Polycérate

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Un mouton Jacob (en) tétracère. Parc animalier Tambach (de), arrondissement de Cobourg (Haute-Franconie, Allemagne).
Une chèvre de race vierhornziege (de), tétracère. Parc zoologique de Hamm (de), Hamm (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne).
Une antilope tétracère, naturalisée. Musée Field, Chicago (Illinois, États-Unis).

Les polycérates (« à cornes multiples ») sont des animaux ayant plus de deux cornes. On en connaît dans la famille des Bovidés (sous-familles Caprinae, Antilopinae et Alcelaphinae).

Occurrences chez les Bovidés[modifier | modifier le code]

Caprins[modifier | modifier le code]

Moutons[modifier | modifier le code]

Les races de moutons polycères comprennent les Hebridean, les moutons islandais[1], les moutons Jacob (en)[2], les Loaghtan, les moutons de Boreray et les Navajo-Churro (en). Un exemple d'un mouton Shetland polycère était le bélier du président américain Thomas Jefferson gardé pendant plusieurs années au début du XIXe siècle devant la Maison-Blanche. Au printemps 1808, ce bélier a attaqué plusieurs personnes qui avaient pris des raccourcis sur la place, en blessant certains et tuant un petit garçon[3]. En raison de l'élevage sélectif, les moutons polycères sont de plus en plus rares dans les îles britanniques[4] et en Espagne[5] mais certaines races peuvent encore être trouvées en Asie[6]. Un exemple est le mouton à face noire du Tibet[7].

Chèvres[modifier | modifier le code]

Il y a eu des signalements de chèvres polycères (ayant jusqu'à huit cornes)[8], bien qu'il s'agisse d'une rareté génétique probablement héréditaire. Les cornes sont le plus souvent retirées dans les troupeaux de chèvres laitières commerciales, afin de réduire les risques de blessures sur les humains et les autres chèvres.

Antilopinés[modifier | modifier le code]

Les antilopes peuvent être polycères, comme l'Antilope tétracère (à quatre cornes).

Alcelaphinés[modifier | modifier le code]

Le Gnou bleu (Connochaetes taurinus) peut être polycère. Les deux sexes possèdent normalement une paire de grandes cornes incurvées[9].

Génétique[modifier | modifier le code]

Le mécanisme de développement des cornes est assez mal connu parce qu'il implique des centaines de gènes et que les cellules souches se différencient très tôt au cours de l'embryogenèse[10]. L'origine de l'anomalie polycère semble cependant liée, au moins chez les Caprins, à une mutation du gène HOXD1 (en), qui en réduit l'expression avec pour conséquence une extension de la zone où peut s'étendre le bourgeon de corne (qui peut alors s'étirer et se séparer en deux)[10],[11].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Dans la mythologie grecque, le Cerastes (en) est un serpent parfois décrit avec deux cornes ou quatre petites cornes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. The Odd Saga of the American and a Curious Icelandic Flock". Google Books. Retrieved May 5, 2012.
  2. Craig Glenday, Guinness World Records 2013, Bantam Books, , 81– (ISBN 978-0-345-54711-8, lire en ligne).
  3. [Monticello web page http://www.monticello.org/site/plantation-and-slavery/sheep]
  4. David Low, On the Domesticated Animals of the British Islands : Comprehending the Natural and Economical History of Species and Varieties; the Description of the Properties of External Form; and Observations on the Principles and Practice of Breeding, Longman, Brown, Green & Longmans, , 39– (lire en ligne).
  5. Shuttle, Spindle and Dyepot, Handweavers Guild of America, Incorporated, (lire en ligne).
  6. Agricultural & Horticultural Society of India, Journal, , 206– (lire en ligne).
  7. Asiatic Society (Calcutta, India), Journal of the Asiatic Society of Bengal, Bishop's College Press, , 1005– (lire en ligne).
  8. Kim Pezza, Backyard Farming : Raising Goats : For Dairy and Meat, Hatherleigh Press, , 112– (ISBN 978-1-57826-474-2, lire en ligne).
  9. Ackermann, R. R.; Brink, J. S.; Vrahimis, S.; De Klerk, B. (29 October 2010). "Hybrid wildebeest (Artiodactyla: Bovidae) provide further evidence for shared signatures of admixture in mammalian crania". South African Journal of Science 106 (11/12): 1–4.
  10. a et b S. B., « Pourquoi quatre cornes au lieu de deux ? », Pour la science, no 522,‎ , p. 10-11.
  11. (en) Aurélie Allais-Bonnet, Aurélie Hintermann, Marie-Christine Deloche, Raphaël Cornette, Philippe Bardou et al., « Analysis of Polycerate Mutants Reveals the Evolutionary Co-option of HOXD1 for Horn Patterning in Bovidae », Molecular Biology and Evolution,‎ , article no msab021 (DOI 10.1093/molbev/msab021).