Pavel Hak

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Pavel Hak
Pavel Hak
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (62 ans)
TáborVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
tchèque et française
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique
aucun
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Pavel Hak, né en 1962 à Tábor, est un écrivain tchèque d'expression française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pavel Hak est né en 1962 à Tábor, dans le sud de la Bohème. Il grandit dans un milieu où l'art et la culture sont absents. À quinze ans il est apprenti dans l’usine Tesla Strasnice de Prague. Trois ans plus tard, il entre dans un lycée technique où il obtient son bac. Il lit beaucoup et il commence à écrire. Après avoir travaillé pendant un an comme veilleur de nuit, il est admis en 1984 à la faculté de journalisme de l’Université Charles de Prague. Il en est exclu à la fin du premier semestre pour des raisons politiques. Il reprend un travail de veilleur de nuit en banlieue de Prague.

En 1985, il décide de quitter la Tchécoslovaquie. Il traverse clandestinement la frontière entre la Yougoslavie et l’Italie, où il obtient l’asile politique. En 1986, il s’installe à Paris. Désireux de compléter sa formation intellectuelle, il reprend des études universitaires, tout en travaillant de nouveau comme veilleur de nuit. En 1991, il obtient une licence de philosophie à Paris IV Sorbonne. Il choisit alors d’arrêter ses études pour se consacrer à l’écriture, vit de petits boulots. En 2001, il publie son premier livre, Safari, écrit directement en français. En 2006, il obtient le prix Wepler pour son troisième roman Trans[1]. Il acquiert la nationalité française en 2008. Ses romans sont traduits en plusieurs langues.

Présentation de ses œuvres[modifier | modifier le code]

  • Safari

Le premier roman de Pavel Hak, Safari (), raconte l’exploration sauvage d’un continent mythique, l’Afrique, par George Boss, jeune homme riche et arrogant, sûr de son droit et de sa supériorité. Les protagonistes de cette expédition de chasse mouvementée, parabole de la dépersonnalisation et de la perdition humaine, s’enfoncent dans un univers de violence guerrière et sexuelle. Le roman, qualifié par son propre éditeur de « barbare », est remarqué par la critique.

  • Sniper

Le deuxième roman de Pavel Hak, Sniper, est publié en 2002. Quatre histoires différentes (celle d’un groupe de fuyards, celle d’un groupe de femmes interrogées par les militaires, celle d’un homme qui retourne dans son village pour y déterrer les morts, et celle d’un tireur embusqué), s’entrecroisent dans ce texte qui décrit les horreurs de la guerre. Comme le dit la quatrième de couverture « en poussant la représentation de la guerre aussi loin, Pavel Hak permet une réflexion sur la guerre dont on connaît peu d’équivalents ». Le roman est annoncé comme « un des livres les plus réussis de la rentrée » par Philippe Sollers, dans son Journal du mois[réf. non conforme].

  • Lutte à mort

Dans Lutte à mort, texte de théâtre publié en 2004, Pavel Hak, comme le dit la quatrième de couverture, « poursuit son investigation sur les violences du monde actuel, les mécanismes de domination, les tortures physiques et morales infligées aux individus ». Ce texte aborde le thème de l’immigration clandestine. Le personnage principal est une jeune fille qui fuit son pays en guerre, se fait intercepter à la frontière par un groupe de soldats, se retrouve dans un centre de rétention, passe par le bureau d’immigration, devient marchandise et objet de prostitution, participe au braquage d’une banque. La critique littéraire apprécie ce texte pour son thème et la qualité de son écriture théâtrale[réf. nécessaire].

  • Trans

En 2006, Pavel Hak obtient le prix Wepler pour son roman Trans[1]. L’histoire commence dans un pays d’Asie indéfini, où la population se livre à l’anthropophagie pour survivre, alors que les usines d’armement tournent à plein régime. Le personnage principal, un jeune homme nommé Wu Tse, trahi par ses amis, parvient à quitter illégalement le pays et, après de nombreuses péripéties, débarque dans un pays occidental, où il se confronte aux divers mécanismes de surveillance qui caractérisent nos sociétés modernes, riches et hyper-sécurisées.

