Pellestrina

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Pellestrina
Géographie
Pays
Région
Ville métropolitaine
Commune
Arrondissement
Lido-Pellestrina (d)
Île
Pellestrina (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
2 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
2 545 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Gentilé
PellestrinottoVoir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
Code postal
30126Voir et modifier les données sur Wikidata
Carte

Pellestrina (Pełestrina en dialecte vénitien) est une localité, administrativement dans la municipalité de Lido-Pellestrina de la commune de Venise, et une île qui est une des parties du cordon littoral séparant à l'ouest la lagune de Venise et à l'est la mer Adriatique. Elle est au nord proche de l'île du Lido et au sud de la presqu'île où se situe Sottomarina, qui est à proximité immédiate de Chioggia[1].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

L’origine du nom n’a jamais été clairement définie, mais il existe deux thèses :

  1. le nom pourrait provenir d’un certain Philistus, célèbre général de Syracuse, exilé à Adria vers 386 av. J.-C., et qui aurait fait creuser un canal entre l’Adige et la lagune d’Adria ; ce canal d’abord appelé Philistinae, aurait évolué en Pistrine, Pelestrine et Pilistine.
  2. le nom pourrait provenir des habitants de l’île qui auraient eu la « pelle strana » (en italien, « la peau bizarre »), à cause du soleil et l’air marin qui tannent la peau des pêcheurs.

Géomorphologie[modifier | modifier le code]

Comme les autres îles et cordons du littoral, Pellestrina a été formé au cours des millénaires d’une part par les alluvions déversées dans la mer par les fleuves Bacchiglione et Brenta, et d’autre part par l’action des marées qui repousse ces sédiments jusqu’à former des hauts-fonds, des lais puis des îles complètement émergées. Ces parcelles de terre sont séparées par les canaux naturels qui sont la continuité des fleuves et qui permettent l’écoulement des eaux douces dans la mer.

L'île de Pellestrina est une étroite bande de littoral formée de terre et de sable, d’une superficie de 1,45 km2, de près de 12 km de long sur une largeur moyenne de seulement 120 mètres. L’extrême fragilité de ce cordon face aux fortes marées a obligé les hommes à constamment consolider cet ouvrage de la nature[2].

Les Murazzi[modifier | modifier le code]

On trouve sur Pellestrina des hameçons antiques et des coquilles fossiles de palourdes mais aucune trace d’un établissement permanent. Comme toutes les îles de la lagune vénitienne, Popilia faisait partie de la Vénétie maritime, elle-même partie de l’Italie byzantine, mais n’était qu’un village de pêcheurs soumis aux aléas du climat marin et des marées jusqu'en 1744, lorsque les premières pierres de consolidation (les murazzi) sont posées sous l’égide de l’architecte Bernardino Zendrini[3]. L’œuvre la plus importante et la plus coûteuse (pour l’époque) se déroula de 1751 à 1782, par la construction d’une digue faite avec des blocs de pierre d’Istrie montés au ciment et posés sur un lit de cailloux et de pilotis. Cette dernière mesure environ 20 km de long, et fait quatorze mètres d’épaisseur et plus de quatre mètres de haut. La face côté mer est inclinée pour amortir les vagues, celle côté lagune est verticale.

La digue aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Les murazzi de Pellestrina

Les coups de buttoir des marées ont eu raison de cette digue jusqu’à la réduire à un simple récif, surtout après les fortes marées de 1825 et plus récemment celles du 4 novembre 1966, où la lagune connut « l’acqua alta » du siècle avec un niveau de 1,94 (1,20 m sur la place Saint-Marc). Depuis, d’importants travaux ont été réalisés avec la construction de long de la digue à espace régulier, côté mer, d’une vingtaine de jetées perpendiculaires à celle-ci. Le résultat est que ces jetées en retenant les sédiments marins ont créé de larges plages artificielles qui, outre l’aspect balnéaire, protègent l’ouvrage et la lagune.

Centre habité[modifier | modifier le code]

Il y a deux centres habités ; au nord San Pietro in Volta près de l’embouchure du port de Malamocco où arrive le « vaporetto » du Lido, puis vers le centre de l’île, la cité de Pellestrina (embarcadère pour Chioggia). Les deux cités sont reliées par une route goudronnée, puis en allant vers le sud, une petite route étroite longe la digue sur un kilomètre et un petit sentier mène jusqu’à la zone boisée de Cà Roman (réserve naturelle). De là, un petit chemin porte jusqu’à l’extrémité de l’île, constituée par la jetée du port de Chioggia[4].

Desserte[modifier | modifier le code]

L'île de Pellestrina est desservie par la ligne 11 de vaporetto Lido S.M.E-Chioggia, exploitée par l'Azienda del Consorzio Trasporti Veneziano (Actv S.p.A.).

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • Aldo Vianello, poète.
  • Cagnaccio da San Pietro, peintre.
  • Don Olinto Marella (1882-1969), prêtre notoire qui a agi pour les enfants modestes de la lagune vénitienne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Venice and its Lagoon – Alberoni Dunes and Ca’ Roman », sur veniceandlagoon.net (consulté le ).
  2. Dominique Auzias - Jean-Paul Labourdette, « Venise 2016 Petit Futé », sur Google Books, (consulté le ).
  3. « Venise et ses lagunes :: L’île de Pellestrina », sur venicethefuture.com (consulté le ).
  4. « dawinciMD - Consultazione dati del 14° Censimento Generale della Popolazione e delle Abitazioni », sur dawinci.istat.it, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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