Oberea (reine)
Tevahine-'ai-roro-atua-i-Ahurai dite Oberea ou Purea, est une reine de Tahiti connue depuis les premières expéditions européennes dans les îles du Pacifique. Samuel Wallis la rencontre en 1767.
Biographie
[modifier | modifier le code]La mère d'Oberea est la grande chefferie du marae Ahurai de Faaa. Elle épouse Amo, membre du clan Teva et grand chef de Papara. Leur mariage prend fin avec la naissance de leur fils Teri'irere, et Tupaia devient alors son amant[1].
Le premier Européen qui la rencontre est Samuel Wallis lors de son tour du monde sur le HMS Dolphin[2]. Il estime qu'elle a un peu plus de 40 ans[3]. Il débarque le 17 juin 1767[4] dans la baie de Matavai, située sur le territoire de la chefferie de Pare (Arue/Mahina), gouverné par la femme chef Oberea. Wallis nomme l'île King George Island. Les premiers contacts sont difficiles puisque les 24 et 26 juin 1767[5] les canots ont essayé de prendre le navire et de l'échouer, peut-être parce qu'ils craignaient que les Anglais aient l'intention de rester en permanence, ou peut-être pour prendre possession des objets métalliques du navire. En représailles, les marins anglais ouvrent le feu sur les canots et sur la foule réunie sur les collines. En réaction à cette puissante contre-attaque, les habitants de la baie déposent des offrandes aux Anglais, manifestant leur volonté de paix ou de soumission[5]. A la suite de cet épisode, Samuel Wallis peut nouer des relations cordiales avec la femme chef Oberea et rester sur l'île jusqu'au 27 juillet 1767.
En 1767-1768, Oberea et son mari Amo construisent Mahaiatea, un lieu destiné à être le centre rituel de Tahiti[6].
Après Wallis, James Cook arrive à Tahiti à bord du HMS Endeavour en avril 1769 et reste sur l'île jusqu'en août[7]. Il installe son camp dans la baie de Matavai avec Charles Green et Daniel Solander. Aidé du botaniste Joseph Banks et de l'artiste Sydney Parkinson, Cook recueille des informations précieuses sur la faune et la flore, ainsi que sur la société, la langue et les coutumes indigènes. Cook estime la population à 200 000 habitants, y compris toutes les îles voisines de la chaîne[8]. Cette estimation a ensuite été abaissée à 35 000 par l'anthropologue Douglas L. Oliver[9].
Son équipage entretient des relations amicales avec Oberea.
Cook retourne plus tard à Tahiti entre le 15 août et le 1er septembre 1773, et pour la dernière fois entre le 13 août et le 8 décembre 1777. Lors de ces visites, il fait escale dans la baie de Tautira, parfois connue sous le nom de Cook's Anchorage. Au cours de son dernier séjour, il accompagne le chef Tū (neveu d'Oberea) lors d'une expédition guerrière à Moorea ('Aimeo).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Anne Salmond, Aphrodite's Island, Berkeley, University of California Press, , 60,65 (ISBN 9780520261143, lire en ligne )
- Douglas Oliver, Ancient Tahitian Society, University Press of Hawaii, (ISBN 0824802675), p. 3
- Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 160
- Nadeije Laneyrie-Dagen, Les grands explorateurs, sous la direction de Nadeije Laneyrie-Dagen, Larousse, 1996, p. 181
- Bernard Salvat, Eric Conte, François Merceron, Michel-Claude Touchard, Tahiti et les îles de la Société: Polynésie, Gallimard Loisirs, 2006, p. 44–45
- Guida Myrl Jackson-Laufer, Guida M. Jackson, Women rulers throughout the ages, ABC-CLIO, 1999, p. 338
- Laneyrie-Dagen, p. 185
- Robert W. Kirk, Pitcairn Island, the Bounty Mutineers and Their Descendants, 2008, p. 78, (ISBN 0786434716)
- Oswald A. Bushnell, The gifts of civilization: germs and genocide in Hawaiʻi, University of Hawaii Press, 1993, p. 240 (ISBN 0-8248-1457-6)
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :