Mitchella repens

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Mitchella repens, en français Pain-de-perdrix, Mitchella rampant ou Mitchelle rampante, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Rubiaceae. C'est une plante rampante herbacée ou semi-ligneuse, endémique en Amérique du Nord, parfois plantée comme couvre-sol pour ses baies rouges ornementales.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

C'est une plante vivace qui rampe au sol, pas plus haute que 5 à 10 cm. Les tiges peuvent atteindre 15 à 30 cm de long. Les feuilles sont persistantes, vert foncé et luisantes. Elles sont de forme ovale à cordiforme. Le diamètre des feuilles varie entre 0,5 cm et 2,5 cm. La nervure médiane de la feuille a une couleur jaune pâle. Les pétioles sont courts et parfois pubescents et les feuilles sont opposées sur les tiges. Des racines adventives peuvent croître aux nœuds[2],[3].

Les fleurs poussent en paires, d'un calice commun couvert de poils fins. Chaque fleur a quatre pétales blancs ou rose pâle, un pistil et quatre étamines. Elles sont parfumées[3]. Les plantes ont soit des fleurs avec de longs pistils et des étamines courtes, ou de courts pistils et des longues étamines[4]. Les deux styles sont génétiquement déterminés, de sorte que le pollen de l'un ne fertilise pas l'autre (auto-incompatibilité hétéromorphe)[5]. La floraison est printanière.

Illustration botanique de Mitchella repens.
Feuillage, inflorescence, et bouton floral.
Baies.

Les ovaires des fleurs jumelles fusionnent, formant une seule drupe rouge de moins de 1 cm de diamètre[3]. Deux point rouges brillants restent comme marque de ce processus. Le fruit devient mûr entre juillet et octobre et persiste durant l'hiver. Le fruit contient jusqu'à huit graines. Les fruits ne sont jamais abondants. Ils peuvent être consommés par certains oiseaux, renards, souris et putois[6],[7]. Les feuilles sont occasionnellement consommées par le cerf de Virginie[8].

Taxonomie et classification[modifier | modifier le code]

Mitchella repens est une des nombreuses espèces d'abord décrites par Carl von Linné. Son nom vient de l'adjectif latin repens, qui signifie « rampant ».

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Pain-de-perdrix[9], Mitchella rampant[9], Mitchelle rampante[9].

Mitchella repens a pour synonymes[9] :

  • Disperma repens J.F.Gmel.
  • Mitchella repens f. leucocarpa Bissell
  • Mitchella repens f. repens
  • Mitchella repens var. alba Beal
  • Perdicesca repens (L.) Prov.
  • Perdicesea repens (L.) Prov.

Écologie[modifier | modifier le code]

L'espèce pousse dans l'est de l'Amérique du Nord, du sud-est du Canada à la Floride, au Texas et au Guatemala. Elle tapisse le sol dans les forêts mixtes, croissant souvent sur les tapis de mousses (Bryophytes). Elle pousse aussi le long des cours d'eau ou sur des pentes sableuses[3].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Mitchella repens est cultivée pour ses baies rouges ornementales et son feuillage vert brillant, comme couvre-sol dans des endroits ombragés. Le bouturage est facile[10]. Une certaine collecte pour décoration de Noël a eu un impact sur la population sauvage. Les autochtones d'Amérique du Nord faisaient du thé de ses feuilles, et les baies étaient consommées par les mères à l'accouchement. Les baies écarlates sont comestibles mais de peu de goût. Ne pas confondre avec Vaccinium vitis-idaea.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 11 juin 2021
  2. (en) Nathaniel Lord Britton et Addison Brown, An illustrated flora of the northern United States, Canada and the British possessions : from Newfoundland to the parallel of the southern boundary of Virginia, and from the Atlantic Ocean westward to the 102d meridian, C. Scribner's sons, , 255– (lire en ligne)
  3. a b c et d (en) Michael Dirr, Manual of woody landscape plants : their identification, ornamental characteristics, culture, propagation and uses, Stipes Pub, (ISBN 0-87563-800-7, 978-0-87563-800-3 et 0-87563-795-7, OCLC 39852725, lire en ligne)
  4. Reproductive Biology of Distylous Partridgeberry, Mitchella repens. David J. Hicks, Robert Wyatt and Thomas R. Meagher Vol. 72, No. 10 (Oct., 1985), p. 1503-1514 Stable URL: https://www.jstor.org/stable/2443300
  5. Fecundity in Distylous and Self-Incompatible Homostylous Plants of Mitchella repens (Rubiaceae) Fred R. Ganders Vol. 29, No. 1 (Mar., 1975), p. 186-188 Published by: Society for the Study of Evolution Stable URL: https://www.jstor.org/stable/2407152
  6. (en) Alexander Campbell Martin, Herbert Spencer Zim et Arnold L. Nelson, American wildlife & plants : a guide to wildlife food habits; the use of trees, shrubs, weeds, and herbs by birds and mammals of the United States, Courier Dover Publications, , 361– (ISBN 978-0-486-20793-3, lire en ligne)
  7. (en) Marie Harrison, Groundcovers for the South, Pineapple Press Inc, , 76– (ISBN 978-1-56164-347-9, lire en ligne)
  8. (en) James Howard Miller et Karl V. Miller, Forest plants of the Southeast and their wildlife uses, University of Georgia Press, , 280– (ISBN 978-0-8203-2748-8, lire en ligne)
  9. a b c et d GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 11 juin 2021
  10. (en) William Cullina, New England Wildflower Society guide to growing and propagating wildflowers of the United States and Canada, Houghton Mifflin Harcourt, , 148– (ISBN 978-0-395-96609-9, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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