Projet:Les Mille Pages/Mildred Trotter

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Mildred Trotter ( - ) est une pionnière américaine en tant qu'historienne judiciaire et anthropologue judiciaire[1].

Mildred Trotter est née à Monaca, en Pennsylvanie. Elle reçoit son B.A. en zoologie et physiologie du Mount Holyoke College en 1920. Elle est engagée par l'université de Washington à St. Louis en tant que chercheuse à la faculté de médecine et au département d'anatomie. Ses travaux ont contribué à l'obtention de son diplôme. Elle obtient une maîtrise en 1921, et un doctorat en anatomie en 1924, après quoi elle devient instructeur d'anatomie[2]. Elle accepte une bourse du Conseil national de la recherche en anthropologie physique pour l'année universitaire 1925-26, et étudie à l'université d'Oxford en Angleterre, avec Arthur Thomson. Grâce à ce travail, elle publie son premier article de recherche sur les os, "The Moveable Segments of the Vertebral Column in Old Egyptians"[3].

Elle retourne à la Washington University School of Medicine l'année suivante et est promue professeure adjoint par Robert J. Terry, le chef du département d'anatomie. Quatre ans plus tard, elle est titularisée et devient professeure associé. En 1946, après s'être plainte auprès du chef du département d'anatomie, E.V. Cowdry, et avoir été évaluée par un comité[2], Trotter a finalement été promue professeure titulaire d'anatomie brute, devenant ainsi la première femme à occuper ce rang à l'université de Washington[3].

En 1948, Mildred Trotter obtient un congé de 14 mois de l'université de Washington, pour travailler avec le service d'enregistrement des tombes de l'armée américaine, au laboratoire central d'identification de Schofield Barracks à Hawaï. Son travail consistait à aider à identifier les restes des militaires américains. Son laboratoire a identifié 94 % des restes analysés[1]. Frustrée par le manque de données enregistrées pour prédire la taille et l'âge, elle a collecté ses propres mesures, constituant ainsi une importante base de données[4].

Le travail de Mildred Trotter avec Goldine C. Gleser en 1952 a permis de créer des formules de régression statistique pour le calcul des estimations de la stature à partir des os longs humains, en se basant sur une population de victimes américaines de la guerre de Corée et sur la collection de restes humains de Terry. Ces formules sont encore largement appliquées dans le domaine[5],[6],[7],[8].

En 1958, Mildred Trotter devient professeure d'anatomie, occupant ce poste jusqu'en 1967, date à laquelle elle est soumise à la retraite obligatoire à l'âge de 68 ans. En tant que professeure émérite, elle continue à être active dans la recherche, les conférences et l'écriture jusqu'en 1984.[2],[3]. Entre 1926 et 1967, elle enseigne à près de 4 000 étudiants, dont les lauréats du prix Nobel, le Dr Earl Wilbur Sutherland, Jr. et le Dr Daniel Nathans.[2]

Elle est un membre fondateur de l'Association américaine des anthropologues physiques et leur première femme présidente (1955-1957). Elle est présidente du Missouri State Anatomical Board de 1957 à 1967, et présidente du St. Louis Anatomical Board de 1941 à 1948 et de 1949 à 1967[2].

À l'âge de 86 ans, le Dr Mildred Trotter a subi un accident vasculaire cérébral invalidant. Selon son souhait, son corps est donné après sa mort, le 23 août 1991, à la faculté de médecine de l'université de Washington[2],[3].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Le Dr Mildred Trotter reçoit plusieurs diplômes honorifiques, notamment un Sc.D. du Western College for Women en 1956, un Sc.D. du Mt. Holyoke College en 1960 et un D.Sc. de l'université de Washington en 1980[3].

Elle est nommée Woman of Achievement in science en 1955, par le St. Louis Globe-Democrat. Elle est la première femme à recevoir la médaille du Viking Fund en anthropologie physique de la Wenner Gren Foundation for Anthropological Research en 1956[2].

Le prix Mildred Trotter, nommé en son honneur pour ses travaux sur la biologie du squelette, est décerné à des étudiants pour un travail exceptionnel dans le domaine de l'anthropologie physique[2],[9].

En 2022, Routledge publie sa biographie intitulée Mildred Trotter and the Invisible Histories of Physical and Forensic Anthropology. Elle est écrite par Emily Wilson.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mildred Trotter » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) Robert C. Williams, The forensic historian : using science to reexamine the past, Armonk, N.Y., M.E. Sharpe, , xi–xiii (ISBN 978-0765636621), « Preface: Mildred Trotter and the Boneyard of War »
  2. a b c d e f g et h (en) « Women in Health Sciences - Biographies: Mildred Trotter (1899-1991) », Bernard Becker Medical Library Digital Collection, (consulté le )
  3. a b c d et e (en) « Mildred Trotter (1899-1991) », Washington University School of Medicine (consulté le )
  4. (en) Val McDermid, Forensics : what bugs, burns, prints, DNA, and more tell us about crime, New York, Grove Press, (ISBN 978-0802125156), p. 180
  5. (en) Steven N. Byers, Introduction to forensic anthropology, Harlow, Pearson Education, (ISBN 978-0205790128, lire en ligne), p. 490
  6. (en) Mildred Trotter et Goldine C. Gleser, « Estimation of stature from long bones of American Whites and Negroes », American Journal of Physical Anthropology, vol. 10, no 4,‎ , p. 463–514 (PMID 13007782, DOI 10.1002/ajpa.1330100407)
  7. (en) Mildred Trotter et Goldine C. Gleser, « A re-evaluation of estimation of stature based on measurements of stature taken during life and of long bones after death », American Journal of Physical Anthropology, vol. 16, no 1,‎ , p. 79–123 (PMID 13571400, DOI 10.1002/ajpa.1330160106)
  8. (en) « Goldine C. Gleser papers, 1950s-1970s » (consulté le )
  9. (en) E Hagen, « The Mildred Trotter Prize » [archive du ], American Association of Physical Anthropologists, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]