Phubbing

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Le mot-valise phubbing.

Le phubbing, mot-valise anglais formé à partir de phone (« téléphone ») et de snubbing (« snober, ignorer ») et qui peut se traduire par « télésnober[1] », est l'acte d'ignorer des personnes physiquement présentes en consultant son téléphone plutôt que de communiquer avec elles. Celui qui se comporte de la sorte est appelé un phubber.

Historique[modifier | modifier le code]

Une jeune femme phubbant son ami, frise sous la sculpture The Meeting Place de Paul Day à la Gare de Saint-Pancras[1].

Le terme phubbing est lancé le [2] par l'agence McCann pour promouvoir la dernière édition du dictionnaire d'anglais-australien de Macquarie Dictionary (en), l'agence invitant à cette occasion un groupe d'universitaires de l'université de Sydney (lexicographe, phonéticien, cruciverbiste, poète, auteurs) à créer ce néologisme[3].

Ce comportement antisocial des connected people s'est développé avec l'avènement du smartphone, particulièrement dans les pays développés. Au Royaume-Uni où un sondage réalisé en 2013 par la société d'étude de marché YouGov révèle que 54 % des Britanniques déclarent consulter Facebook, Twitter ou d'autres réseaux sociaux tous les jours, 16 % le consultant plus de dix fois par jour et 63 % portant leur téléphone sur eux « presque tout le temps, ou tout le temps ». Un tiers d'entre eux reconnaît être des phubbers, 27 % d'entre eux répondant à un appel téléphonique pendant une conversation en face à face, 30 % en étant au restaurant et 19 % lorsqu'ils sont servis dans un magasin[4]. Selon un sondage Ifop en 2013, 42 % des Français se considèrent nomophobes, 24 % des possesseurs de smartphone le consultent plusieurs fois par heure[5].

Afin de diffuser le terme, un responsable de la publicité de l'agence McCann, Alex Haigh, lance en 2013 le site stopphubbing.com[4],[6]. D'autres formes de résistance anti-phubbing se manifestent, comme le phone stacking, « empilement de téléphones » au milieu de la table (si l'un des convives vérifie ses appels pendant le repas, il paie l'addition entière)[7] ; chopes de bière « Offline Glass » conçues dans un bar à Sao Paulo au Brésil et dotées d'une fente à sa base qui ne se redresse que lorsque le smartphone est posé sur la table[8] ; un restaurant de Los Angeles offre une ristourne de 5 % à ses clients qui acceptent de laisser leur portable à l’entrée[9] ; création en France par le directeur d'agence publicitaire Guillaume Villemot[10] de la « Journée Nationale de la Conversation » accompagnée d’un « festival[11] des Conversations »[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Elsa Ferreira, « Halte au « phubbing » : vous pouvez lâcher votre téléphone ? », sur rue89.nouvelobs.com, .
  2. (en) « Macquarie Dictionary ~ Phubbing – a word is born », sur mccann.com.au,
  3. « Phubbing », sur Le Parisien, .
  4. a et b (en) Claire Ellicott, « Are you a phubber ? Campaign launched to stop smartphone addicts snubbing others by checking their mobiles », sur Daily Mail, .
  5. Marlène Duretz, « Portable, suite et faim », sur Le Monde, .
  6. (en) Carly Chynowet, « Why phubbing is not just anti-social but bad for the environment too », sur The Guardian, .
  7. (en) Anthony Ha, « The Phone Stacking Game: Let’s Make This A Thing », sur Techcrunch, .
  8. (en) Zoe Lazarus, « Generation Now : Embracing the Power of Living in the Moment », sur Advertising Age, .
  9. (en) Sam Shead, « Restaurant offers discount to diners who hand their phones over before being seated - in bid to get customers to talk to each other », sur Daily Mail, .
  10. Anaëlle Grondin, « Festival des conversations : « Aujourd'hui, on est trop dans l’instantané et moins dans la réflexion » », sur 20 minutes, .
  11. Site officiel du Festival des Conversations.
  12. Hélène Haus, « Et si vous débranchiez (un peu) votre portable ? », sur Le Parisien, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]