de la mignonne Zirzabelle, aussi bonne que belle[1].

Personnages

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  • Quiridine
  • Quidinerit
  • Paillasse
  • Spavento
  • L'apothicaire
  • Gulfatro
  • L'huissier
  • Zirzabelle
  • Spinette
  • Convives, Musiciens, Soldats du guet, Recors

À Bergame se passera
La scène, en l'an qu'il vous plaira
.

Commentaires et critiques

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Cette pièce est une des plus personnelles de Jules Verne, car, à travers le personnage de Quiridine, l'auteur se représente lui-même dans ses années de jeunesse, où il souffre de problèmes digestifs.

« Les intestins me font souffrir, je mange pourtant fort peu, sont-ce les mets d'une qualité inférieure ? Je ne sais. »[2]

Jules Verne s'imbrique fortement dans cette pièce écrite sous l'influence de Musset. D'après l'auteur, la pièce fut particulièrement appréciée par Alexandre Dumas.

« Dumas Fils et Alexandre Dumas ont ri à se tordre à Quiridine, et, écartant toutes les impossibilités théâtrales, nous allons mettre cela en deux actes. Ils m'ont fait des compliments sincères sur l'esprit et la facture du vers ! »[3]

Il écrit à sa mère :

« Je puis faire un bon littérateur, et ne serais qu'un mauvais avocat, ne voyant dans toutes choses que le côté comique et la forme artistique... Je mettrai Quiridine en deux actes. »[4]

Ce ne sera jamais réalisé. Pris par d'autres projets (ses premières nouvelles dans le Musée des familles, Verne abandonne Quiridine et Quidinerit[5].

« Cette excellente pièce, en effet, mériterait un meilleur sort, une réalisation publique, l'amour est omniprésent, les jeux de mots et quiproquos formidables, même si l'acte III faiblit en intensité, l'acte I est éblouissant de vivacité, de fraîcheur et de souplesse... »[6]
« Ma conscience et moi, nous faisons lit à part ! »[7]
« Je suis poète et demeure au cerveau »[8]
« D'ailleurs, qu'est donc la vie à sa juste valeur ?
C'est un vers, rien qu'un vers ! Qu'est-ce la douleur ?
Une mauvaise rime ! et toute maladie
Un hiatus ! La mort, style de prosodie,
Viendra nous emporter plus ou moins tôt selon
Que cet aimable vers sera plus ou moins long ! »
[9]

Bibliographie

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  • Daniel Compère. Qui rime dîne, ou comment réussir dans les lettres ? Revue Jules Verne 28. 1er semestre 2009.
  • Christian Chelebourg. Le poète, l'apothicaire et le chef cuisinier, métalecture de "Quiridine et Quidinerit" de Jules Verne. Revue Jules Verne 28. 1er semestre 2009.

Lien externe

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Références

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  1. Quiridine et Quidinerit. Acte I. Scène I.
  2. Lettre à sa mère du 27 novembre 1848.
  3. Echo de la Loire. Absence du texte original. Janvier 1851.
  4. Lettre à sa mère du 26 janvier 1851.
  5. Voir notice de Daniel Compère in Théâtre inédit. Editions du Cherche-Midi. 2005.
  6. Alexandre Tarrieu. Revue Jules Verne 11. 1er semestre 2001.
  7. Acte I. Scène 2.
  8. Acte II. Scène 7. Voir aussi la lettre à son père de mars 1851 : Mais peu m'importe de demeurer haut, de loger au cerveau, comme je l'ai dit dans "Quiridine".
  9. Acte III. Scène 6. Comme dans la nouvelle Le Mariage de M. Anselme des Tilleuls, Verne établit ici une analogie entre la vie et la langue (Daniel Compère).