Trans est présenté, dans sa quatrième de couverture, comme « une fresque époustouflante sur les nouvelles réalités du monde actuel ou à venir, avec ses tyrannies ultra-sécuritaires, ses flux migratoires, ses clandestins, son exploitation des corps, ses trafics, ses corruptions, ses épidémies, ses virus ».

  • Warax

Le quatrième roman de Pavel Hak, Warax, est publié en . Il est composé de quatre histoires aux multiples résonances thématiques, qui s’entrecroisent à tour de rôle à un rythme haletant. Le roman s’ouvre au cœur névralgique d’une mégapole occidentale sur un patron d'une grande industrie d'armement, Ed Ted Warax, qui réfléchit sur les avatars de la guerre moderne. Parallèlement, dans un désert, un groupe d'immigrés clandestins avance vers la frontière protégée par un mur. Puis, au sein d'une élite politico-médiatique, un jeune homme tente de sauver sa carrière. Enfin, dans un paysage détruit par un cataclysme, un humain nommé FD 21 lutte pour survivre. Ces quatre trames romanesques abordent des enjeux politiques et sociaux divers tels que les armes de destruction massive, les dangers technologiques, le pouvoir des médias et de la finance, la torture, la corruption, les bidonvilles surpeuplés et les mouvements de population.

  • Vomito negro

Vomito negro paraît en aux éditions Verdier. L’histoire débute dans une île quelque part sous les tropiques des Caraïbes. Les protagonistes principaux sont un frère et une sœur, descendants de captifs venus de l’autre côté de l’océan. La quatrième de couverture dit : « Avec ce nouveau roman, Pavel Hak poursuit son exploration des conséquences ultimes du capitalisme contemporain, celles de la prédation sans limites, de la marchandisation des corps et d’une déshumanisation à laquelle ses personnages répondent par une effrayante volonté de vivre. Cette urgence passe tout entière dans la phrase, dont la vitesse fait de ce roman une course hallucinée, qui a les fulgurances d’un poème ». Cette œuvre s'est vu décerner le Prix littéraire des jeunes Européens pour l'édition 2013[2], dans la catégorie des auteurs traduits.

L’univers littéraire de Pavel Hak[modifier | modifier le code]

(ti) La tension entre la réalité et la fiction, portée par une invention stylistique en résonance avec le monde contemporain, sous-tend l’œuvre littéraire de Pavel Hak. Il ne s’agit pas seulement de refléter ou de scanner la réalité mais, par un travail d’écriture et un travail sur la forme romanesque, de transformer la perception du monde, pris en compte dans sa totalité (avec ses guerres, ses mutations, ses avancées technologiques, ses puissances politico-financières), en une œuvre littéraire capable d’évoquer, dans les situations qu’elle invente et les personnages qu’elle crée, les principaux traits de notre époque. Si, dans ses textes, Pavel Hak propulse souvent sur la scène romanesque des personnages d’immigrés, d’exclus et de marginaux sans droits, victimes de tout type d’exploitation et d’oppression, ses romans sont également peuplés d’hommes d’affaires, de banquiers et de personnages appartenant aux élites politico-médiatiques (comme si la richesse et la pauvreté étaient inexorablement liées). Dans ses diverses formes, ses textes questionnent les zones obscures entre l’humain et l’inhumain, la cruauté, la déshumanisation, la bestialité qui se tapit au fond de tout être humain, le sexe et la torture, les dérives du pouvoir et le rôle de l’argent, les nouvelles formes de domination.

Le style de l’auteur, dans ses accélérations, ses torsions et ses procédés narratifs, cherche à trouver une réponse percutante aux univers à exprimer. Si son écriture est jugée intransigeante et dépolie jusqu’à l’extrême dans Sniper, l’humour et le grotesque sont présents dans Trans. Les passages lyriques atteignent une grande puissance évocatrice dans Lutte à mort. La destruction syntaxique reflète au plus près la destruction du monde dans la partie finale de Warax. Une force narrative nouvelle s’affirme dans Vomito Negro[Interprétation personnelle ?].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Prix Wepler, Le Monde.
  2. Prix littéraire des Jeunes Européens
  3. Christian Guay-Poliquin: Au-delà de la fin. Mémoire et survie du politique. Thèse de maîtrise. Les Presses de l’Université du Québec, 2014
  4. L'ouvrage et son prix, sur le site de l'éditeur Verdier.

Liens externes[modifier | modifier le code]